J'ai l'impression qu'il est parti depuis si longtemps que dans mon esprit, tout se passe comme si je ne l'avais jamais connu. Je l'oublie, il quitte certaines de mes pensées et j'ai honte, j'ai honte de m'imaginer avoir un avenir loin de lui parce que s'il y en avait bien un qui méritait de poursuivre la route de la vie, c'était lui. Disparu, parti, alors que les lumières du soleil éclairaient encore le chemin qu'il était censé prendre. Il a alors préféré choisir une zone d'ombre et sombrer, il a tout simplement décidé de partir de ne me quitter. Peut être que l'on peut me penser égoïste, peut être que l'on peut me penser détestable, insupportable et chiante mais je ne changerais pas parce que c'était ainsi qu'il était, ainsi qu'il m'aimait et ainsi que l'on nous reconnaissait. Les Ziegler, toujours là l'un pour l'autre, dans les bon comme dans les pires moments. Toujours accrochés, toujours unis et la fraternité qui nous unissait en rendait plus d'un jaloux. On était bien à deux et si l'on nous l'avait permis, on sera encore à deux, face au monde, comme on l'avait toujours été. A deux, face aux parents qui faisaient tout pour nous mettre des bâtons dans les roues, à deux pour ne plus jamais se perdre pour ne plus jamais se quitter. A deux pour ne former qu'une seule et même personne.Mais voilà, on ne choisit jamais le destin qui nous est offert, on ne choisit jamais ce qu'on veut être. Peut être que je l'aimais trop et que c'était malsain, peut être qu'on était trop proche et que ça en a écœuré plus d'un. Mais le lien qui unissait deux jumeaux nous avait touché, il avait deux ans de plus que moi mais nous partagions les mêmes pensées, les mêmes peines et les même peurs. Et c'est peut être pour ça qu'aujourd'hui, je ne suis même plus capable de faire quoi que se soit. Je ne fais que pleurer, que rester dans mon coin. Je ne prends même plus la peine de manger parce que de toute façon, à quoi bon. Si je dépéris, après tout, je ne pourrais que mieux le retrouver et c'est peut être ça, l'idée première que je veux accomplir. Mais on me retient ici, on me demande de rester mais pas pour moi, pour eux. Cette bande d'égoïste qui se qualifient d'amis. S'ils en étaient vraiment alors peut être me laisseraient-ils partir au lieu de rester accrocher à moi tels de vulgaires boulets dans le seul et unique but de ne pas me voir disparaître du jour au lendemain. Dans le seul et unique but de ne pas pouvoir me voir partir. Pouvoir être heureuse ! Je sais que lorsque je partirai, je le retrouverais. En enfer parce que je sais aussi que là est notre place. Nous sommes uniques en nos genres et là-haut, on n'aurait pas voulu de nous. Comme si l'on était des monstres et si ça se trouvait, peut être en étions-nous vraiment. En tout cas, une chose était sûre, nous n'étions pas mais alors pas fait pour être séparé l'un de l'autre. Que je sois à Poudlard et lui à la maison était déjà douloureux. Mais le perdre, c'était tout perdre et l'on ne pouvait pas me faire ce genre de coup pour ensuite me demander de ne pas le rejoindre. Je l'aime plus encore que je ne pourrais jamais aimé personne. Parce que le même sang coule dans nos veines.Ce soir-là, lorsque je m'endormis, mes joues étaient inondées des mêmes larmes qui l'inondaient chaque jour. Kayne était partout. Dans chacune de mes pensées parce qu'il m'était impossible de le voir à la maison et que je passais la plupart de mes journées seuls, à attendre que le temps passe et que je puisse retourner à Poudlard auprès de ceux qui me rendent la vie dure mais qui entraînent alors au moins quelque chose qui puisse me faire réagir. Ici, on fait tout pour que justement, je n'ai rien à faire. Kayne est parti depuis trois mois maintenant, et c'est comme si je n'étais même plus capable de marcher. D'ailleurs, mes parents m'empêchent bien souvent de quitter ma chambre. Et Matt n'a même pas le droit de venir à la maison parce que pour eux, il est le seul responsable de tout ça. Bande de cons... Ils ne se rendent même pas compte que se sont eux, les seuls et uniques responsables... Alors me voilà enfermée, telle une prisonnière ayant pêché, juste parce que mon frère est parti rejoindre un monde meilleur. Un monde où je ne suis pas, un monde que je voudrais