Cellule de crise
Christian
Un ouragan de nouvelles plus terribles les unes que les autres vient de s'abattre sur le bureau de l'inspecteur Franck L'Ouvrier.
En ouvrant sa messagerie, il trouve le message de Joseph lui confirmant que le sang prélevé sur le mouchoir de Giovani fait ressortir un ADN en tout point conforme avec celui des sangliers géant. C'est tellement énorme que Franck ne sait pas quoi faire dans l'immédiat de cette info, il a l'impression de nager en plein récit de Science Fiction, mode horreur.
L'actualité de la matinée ne va pas lui laisser le temps de réfléchir à cette découverte.
Un coup de fil vient d'arriver au commissariat, des promeneurs ont retrouvé un nouveau cadavre dévoré à coté de Mérindol sur le chemin du Portalas.
— Punaise c'est pas possible ça recommence, ça ne finira donc jamais ! Envoyez vite une équipe, appelez les pompiers et faites convoyer le corps où ce qu'il en reste directement à la scientifique, je les préviens.
Franck le combiné déjà à la main est soudain interrompu par le commissaire qui entre en hurlant dans son bureau.
— Cessez toutes vos activités, nous avons une urgence vitale !
— Qu'y a-t-il un attentat à cavaillon ? Réplique Franck
— Peut-être pire, Laetitia vient de se faire kidnapper à l'hôpital de Cavaillon.
— Qu'est ce que c'est que cette histoire de fou ? Que faisait-elle à l'hôpital ?
— D'après le toubib, des examens, ils l'ont gardé la nuit car elle est enceinte !
— Enceinte, merde, c'est pas possible, elle restait cloitrée chez elle depuis cette journée d'horreur !
— D'après l'interne elle est enceinte depuis cette journée justement !
Franck à l'impression d'être attiré par un trou noir où bascule toutes ces certitudes.
Il doit impérativement refaire surface, sinon le commissaire va le blacklister sur l'affaire.
— A l'hôpital ils ont une idée du kidnappeur ?
— Ils ont un patient arrivé dans la nuit qui est parti sans payer !
— Bon OK j'ai compris ! Je fonce à l'hosto, il n'y a que la-bas que je pourrai trouver un début de piste. Commissaire vous mettez aussi la gendarmerie sur le coup, j'ai l'impression que nous aurons besoin de gros moyen, et merci de faire en sorte que le juge délivre, le plus rapidement possible, tous les mandats de perquisition possible
— Ne vous inquiétez pas, inspecteur, je connais mon job !
Franck ne relève pas, il connait aussi le bonhomme, si il on ne lui dit pas tout ce qu'il y a à faire, il n'aura pas l'idée de lui même.
— Rémi, au boulot ! Dans 10 mn on doit être à l'hôpital, préviens les qu'on arrive.
— Bien inspecteur.
Rapidement Franck informe, par SMS, Joseph de la Scientifique qu'il va recevoir un nouveau cadavre dévoré, à charge pour lui de l'identifier.
Les deux policiers sortent toute sirène hurlante en direction de l'Hôpital de cavaillon, le gyrophare collé sur le toit d'une voiture banalisée.
Arrivé aux urgences, l'interne de service qui s'est occupé de Laetitia est encore là, derrière il reconnait les deux femmes en pleurs, la mère de Laetia et celle de Quentin.
— Nous devons aller vite, docteur, que s'est-il passé exactement.
— En fait Laetitia devait sortir ce matin, elle se préparait dans sa chambre Madame, en designant la mère de Quentin, qui était passé la voir, l'attendait vers le distributeur de café pour la raccompagner chez elle, au bout de 5 minutes elle est retourné à la chambre de Laetita , elle n'y était plus.
— Madame, qu'avez-vous fait après avoir constaté l'absence de Laetitia ?
— je l'ai appelé de partout dans les couloirs, même sur la parking et ensuite j'ai prévenu les médecins
— Vous avez une idée sur qui à pu l'enlever ? D'abord qui vous fait croire qu'elle a été kidnappé, elle a bien pu sortir d'elle même, sans que personne le l'ai vu !
— Le personnel a retrouvé son sac à main dans sa chambre et d'après eux il flottait une odeur de chloroforme dans la chambre.
