C'est la rentrée...

Dès la descente du bus, c'était un vrai remue-ménage. Les nouveaux élèves, en rang d'oignons comme des poussins, essayaient tant bien que mal de se frayer un chemin parmi la foule d'élèves, tantôt heureux de retrouver leurs amis, tantôt déçus que ce soit la fin des vacances. Pour ma part, j'ai déjà bien l'habitude : j'ai pris soin de contourner la foule plutôt que de m'aventurer dedans.

Je parviens enfin à entrer dans l'établissement et, pour ma plus grande joie, j'aperçois assez rapidement mon groupe. On se retrouve, on est contents, en bref, on fait du bruit.

Je réalise que je n'ai vraiment aucune raison de me plaindre de ma vie. Elle est très bien vraiment. J'ai pas mal d'amis, dont certains sur qui je sais que je peux vraiment compter, des personnes que j'aime plus particulièrement et on me connaît pour ma jovialité à toute épreuve et mon fameux sourire qui ne me quitte jamais. Il y a même ce garçon qui me sourit !

Alors pourquoi, entre deux accolades, une pensée vient-elle assombrir mon ciel si bleu ?

Cet été j'ai eu le temps de réfléchir sur une année qui avait été assez chargée en rencontres, émotions, déceptions... Et mon esprit, très pointilleux sur les détails, m'en a fait remarquer quelques uns d'assez dérangeants.

Tout d'abord j'ai coupé contact avec beaucoup de mes anciens « amis pour la vie ». On peut l'expliquer par des changements auprès de ces personnes et de soi-même. Mais tout de même ! J'ai découvert cette semaine que mon meilleur ami d'enfance avait monté un groupe et qu'ils jouaient en public...depuis un an ! Je m'estime encore trop jeune pour le croiser dans la rue et penser « Tiens, je le connaissais lui... ».

Ensuite, je ressens maintenant l'impression d'être étouffée par tant de gens autour de moi. Ils me sourient, ils rigolent avec moi, me racontent des ragots... Mais aujourd'hui je ne peux plus m'empêcher de penser que ces gens rient de moi derrière mon dos, racontent des ragots sur moi... Je n'ai plus confiance. Ça m'est déjà arrivé, la dernière fois cet été même. Des « amies » qui n'ont attendu qu'une occasion pour me casser du sucre sur le dos. Alors je me méfie... Je me dis peut être que tous ces gens sont des hypocrites qui n'attendent qu'une erreur de ma part pour me détruire. Alors je garde mon sourire collé aux lèvres et fais comme si ne rien était.

Mais n'est-ce pas précisément hypocrite de ma part de faire ça ? Peut être finalement je ne vaux pas mieux que tous ces gens prêts à me trahir dont la plupart sont seulement tirés de ma paranoïa occasionnelle.

J'ai essayé d'en parler et chaque fois ça ne fait qu'ajouter au doute qui plane au-dessus de ma tête.

J'en ai parlé à la personne à qui je confie tout, celle qui jamais ne me trahirait. Et pourtant, à la fin de mon récit, elle me regardait comme on regarde un animal au zoo. Je me suis sentie, étrange, disgracieuse,... un bête de foire. Moi qui voulait tant être différente, j'ai senti le poids de mon désir me retomber dessus.

Mais que puis-je bien y faire ? Je ne peux pas montrer du doigt tous ceux que je soupçonne d'êtres hypocrites si je le suis moi-même. Je ne peux plus me confier avec la peur d'être vue différemment de celle que je suis auprès des gens que j'aime. Je suis au coin du mur, je suis piégée, je ne trouve aucune issue.

Mais malgré tout, vue de l'extérieur, j'ai une vie super. Je n'ai vraiment aucune raison de me plaindre de ma vie. Elle est très bien vraiment. J'ai pas mal d'amis, dont certains sur qui je sais que je peux vraiment compter, des personnes que j'aime plus particulièrement et on me connaît pour ma jovialité à toute épreuve et mon fameux sourire qui ne me quitte jamais. Il y a même ce garçon qui me sourit...

En fin de compte, ça recommence... C'est la rentrée.