Cauchemar

franekbalboa

Réveil. Ou plutôt émergence... Après une nuit affreuse aux parfums insoutenables. 

Plusieurs réveils. 

Voilà ce qui donne cette tête aux cernes marquées, aux yeux épuisés, ceux qui piquent, qui brûlent, ceux qui restent ouverts avec une énorme lutte. 

Certaines nuits ressemblent à ça. Quelque part, c'est mieux d'être seul dans ces cas là. Agitation, frustration, colère, peur et tristesse. Ce méli-mélo d'émotions qu'on voudrait ne pas connaître, celui qui nous prend en voyant ceux qu'on aime souffrir, dans un monde que notre cerveau est seul à gouverner. 

Pourquoi ai-je de nouveau vécu ces moments ? Atrocité de cet instant... J'ai revu ces nuits entre quatre murs blancs, cette soirée terrible, ces bras trop maigres, ce sourire triste, ce regard horrifié, cette petite lueur au fond de ses yeux verts, qui s'éteint petit à petit, jusqu'à disparaître à jamais. Ses doigts frêles qui serraient mes bras, cette pression qui disparaît petit à petit, ce râle dans sa gorge, sa terreur palpable, grandissante, puis qui disparaît. Sa tête qui tombe sur l'oreiller, les larmes qui coulent dans ma poitrine, l'envie de crier, l'envie d'hurler, l'envie de la ramener. Mes mains tremblantes qui ferment ses yeux, mes bras qui l'enveloppent, sous le regard de l'infirmière de garde, qui note l'heure du départ. Son cœur qui ne bat plus, sa poitrine qui ne se lève plus, son souffle a disparu, elle est tombée, elle ne souffrira plus. Ressentir de nouveau cette sensation d'injustice, de tristesse, cet élan de déprime, ce terrible échec, cette incommensurable perte... 

Le réveil est douloureux. L'impression d'être passé sous un rouleau compresseur, et que mon âme a été martelée toute la nuit. Son visage si doux empli de peur, le souvenir de cette perte, ce destin injuste, cette colère et cette peine. Tout se mêle, fiction, réalité, pourquoi ma tête me l'a-t-elle rappelé ? Cet instant si affreux, ma propre faiblesse, face à la perte de ceux que j'aime... 

Où sont les bras qui m'enserraient ? Ah oui, c'est vrai, il n'y en a pas. Cette période de solitude me le rappelle, ce cauchemar remue le fer chaud dans la plaie béante. 

Je regarde l'heure, 4h17. J'essaie de trouver de nouveau le sommeil. Ce sera impossible. Je décide aux alentours de 7h de me lever et prendre une douche brûlante, afin d'apaiser cette sensation d'épouvante... 

  • Emergence, au delà du projet, une réalité à deux sans point zéro! ;0)

    · Il y a presque 5 ans ·
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    flodeau

    • Une réalité ? Je ne sais pas... On s'en passera. Point de zéro ! Haha :)

      · Il y a presque 5 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

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