— Docteur, dans votre appel, vous avez indiqué qu'un patient avait quitté l'Hôpital sans payer, vous pensez que cela peut avoir un lien ?
— Je ne sais pas ?
— Pourquoi est-il entré à l'hôpital ?
— Il s'était vilainement entaillé la main en voulant remplacer un pneu crevé, par le cric de la roue de secours. ll m' a dit qu'il recherchait une chambre d'hôtes avant de remonter chez lui en Italie.
— Son nom, vous devez l'avoir ?
— Il m' a indiqué s'appeler Georgio Giovani, bien sûr il n'avait de carte vitale puisque européen, il devait payer comptant à la sortie, cela ne lui posait apparemment pas de problème, il m'a indiqué qu'il dirigeai une grosse entreprise en Italie du Nord.
— Dites moi, docteur, vos devez avoir des caméras de video surveillance à l'hôpital.
— Oui, mais uniquement sur le parking, on doit certainement voir sa voiture, il est arrivé de nuit sous la pluie et il s'est garé sur l'emplacement des ambulances, adressez-vous à la sécurité.
Franck et Rémi remercient l'interne et se dirigent au pas de course vers le PC sécurité de l'hôpital. L'agent en poste, effectivement, n'eut aucune difficulté a retrouver la trace du véhicule, d'abord son arrivée de nuit sous la pluie.
— Vous pouvez grossir s'il vous plait l'image du véhicule ?
— Oui c'est possible.
— Regardez chef on dirait que son véhicule a du sérieusement s'embourber, il y a de la terre jusqu'en haut des vitres à l'arrière, indique Rémi
— Vous pouvez passer à ce matin, merci d'aller vite, de cette vidéo nous allons pouvoir donner des indications pour les recherches.
— Punaise, regardez, Franck on voit le gars de dos pousser un chariot vers la voiture. Il a gardé son pyjama de patient, il l'enfourne dans la voiture. Je suis sûr que Laetitia est dans le chariot.
— Avez-vous une vue avec une autre caméra, sous un au autre angle, demande Franck.
— Oui nous filmons les entrées-sorties également
— Retrouvez les images, vite, vite.
— Là, regardez, il sort, il a failli percuter une ambulance, vous pouvez grossir et ralentir. demande Rémi à l'agent de sécurité.
— Pas facile de voir à travers le pare brise, essayez de grossir encore, s'impatiente Franck.
— On distingue un visage !
— C'est pas possible, ce ne peut quand même pas être lui, pas ici !
— Vous le connaissez, chef ?
— Identifie le véhicule, Rémi, et envoie le signalement au poste pour déclencher une alerte nationale, c'est la vie de Laetitia qui est en jeu. Je te laisse il faut que je vérifie quelque chose.
Franck repart en courant vers l'entrée de l'hôpital ou il a laissé les deux mère éplorées. Il les retrouve dans une salle d'attente un café à la main.
— Madame, s'adressant à la mère de Quentin, je vais faire appel à votre mémoire c'est très important,
Franck sort son smartphone et lui présente une image.
— Reconnaissez-vous cet homme ?
— J'ai bien croisé quelqu'un ce matin dans les couloirs, je cherchais la chambre de laetitia, je croyais que c'était un infirmier.
— Le reconnaissez-vous ? je vous en conjure regardez bien !
— Approchez son visage. Oui il me semble bien que c'est lui, mais, là, sur la photo il est en costume, moi je l'ai vu en tenue d'hôpital, mais le visage lui ressemble bien.
— Que lui avez-vous dit ?
— Je lui ai demandé si il connaissait la chambre de Laetitia la "rescapée du Luberon" !
— Et ensuite ?
— Rien ! Il m'a seulement dit qu'il n'était pas d'ici et 4-5 mètres plus loin j'ai trouvé la chambre de Laetitia.
— Il a pu vous y voir entrer ?
— Honnêtement je n'en sais rien ! Je lui ai tourné le dos, j'étais dans un tel état d'excitation.
— Pourquoi ?
— Je venais d'apprendre que Laetitia était enceinte, et ça ne pouvait qu'être que de Quentin, vous comprenez, c'est tellement extraordinaire !
— Oui, extraordinaire, répète Franck le regard dans le vague, abasourdi par ce que vient de lui révéler cette femme.