Ça fait mâle !

kimok

Plus c'est long, plus c'est bon...

A ce moment précis, j'étais Dieu, j'étais Zeus et j'allais déclencher la foudre.

Moi, Victor, j'avais la plus belle créature qui puisse exister allongée, là, devant moi. Tous mes sens étaient en éveils. Mon cœur déchirait mon thorax et chaque extrémité de mon corps subissaient la pression sanguine fournie par cette pompe déréglée par ce spectacle invraisemblable. Elle me regardait. Elle me tétanisait. Je la dévorais des yeux et, à y repenser, je crois bien que je désirais la goûter. Cannibalisme ? Je ne sais pas, je ne sais plus. À cet instant, je titillais les frontières de la folie. Oui, j'étais le Hulk de l'amour et le basculement venait d'avoir lieu. Le processus inéluctable était engagé et irréversible. J'étais devenu l'homme qui devait lui faire l'amour comme un Dieu, qui devait lui donner plus de plaisir en une nuit qu'elle n'en n'avait reçu durant toute sa vie. Je m'approchais du lit tout doucement de peur que la flamme qui brûlait dans ses yeux ne s'éteigne et que le désir qui était en moi ne se déchaîne trop rapidement.  Ses longs cheveux bruns, lisses, semblaient flotter sur les draps blancs. Je commençai par lui enlever un cheveu qui était venu s'immiscer entre ses deux lèvres. Ces dernières, si pulpeuses, si charnues, me semblaient être de la braise. Je lui caressais le visage. Chacun de mes doigts effleuraient et épousaient ses formes, ses contours, ses sillons. Je voulais la sentir, la respirer, m'imprégner de son odeur. Mais sa nuque, si délicate, a eu raison de ma retenue et mes lèvres n'ont pu résister. Exquis ! Ce premier contact sonna comme une décharge électrique en moi et je senti mes entrailles se mettre en ébullition. Elle avait fermé les yeux en signe d'abandon total et j'en profitai pour déposer un baiser sur chacune de ses paupières. Je fis glisser lentement le drap. Je le voyais épouser toutes les formes de son corps et en particulier celle de ses seins. Bientôt, ils m'éblouirent. Ma respiration en fut coupée car un objet d'art s'offrait à moi. Je les contemplais mais je n'osais toucher ces sources de vie de peur de les abîmer. Mais la pression se fit encore une fois trop intense. Ma main droite alla épouser, caresser délicatement la courbe de chacun d'eux en évitant soigneusement de toucher les mamelons qui en formaient les sommets. Ces derniers étaient comme attirés par les cieux, droits comme un i, prêts à décoller. Ma main qui effleurait encore et encore le contour de chaque sein s'arrêta net car ma bouche avait décidé d'accueillir chaque mamelon au sein de son antre. La sensation que je ressentis est indescriptible, elle ne peut être que vécue. Chaque papille gustative de ma langue était à l'affût et chacune recevait sa dose de stimuli. Au même moment, ses mains se mirent en action et mes cuisses en furent les premières bénéficiaires. Mon corps fut parcouru par un frisson. Une électrisation généralisée de tous mes organes. Tous mes sens étaient à l'affût et guettaient le moindre contact entre nos deux corps. Je me baissai alors pour lui dévorer sa gorge, sa bouche, ses yeux, ses seins, ses bras, son ventre. Je déposai mes lèvres sur chaque parcelle de son corps et en particulier sur le berceau de la vie : son ventre. Je mis mes mains dessus et je sentis une chaleur bouillonnante. La Vénus halée qui s'ouvrait à moi était d'une beauté prodigieuse. Il y avait déjà longtemps que mon instrument qui devait déclencher la foudre en elle était prêt. J'ai même cru qu'il n'allait pas résister à la pression tant je sentais l'envie en moi me ravager et c'est pourquoi, il était temps de déclencher l'Apocalypse. Elle attendait. Elle m'attendait. Je posai ma main sur sa nuque puis, avec légèreté, je descendis ma main le long de son dos. Son corps effectuait de multiples gestes langoureux sur le lit tel un serpent essayant de ramper sans pour autant avancer. C'est alors que j'ai reposé ma main à l'intérieur de sa cuisse avant de remonter avec douceur vers le fruit défendu. A peine ma main l'effleura que je senti le feu intense qui brûlait en elle. L'intérieur du volcan semblait proche de l'irruption. Subitement, avant que je puisse réagir, elle m'embrassa et son regard sonnait comme une supplique. J'étais électrisé, au bord de l'asphyxie. N'en pouvant plus et sentant qu'elle était fin prête à m'accueillir, je m'enfouis en elle. Des étoiles filantes jaillirent de toute part et un feu d'artifice explosa dans mon ventre. Mon glaive avait trouvé un fourreau de soie. Pendant ce moment onirique où seul le système limbique de mon cerveau fonctionnait, je m'étais détaché de son regard et, en pleine tempête, alors que les rafales allaient et venaient, alors qu'à tout moment la foudre pouvait surgir, je l'entendis me dire :

     - Vas-y Victor, entre moi. J'ai envie de toi !

     - Plaît-il ? Il me semble ne pas avoir compris ce que tu as dit mon trésor lui murmurai-je.

     - Pénètre-moi ! hurla t'elle, je n'en peux plus, je te veux en moi.

A vrai dire, sur le moment, je fus légèrement confus. Cependant, malgré ce moment de solitude intense et avant que sa tempête à elle ne se déchaîne, je décidai de lui faire surgir tout de même la foudre. Ploc. Il est vrai que pour le coup, je peux la qualifier de petit éclair personnel. Le propre de l'homme ou  de l'ingénieur, c'est selon, est bien de s'adapter à chaque situation, non ? 

     - Tania, je reviens, je vais dans la salle de bain. Ferme tes yeux et imagine tout ce qui t'attends lui murmurai-je au creux de l'oreille. Tu sais bien ce que l'on dit non : Plus c'est long, plus c'est bon. 

A cet instant, je vis son sourire se renforcer. Je comprenais bien que ma dernière phrase l'avait encore un plus émoustillée même si sa définition du mot "long" ne devait pas être celle qui me convenait le mieux. Enfin, la nonchalance qui est normalement une de mes principales caractéristiques n'était pas de mise et je décidai de me rhabiller de manière prompte et silencieuse. 

     - Victor, dépêche-toi !

     - J'arrive Tania. Prépare toi à subir la foudre de ton Apollon répondis-je en me dirigeant vers la porte d'entrée qui pour le coup était plutôt une porte de sortie. Pas très grande, certes.

Au moment où j'étais dehors et que j'allais refermer la porte je l'entendis me dire :

     - Mais, pourquoi le lit est mouillé, Victor ? Qu'est-ce que c'est ?

     - C'est rien Tania, sans doute un nuage qui passait par là. C'est normal pendant un orage...

J'ai ensuite fermé la porte et je me suis retrouvé dans la rue. Il pleuvait averse et je me sentis à cet instant précis en totale harmonie avec la nature. 

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