Brune en concert au Bus Palladium

Agnès Du Prez

Saturday Night Fever

Depuis la sortie de son premier album éponyme il y a sept ans, j'attendais de voir Brune en concert. Pour cela, il me fallut migrer sur Paris pour d'autres raisons, il y a un an...Et l'occasion finit donc par arriver.

Je suivais l'actualité de la belle depuis des lustres. Un nouveau disque était en préparation, des dates allaient être annoncées. Enfin, je pouvais noter dans mon agenda celle du 23 septembre! L'évènement aurait lieu au Bus Palladium où je n'avais encore jamais mis les pieds.

Arrivée là-bas, je tombe nez à nez avec Brune. Comme nous sommes en contact depuis longtemps via les réseaux sociaux, nous discutons enfin de vive voix. J'entre dans le club où l'on nous demande de nous affranchir d'un droit d'entrée de 7€ en espèces. Je découvrirai plus tard que tout est à 7€ au Bus Palladium, même la bière en bouteille. Il doit y avoir une raison comptable à cela...

C'est la jeune Rose Wilson qui ouvre le bal avec une formule acoustique plutôt agréable. Jolie voix pour cette blondinette en mini-robe noire. Elle introduit ses chansons, présente ses musiciens et fait quelques jolies reprises. Les anciens sont capables de chanter sur "Don't dream it's over". Les jeunes bobos enlacés se contentent d'un mouvement de balancier. Peut-être connaissent-ils au moins ce titre d'Agnès Obel qu'elle interprète avec brio? On sent cependant un manque de maitrise au niveau de la gestuelle, des mouvements trop calculés. Rose dit avoir pris des cours de théâtre, ceci explique peut-être cela.

Nous sommes venus pour Brune qui va bientôt entrer en scène après que Rose Wilson ait été autorisée à chanter un ultime morceau. Il est temps de découvrir de nouvelles chansons tirées de l'album à venir. Toute de rouge vêtue, ses cheveux noirs plaqués en arrière, Brune est attendue par un public ami qui l'acclame. Hélas, dès que ses musiciens se mettent à jouer, sa voix devient presque inaudible. Je m'accroche à ses lèvres cachées derrière le micro pour tenter de décrypter les paroles: peine perdue. J'ose espérer qu'au bout d'un ou deux titres, l'ingénieur du son va affiner son réglage. Que nenni! Il nous laisse en prendre plein les oreilles jusqu'à saturation. Une belle complicité unit cependant ce trio, une rythmique rock électro un peu lancinante enclenche la mécanique de mes jambes électrisées. ça balance pas mal à Paris ! Mon plaisir est atténué par un sentiment de frustration grandissant. Virez-moi cet ingé-son ! Au moment de reprendre son single d'antan "Rupture song", Brune descend de scène pour faire corps avec son public: un joli moment, tout comme ce tête à tête avec le guitariste chevelu Valentin. Le set se termine sans rappel sur un morceau plutôt lent. Ceux qui en ont les moyens se dirigent vers le bar. Les autres s'engouffrent dans le fumoir dont les portes restent ouvertes.

Nous n'avons qu'une envie, sortir de ce lieu enfumé et surchauffé, sans doute pour nous donner soif...Nous aurions bien pris un verre de vin mais ils n'en servent pas. Nous n'attendrons pas le set du troisième groupe, Riviera. Cette formation rock ne me laisse présager rien de bon au niveau du son ! Nous sortons et l'air de Paris nous semble aussi pur que celui des montagnes. Nous nous dégourdissons doucement les jambes dans les rues de Pigalle. Les vitrines valent le coup d'œil. Décompression! Nos oreilles bourdonnerons encore quelques heures. Je n'espère qu'une chose, revoir Brune dans des conditions techniques dignes de son talent.

(Crédit photo: Hervé Du Prez)

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