Cercueil d'un papillon.

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J'espère que ce texte fera réfléchir. Il peut être interprété de plusieurs façons.

Je grelottai.

Et le ciel accompagna mon chant miséreux par son tonnerre de méprise. Je devins la muse du vent, l'ennemie du feu, le fantasme de l'eau et le modèle des dieux. Je repoussai la branche qui vint me caresser la joue de ses doigts squelettiques, frétillants de caprices.

Un parfum iodé joua de sa senteur et m'attira à sa rencontre, guidant mes pas qui s'écrasèrent au sol comme avec honte.

C'était bizarre, comme un rire cristallin qui se nichait dans mes tympans, comme le son d'un carillon trempé dans un bain de sang. C'était doux, me chatouillant les phalanges, papillonnant sur mes songes.

Au creux de ma main refermée, quelque chose jouait, se brisait.

J'arrivai alors face à la mer, tandis que les caresses contre ma paume s'estompaient. Le murmure du silence m'annonça qu'il était trop tard, que même si j'avais voulu, je n'aurais pas pu le sauver, car j'avais négligé son état.

J'écartai alors mes doigts un à un, dévoilant la dépouille d'un corps léger comme une plume, fragile comme un flocon. Il ne bougeait plus, ne remuait plus comme il le faisait deux secondes plus tôt.

De majestueuse créature, il était devenu cadavre. Ses ailes aussi frêles que du velours étaient maintenant rabattues comme un voile entourant sa silhouette immobile.

Éphémère, le papillon fut mort avant d'avoir goûté à son premier envol.

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