Cataclysmique arpège

Francis Etienne Sicard Lundquist

Sonnet

La farine du temps recouvre la rivière

D'une blancheur de sang et rougit le matin

D'une lueur blafarde où se noie un pantin

Dont l'ombre ouvre un tiroir comme un puits de gravière.

 

Des astres  rugissant scindent une civière,

Et déchirent le ciel en cherchant un butin

Que des anges de sable armés d'un serpentin

Ont enfoui dans l'or d'une ocre chènevière.

 

Un immense arc-en-ciel tranche de sa cascade

Une mer de bitume au parfum de muscade

Et vide les villas de leur chair de cristal.

 

Les temples et palais déversent leur détresse

Aux pieds des dieux déchus de leur vain piédestal

Et Pompéi s'écroule implorant sa prêtresse.

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

 

  • Quel beau récit de cette tragédie ! D'une beauté noire comme celle d'un nuage de cendres éclipsant le Soleil, en firmament brûlant de mille morceaux arrachés à la Terre, dont les sonorités rauques et puissantes de ces vers semblent se faire l'écho.

    · Il y a environ 9 ans ·
    Teneris

    Florent Michel

    • Merci cher Florent pour un commentaire encore une fois tellement précis et si proche du texte. Ce poème est une résurgence de ma passion pour le monde antique qui a nourri et nourrit encore mon esprit. Latiniste et helléniste je poursuis toujours mes lectures de textes anciens. Merci encore de tout coeur,
      Cordialement,
      FE

      · Il y a environ 9 ans ·
      Vitraux de songes 2 version papier

      Francis Etienne Sicard Lundquist

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