C’était hier où il fut poète-13-

ecriteuse

Tu te dis que forte ou faible de la vie de ton père, tu auras essayé tout au long de ta vie de poursuivre tes rêves et les siens, de tenir tes promesses…Il avait sans doute analysé tout ça et son dernier « Continue a créer » était une reconnaissance certes mais en même temps une condamnation.
Quelques mois avant son départ, il avait demandé à ce que l'on rajoute une phrase à sa biographie dans le journal local et il t'en avait prévenu par mail « Jeune papa d'une petite fille prénommée Marianne qui héritera de son père le goût de l'écriture, des arts et d'un certain esprit bohème » cette phrase rajoutée tardivement restera pour toi un point d'interrogation, pourquoi ce besoin soudain de cette filiation artistique. Tu aurais aimé que ton père vive en Corse, en pleine garrigue avec des senteurs d'herbes brûlées, une mer bleu verte qui lui tendrait les bras comme son Amour extrême, titre de son dernier livre. Le notaire et les zhéritiers ont notés le dernier roman ton père : L'amour extrême : « aucune retombée commerciale ! « Néant » ont-ils inscrits » Le notaire parle plus des manuscrits, tu as fait remarquer l'énormité de la chose, alors il à noté le titre donné par l'ex famille du dernier livre. L' histoire de l'amour de sa vie " Son île de beauté " sera résumée de cette façon en termes vulgaires et tu te dis qu'ils t'en font baver des ronds de chapeaux avec leurs histoires de comptable, pourquoi déshabiller son écriture et la clouer au pilori du bureaucrate, bande de crabes. De vivre dans la station des culs nus ferait-il baisser votre QI. Pourquoi faire apparaître ce paragraphe, tu blêmis, ta colère monte devant tant de bêtise et d'incompréhension, de manque de respect. Ils citeront un seul titre, ignorant les autres publications, avec un peu d'effort, ils retrouveront un jour certaines traces de ses livres en tapant trois www .

 

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C'est pour me faire moins mal que j'écris

La vie me bouscule du front

Je n'oublie jamais que je suis pendu

Quelque part à une corde sèche.

Que cinq minutes est quelqu'un

que l'on attend sans cesse.

Je me claque entre ces murs

Je colle ma bouche au ciel pour y chercher de l'air.

Il est des brumes et des menaces. Roger Frey

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