C'était hier où il fut poète-14-

ecriteuse

Tu sais qu'il doit être inquiet là haut de tous tes émois, de tout ce vide, de tout ce plein de tristesse, de cette colère mais tu le rassures « T'en fais Ppa » et tu chantes «  Çà ira, ça ira …» Tu penses alors en souriant, qu'ils ont bien fait de t'appeler Marianne tes parents. Les derniers temps il ne te croyait pas quand tu lui disais « Tout va bien, t'inquiète pas ». A la façon Kassovitz , le fameux « Jusqu'ici tout va bien… » dans « La haine ».
Sa voix devenait plus faible, pratiquement inaudible

 - Tu veux que je vienne Ppa 

 - Je ne sais pas, je dois leur demander...

 - Non dis moi, toi ce que tu veux.

Et là dans un cri rauque il te répondra

 - Viens, viens vite, ne tarde pas

 

Grâce à l'aide de ton ex beau frère qui a eut la gentillesse de rentrer sa carte bleue dans son ordi pour réserver un co-voiturage via les derniers moments de ton père, tu arriveras à temps.

Il t'attendait. Il à regardé ses trois enfants alignés au bout de son lit, au bout de sa vie et fera devant sa trinité, un signe de croix. Tu t'es approché de lui, il te fera un baise main de prince et dans son regard absent de beaucoup de chose, il y avait tant d'amour que tu as du quitter sa chambre quelques instants.

 

Adieu
Le mot clef éternel
Un regard peut être le dernier
Un geste de la main
Qui retombe épuisée
Adieu
Il y a bien longtemps
En me regardant
Tu l'as écrit
Avec tes yeux
Adieu
Poussière de fleurs
Cartes postales défraîchies
Où se superposent les années
Adieu
La porte des souvenirs
Par le vent refermée
Adieu
C'est une tombe
C'est un cri
Une étoile filante
une pierre dans l'eau
Adieu
Le clapotis des lèvres
Qui éteint tout

Roger Frey

 

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