C'est arrivé près de chez vous

stockholmsyndrom

Un jour, on m'a raconté l'histoire d'un marginal qui vivait seul dans un appartement miteux, on a retrouvé sa dépouille en putréfaction deux mois après sa mort, dans l'indifférence totale. Allongé à côté de lui y'avait le cadavre de son chien, la pauvre bête s'était laissée mourir de faim en pleurant auprès de son maître, ultime rempart contre la solitude. On est en 2018, l'ère du connecting people, quelques coups de serpillière et un ravalement de façade plus tard, d'autres lapins s'emparent du clapier, c'est un endroit sans âme mais plutôt bien situé au fond, et puis tampis pour l'odeur sur le plancher, le quidam n'a pas la fine bouche, tant qu'on est pas dehors à dormir comme un chien. Ici derrière la fenêtre les rues et les nuages sont gris, le silence glisse sur le temps, on pourrait presque croire aux fantômes, c'est pas plus mal en réalité, c'est un bon point, les voisins sont tellement discrets. Si discrets. Qu'on en oublie l'humanité.

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