Bons baisers de Poutine

Jean Claude Blanc

comme dans un film de James Bond, tragique réalité hélas, tandis que l'Ukraine meurt sous les missiles

                            Bons baisers de Poutine

Calendrier est respecté

Diplomatie, coupe réglée

Macron débarque chez Poutine

Sourire tendu, fait grise mine

 

Le blondinet du KGB

Costume 3 pièces, regard figé

Lui tend la main, pure charité

Pour épater son hôte français

 

Dévalent les marches de l'avion

Les courtisans, les gros patrons

Pensant remplir leur serviette

Signer contrats avec soviets

 

Les 2 compères se réunissent

A l'écart des opportunistes

Ce qui s'y passe, on n'en sait rien

Comme toujours, muet le Kremlin

 

Faut faire plaisir aux journalistes

D'une conférence, tragi-comique

Les 2 lascars, prennent le micro

Déballent tirades et quiproquos

 

Quelques questions restent en souffrance

Les Droits de l'Homme et le goulag

Çà on l'aborde prudemment

Sage notre Manuel, tourne la page

 

Faut pas vexer sa Majesté

Au moindre mot, pris de travers

Va s'emballer comme l'éclair

Le fier slave, est rancunier

 

Drôle d'aventure de steppes glacées

On rit, on blague, on va trinquer

Ce Vladimir est un rusé

La vérité sait la tronquer

 

Pour commercer, il faut flatter

Sujets qui fâchent, les éluder

Serrer les louches, congratuler

Dans la farine, on est roulés

 

On a tendance à mélanger

Cordialité et marchandage

Pour tout le monde contenter

Parfois, on doit rogner les marges

Deux jours à l'Est, courtes vacances

Tant de dossiers, restent en instance

A pattes douces, faut qu'on avance

Pour ménager les espérances

 

Sacré Poutine, est dur à cuire

Reste campé, sur son empire

Concède rien, le triste sire

Penche du côté de sa tirelire

 

De l'ONU, il s'en bat l'œil

Ruscof, digne, a son orgueil

Si tu le heurtes, il t'envoie chier

N'est plus question de négocier

 

Quel roublard, ce nouveau tsar

T'offres Vodka, poupées gigognes

Mais notre jeunot, un coup de retard

Lui sert la soupe, même sans vergogne

 

Repart la queue entre les jambes

Sur le tarmac, les drapeaux flambent

A revoyure, baiser de Moscou

Contentes-toi bise sur la joue

Je dois mettre l'Ukraine sur les genoux

 

Comme d'habitude, on a gagné

Surtout le droit de la fermer

C'est plus facile, plumer les vieux

Les besogneux, français frileux

 

Cas Depardieu, pas abordé

Tous les otages oubliés

Faut surtout pas le contrarier

Besoin de lui, on sait jamais

 

A force de se résigner

Courber l'échine devant les forts

On va finir paralysés

De peur de prendre tous les torts

 

Brandir l'Europe, comme marionnette

Pour la Russie, c'est un gadget

Même entre nous, jamais raccords

Rigolent en douce, les cousus d'or

 

Retour en France, à tire d'ailes

Toujours la même ritournelle

Les peuples slaves, sont nos alliés

Vont sur la bouche, nous embrasser

Chantes beau merle, faut pas rêver…

JC Blanc   janvier 2023 (Quand Macron veut négocier pour le prix Nobel de la Paix, pas gagné)

  • Tchekhov pour le merle, pas pour crâner, mais pour déplorer ce qu'est devenu la Russie.
    Le blondinet fait pâle figure, et porte les traits de la haine.
    Poutine on s'en fout un peu, mais le peuple Russe, qui a succombé au conditionnement et à la propagande, les jeunes qui se désolent de ne plus aller au MacDo, et on pourrait broder à l'infini.
    Ce texte est très beau!

    · Il y a plus d'un an ·
    Lwlavatar

    Christophe Hulé

Signaler ce texte