C'est pas drone tout ça!!!

Jean Pierre Squillari

Des drones par dizaines envahissent l'univers de monsieur tout le monde. Comment pouvoir vivre maintenant avec ces objets volants identifiés ?

 

 1 Entre deux tours d'immeuble les rayons du soleil,

 2 Se frayaient un passage, je tombe de sommeil.

 3 Mon nexpresso cosi n'arrive toujours pas,

 4 A me sortir des rêves d'une nuit de tracas.

 5 Du haut de mon balcon, au vingt huit ème étage,

 6 Je vois des avions mais aussi des mirages,

 7 Ils m'assaillent, ils m'attaquent, avec plusieurs machines,

 8 Je trébuche, je tombe à me rompre l'échine.

 9 Ces méchants volatiles pas plus grands qu'un vautour,

10 Décident de s'unir pour encercler ma tour.

11 Au fur et à mesure que ces bestioles avancent,

12 Je pense distinguer dans le ciel de Provence,

13 Une sorte d'engin, plutôt style soucoupe,

14 Ils sont un peu trop loin mais je devine un groupe.

15 Ils s'approchent bien vite et enfin j'aperçois,

16 Des dizaines de drones qui me pointent du doigt.

17 Leurs aspects effrayants, ressemblent à l'animal

18 Qui une fois dehors veut vous faire du mal.

19 Soudain le téléphone, il s'agit d'un ami,

20 Il vit au bout du monde et m'annonce ravi,

21 Je te vois sur l'écran de ma télévision,

22 Tu es là prés de moi, mais ce n'est que vision,

23 Ton image est réelle, tu es dans le viseur

24 D'un engin qui tournoie et qui te vise le cœur.

25 Aussitôt je regarde et enfin je perçois

26 Un drone qui me filme, tout juste face à moi.

27 Je tente avec vigueur de fermer les volets

28 Mais le bougre malin a déjà deviné,

29 Il esquive d'un bon mon initiative,

30 Il rentre dans la chambre  je suis sur le qui vive.

31 Adieu intimité, adieu indépendance,

32 Ce drone de malheur prédit ma décadence,

33 J'aimais tant profiter et vivre aux quatre vents

34 Avec mes bons amis, mais ça c'était avant.

35 On peut me voir partout du fin fond de l'Afrique

36 On peut m'entendre aussi, même dans l'Antarctique.

37 Je ne puis être seul tranquille dans mon coin

38 Devrai-je accepter ce type de conjoint ?

39 Le progrès cependant à toujours des limites,

40 On copie, on invente quelque fois on imite

41 Il en faut toujours plus  pour occuper l'espace,

42 Concevoir l'appareil, qui comme un chien de race

43 Obéi au geste et répond à la voix,

44 Il lui faut la parole ! Qu'importe avec la foi,

45 On trouvera comment créer un nouveau son,

46 Il suffira je pense la bonne connexion.

47 Des drones dans le ciel vont pouvoir surveiller,

48 A quelle heure je pars et quand je vais rentrer.

49 Quel est donc ce monsieur qui pense être bien seul ?

50 Alors qu'il est filmé à l'ombre du tilleul.

51 Prenez garde enfin en tant que conducteur

52 Que vous ne soyez pas, pourchassé par erreur

53 Il se pourrait aussi qu'à force de chercher

54 Il viendra bien un jour ou tout va s'effondrer.

55 Vouloir sans sourciller, occuper l'univers,

56 Voler dans tous les sens, voltiger dans les airs.

57 Cette chance réelle, pourquoi la gaspiller

58 En inventant des règles qui seront galvaudées.

59 Il est proche le temps, qu'un jour nous ne soyons,

60 Que des petits soldats affublés d'un bâillon.

61 Il en faut des machines, celles qui nous soutiennent

62 Celles qui obéissent et celles qui obtempèrent.

63 On doit utiliser cet objet du progrès

64 En espérant surtout n'avoir aucun regret.

65 Je n'ose imaginer, dans un proche futur

66 Que cet engin de poche servira de voiture.

67 Décider que bientôt quiconque aura son drone,

68 C'est risqué je le crains que chacun vous espionne.

69 Je décide enfin de quitter cet endroit,

70 Je préfère la rue, marcher sur les trottoirs,

71 Flâner, déambuler aller ou bon me semble,

72 Chercher dans cette ville quelqu'un qui me ressemble.

73 A peine descendu, à peine sur la voie,

74 Qu'une flotte d'avions apparait sur les toits.

75 Je suis découragé et je trouve refuge

76 Dans un sous sol bondé, où la foule me juge.

77 J'ai beau leur expliquer, dans un effort louable

78 Le procureur du jour me déclare coupable.

79 En guise de vengeance, ils me prennent et me lient,

80 Je me  sens acculé et je tombe du lit.

81 Je suis seul dans ma chambre, couché sur la moquette,

82 Les drones sont partis il y a belle lurette…. 

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