Cataclysme ambulant

Petite Plume Volcanique

Le jour le plus beau de ma vie qui vire au cauchemar. Simplement à cause de la personne que je suis. Folle à lier. Pleine de cette putain de merdique sensibilité à la con. Pleine de tous ces troubles bizarres, de toutes ces choses qui apparemment me définissent. Je n'en peux plus de cette personne que je suis, je n'en peux plus de celle qu'on me dit être. J'ai envie de m'arracher cette chose hors de moi. Ma vie entière sera-t-elle un enfer pareil ? Et je m'enfonce toute seule, idiote que je suis. Enfermée, asphyxiée, je recherche désespérément une issue pour respirer.
 
Je suis désolée, tellement désolée. Pardon d'être la personne que je suis, elle n'est que tristesse et douleur. Je ne suis qu'un cataslysme ambulant, emmenant tout sur mon passage. Je ne suis plus là que pour amener les larmes et tout ce qui s'ensuit. Et rien ne me changera jamais. Et personne ne veut de moi, de qui je suis vraiment. Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce que j'ai fait pour être si fragile ? Aidez-moi, s'il vous plaît. J'ai envie d'aller à ses genoux, et de pleurer, de pleurer encore et encore. Et qu'elle ne pose pas de questions, juste qu'elle comprenne. Je voudrais juste, une fois dans ma vie, voir de la compréhension sur un visage. Je voudrais qu'on me prenne dans les bras et qu'on me dise que je ne suis pas une erreur et  que ça va aller, que l'on me comprend. Je n'en peux plus de ce rejet permanent des différences, du regard accusateur et critique. Je suis si faible, si pauvre. J'ai l'impression de n'exister que quand j'apporte quelque chose à quelqu'un, que quand il me regarde et me remercie. J'ai donc l'impression vive et soudaine d'être ; et d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui sert à quelque chose. Juste pour une fois, je ne détruis pas tout ce que je touche. Je n'en peux plus de me sentir inutile, inexistante. J'ai besoin qu'on m'accepte, et qu'on dise de moi que je suis quelqu'un de bien. Parce que je n'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soit, je ne voulais pas tout faire bruler. Pardon, pardon, je suis tellement désolée. Je me sens nulle. J'ai besoin qu'on me dise que ça va aller. Et pourquoi je n'attire que les regards durs autour de moi ? Je ne veux faire de mal à personne. Je veux qu'on m'aime pour ce que je suis au plus profond de moi, je veux qu'on me voit enfin. Je veux qu'on voit toute ma souffrance, toute celle que je retiens contenue depuis si longtemps, et qu'on l'accueil, qu'on l'accepte. Je ne veux plus jamais voir de rejet si violent sur un visage. Je ne veux plus être un poids que l'on traîne, un boulet enchaîné à la cheville. Je nécrose toutes les chevilles qui m'entourent ; tellement qu'elles finissent pas lâcher.
 
Quand est-ce que je trouverai quelqu'un qui ne fuira pas en courant quand je m'effondrerai devant ses yeux ? Quelqu'un qui me dira que je suis une bonne personne ? Suis-je même quelqu'un de bien ? Est-ce qu'au fond, je ne ressemblerai pas en tous points à ces filles que je croise dans la rue, et pour lesquelles je ne ressens que de la haine ? Est-ce qu'un jour les gens arrêtent de nous dire que quelque chose ne va pas bien dans notre tête ?
 
Pourquoi ces mots ont-ils tant d'impacts ? Les regards qui fuient quand les larmes viennent, les gens qui s'échappent le plus vite possible. Est-ce qu'un jour, une personne restera devant moi, me regardera droit dans les yeux et me dira que tout sera bien ?
 
J'ai la forte impression de n'être qu'un fantôme, vacant d'instant en instant et regardant les gens autour de lui s'enfuir sur son passage.
 
 
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