Bourgeois bourrins

Jean Claude Blanc

les bobos dépassés, débarquent les bourrins décomplexés, genre d'humains trop gâtés, se vautrent dans la contradiction, en apparence bien propres sur eux, mais d' une bêtise crasse....

                          Bourgeois bourrins (boubours)

Nouvelle tendance est arrivée

Publicitaires, l'ont inventée

Savent pas que faire de leur journée

Bourgeois bourrins, comme Beighbeder

En quelque sorte, bien allumés

 

Fiers canassons, durs à monter

Exècrent bobos, car trop bohèmes

Jouent les bellâtres décomplexés

Dans un haras, ont leur harem

 

Machistes, ultra matérialistes

Voire xénophobes, un brin racistes

BM, Rolex, boutons de manchettes

Assujettissent les midinettes

 

Avides de sexe, façon roulure

Se vantent de fines aventures

Dans plus branchés, bars parisiens

Côté boulevard Saint Germain

 

Bourgeois bohèmes, c'est démodé

Ce n'est plus leur tasse de thé

Faire les caïds à la télé

C'est plus commode pour se faire briller

 

En apparence, bien propres sur eux

A l'intérieur, esprit crasseux

Avec sens de contradiction

Surtout se faire du pognon

Ont adopté, genre canasson

 

Cette inédite mouvance bidon

Se l'accaparent les opinions

Qu'ont pas d'avis sur la question

Mais ça fait rien, gavent les dindons

 

Parisianisme impose sa loi

Ne cherchez pas, vous n'en êtes pas

Des brèves parties, du style gros bras

On le voit pas, même dans Gala

 

Bien décontractes, chemise ouverte

Matent les gonzesses, les plus ineptes

A condition qu'elles se soumettent

A leur caprice, d'ado bébêtes

Toujours un mot plus haut que l'autre

Compétition, être le plus fort

Mais dans leur tête, pas dans leur corps

Dans la débauche ils se vautrent

Finie l'époque « bourgeois calés »

On n'arrête pas le progrès

Venu le temps des gros bourrins

Qu'ont des idées, qui servent à rien

Qu'à se faire de la pub, gratos gagnée

 

Vous les décrire, physiquement

N'est pas facile, ils sont fuyants

Lionceaux lâchés, dans beaux quartiers

Portable, serviette, toujours pressés

Cheveux mi longs, mode yéyé

Tout leur est dû, trop occupés

De faire les comptes de leurs forfaits

Autoritaires, l'air excités

Y'a rien à dire, c'est du ciné

 

Ni dieu ni maitre, sortes d'anars

La différence, eux sont avares

De courtoisie pour les petits

Leur pique slogan « tous pourris »

 

Une nouvelle race de margoulins

Tombée du ciel, en clandestins

Pas sans papier, authentifiés

Et certifiés, comme citoyens… à éviter

 

Même qu'ils bouillonnent de culture

Au salon de l'agriculture

Ils vont s'y vendre, au prix du porc

Comme de la bonne chair, en plein essor

 

Marchands de bonheur, font étalage

De leurs atours, pleins d'avantages

Mais ne recueillent que les suffrages

Des engoncées dans leur corsage

 

On vit un monde, franchement débile

Illusionnistes, se font pas de bile

Distraire le peuple, c'est leur affaire

Croix de bois, croix de fer, c'est pas l'enfer

 

Bourgeois bourrins, ça fait balourd

Pour abréger, on dit « boubours »

Voudrais les voir, chez leur mémère

Servir la soupe, laver par terre

 

Chacun son genre, pour mauvais choix

Bourgeois bourrins, bobo dégâts

Sur leur passage, me découvre pas

N'en déplaise aux publicitaires

L'absurdité, n'a pas de frontières    JC Blanc  février 2021  (nouvelle tendance de gigolos)

 

 

Signaler ce texte