Cendres
Christian Lemoine
Tu n'as plus rien, pas même l'essence de toi-même. Pas même ton être. Tu n'as plus rien. Pas même ces souvenirs qui te hérissent encore, non plus que les regrets qui consument ton âme, incubes sur ta poitrine déchirant tes sommeils. Tu n'as plus que les ombres qui hantent tes repentances, l'absolu scandale de ta vie qui s'obstine, quand tu dérives, corps creux, entre les rives des ivresses sans oubli. Tu n'as plus que l'itération jusqu'à la nausée d'images douces mais trompeuses, car déjà brouillées des estafilades incurables. Tu n'as plus rien. Dérive des tempêtes narquoises, quand tu sais trop bien que ton esquif, aussi piteux soit-il, surnagera à toutes les déferlantes. Tu n'as plus rien que ta peine vibrante, riche de chaque étincelle de réminiscence, venue accrocher quelque feu-follet aux braises jamais refroidies. Tu n'as plus rien. Tu n'es plus rien. Et pourtant, les pas sur le trottoir évitent de te voir.
ça n'donne pas l'moral ! aussi je vais te répondre sur un temps d'encre de chine...
· Il y a presque 3 ans ·-
Un temps d'encre de chine
paré de moires,
- c'est l'eau qui tremble,
à ce qu'il me semble -
au plus petit courant.
Un temps qui fait grise mine,
( mais il ne fait pas aussi noir
que tu le crains ):
ce n'est que l'ombre
des branches
qui se penchent,
vers leur côté sombre,
les reflets effacés
supplantant la lumière
sur les eaux claires.
Autant en emporte le vent,
disait un célèbre écrivain :
le soleil saura faire la part des choses
quand il reviendra poser ses rayons
même à petite dose...
Tout reprendra son cours
et mille sourires
seront à offrir sur son miroir
délaissant le noir
pour un chant d'amour....
rechab
Amusant, je viens de poster un nouveau texte où je parle d'ombre et de soleil, qui traversent ton texte. Les mots se parlent au-delà de nous-mêmes.
· Il y a presque 3 ans ·Christian Lemoine