trouver...Dans mes rêves, il est toujours là, en plus de me hanter la journée, il me hante la nuit. Comment pourrais-je tenter de me remettre si justement, je le vois partout. D'une certaine manière de toute façon, je ne pourrais jamais l'oublier, je lui ressemble trop. Lorsque mon regard se pose sur le miroir, je n'ai même pas l'impression de me voir. Nos visages sont assez semblables. Seuls les cheveux font que je sais que ce n'est pas lui. Et aussi bien sûr, l'air féminin qui touche mes traits et pas les siens.Cette nuit nous nous trouvons au bord d'une falaise que je ne connais pas. Il me sourit, me caresse la joue et avance vers le néant. Je lui rends alors son sourire, bien décidé à le suivre mais mes jambes refusent comme à chaque fois d'avancer. Je ne peux le retenir et sur son visage, la peur prend alors toute la place. Il ne sourit plus, il est terrifié, et mes traits sont les mêmes, tiraillés par la tristesse de devoir le perdre à nouveau. Et je le regarde alors, impuissante mais ses pas se stoppent et il revient alors vers moi, posant ses lèvres sur les miennes, il me dit au revoir. Il me dit adieu.C'est la première fois. La première fois qu'il m'embrasse, la première fois qu'il semble si triste. Mes rêves changent bien souvent mais toujours il finit par disparaître, jamais il ne revient de cette manière. Je suis là, surprise, curieuse. Je ne comprends pas, obnubilé parce qu'il ne bouge pas. Il me prend alors dans ses bras et je le vois pleurer. Il est mal, je suis mal. Et c'est une nouvelle fois une preuve que nous nous ressemblons. Lorsqu'il s'écarte de moi, il pose son front contre le mien, plonge ses yeux dans les miens. Je sais qu'il ne s'agit que d'un rêve, et je sais qu'il ne peut pas réellement se trouver devant moi. Pourtant, c'est comme si tout cela était réel, comme si c'était vraiment lui. Il y a cette tristesse qui ne le touche jamais dans ses songes qui me laisse le penser...- Tu sais Billie, ma mort ne devrait pas provoquer la tienne alors qu'il y a tant de personne qui t'aiment ici bas. D'accord, je n'ai plus la chance de me trouver à tes côtés, mais c'était écrit. Ange, tu sais à quel point ça peut me faire mal de te voir à ce point souffrir. Tu sais que j'ai plus mal encore lorsque tout est de ma faute. Je veux que tu vives Billie, je veux que tu affrontes la vie, sans moi. Tu auras toujours mon amour, je serais toujours fier de toi. Mais n'étant plus là, je ne pourrais plus t'accompagner sur le chemin de la vie. Tu te détruis. A cause de moi. Je ne peux pas le supporter, ça me fait tellement mal que je ne fais que pleurer. Comme toi. Tu me rejoindras un jour et ce jour, se sera parce que les choses étaient écrites et non pas parce que tu voulais me retrouver. Je t'aime petite sœur et j'ai hâte de me retrouver à nouveau avec toi, mais seulement si tu poursuis ta vie. Trop de gens t'aiment pour que tu les laisses. N'infliges pas une deuxième perte à Matt. Tu sais à quel point il a mal lui aussi. Et on s'en moque de nos vieux pas vrai. Barres-toi, amuses-toi, fais ta vie. Je t'aime petite sœur. Posant une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes, je le sens disparaître. Rares étaient les fois où il m'avait appelé ange. Et je sais que dans mes rêves, jamais il ne m'a appelé comme ça. C'était lui. C'était Kayne qui a travers mes rêves me disait de vivre justement. Il m'avait fait alors le plus beau des cadeaux, m'avait permis d'une certaine manière, même si je n'avais pas su trouver les mots, de lui dire, adieu. Adieu mon frère, toi que je continuerais d'aimer. Je continuerais ma vie en pensant à toi, en m'ouvrant aux autres. Parce que je sais qu'un jour, tu me reviendras.
Un texte très féminin (selon moi) mais avec un charme un peu "gothique" qui ne laisse pas indifférent. Je crois que tu pourrais y mettre un peu plus de hargne pour échapper au côté "journal intime", mais c'est sans doute voulu... bon courage en tout cas pour le roman !
Un texte très féminin (selon moi) mais avec un charme un peu "gothique" qui ne laisse pas indifférent. Je crois que tu pourrais y mettre un peu plus de hargne pour échapper au côté "journal intime", mais c'est sans doute voulu...
· Il y a presque 12 ans ·bon courage en tout cas pour le roman !
gordie-lachance