C'est mon anniversaire

Oui, aujourd'hui, c'est mon anniversaire, j'ai dix-neuf ans.

Les vacances ont débuté, le temps est abondant. Mes anciennes responsabilités, devoirs et croyances sont oubliées. Mes inspirations et volontés de changement, quant à elles, cherche à se concrétiser.

Mais rien ne viens, des fragments ici et là, seulement. Le courage refuse d'intervenir pour me sauver du quotidiens qui se répète, effroyablement. Toujours aucun constat ne se pose, aucune volonté s'énonce. Et mes désirs, ces fous fantasmes d'une vie impossible, n'inspire guère plus que mes rare rêveries.

Une succession de réflexes, de mécaniques de survie, d'habitudes à tuer le temps, c'est cela ma vie. Je n'arrive plus à me satisfaire de mes exploits d'hier, de ces raisons qui m'ont presque convaincu que j'étais autre que personne. Je suis aujourd'hui seul, face à l'étendu des possibilités imaginables, riche de ma réputation et de mon expérience, mais je ne fais rien.

A y réfléchir, tout cela à une cause bien plus dramatique qu'en apparence. Je manque ni de courage, ni de moyens, encore moins de soutiens. Ce qui me rend passif, c'est une courte affirmation que je n'arrive pas à faire taire, qui revient inlassablement a chaque réflexion, qui me torture une fois le silence venu et qui parvient a gâcher le monde entier : je vais mourir.

Oui, aujourd'hui, c'est mon anniversaire et on a adoré me rappeler que le temps ne s'arrête pas. Je ne pourrai jamais rien contre lui. Seul dans le noir, conscient de tout, oseras tu me rassurer ? Tu me diras quoi, que le temps va s'arrêter demain ?

Tu me parleras de beauté, de poésie, de choix. Mais tu oublieras de mentionner le dernier moment de nos vie, celui qui va éclater toutes ces belles promesses. Il ni a pas de beauté ni de poésie dans la mort, nos choix n'ont aucune importance si l'on doit partir en abandonnant tout. Aurais-tu la folie de me dire que cela doit être ignoré ?

Je vais mourir, que peut-on faire face à ça ?

Je vais mourir, rien n'a de sens.

Je vais mourir, seul.