C’était hier où il fut poète -4-

ecriteuse

-4-

Les matins deviennent que du chagrin, la nuit t'a fait oublier et le réveil est brutal, tu te souviens ton père est parti. Tu voudrais te rendormir, mais tu dois sortir ton chien. Un petit tour et tu sautes sur l'ordinateur, pour lire, pour écrire. Tu n'as plus que des mots, les siens, les tiens, tu t'accroches. Grandir ou mourir, sauter dans le vide de cette tombe d'indifférence qu'ils t'ont creusée, si papa si, si papa si, si tu voyais ma vie, mais tu la vois n'est ce pas et maintenant tu sais. Ils se consolent entre eux, ils sont dans ton paysage de vie, dans tes livres, dans ton jardin, je suis dans le rien sinon dans mes souvenirs de toi.

A te regarder faire tes apnées, j'en oubli maintenant de respirer, des crises d'angoisse, aujourd'hui on dit des crise de panique. Oui, je panique de tout ce vide, de toute cette inhumanité de ceux que j'ai aimé un jour « je m'ai trompé » une faute de conjugaison, une faute d'amour.

L'homme se transfigure
Dans son angoisse éperdue
Rejoint l'oiseau, rejoint le fauve,
Retrace avec eux les anciennes danses disparues
À toi, à moi, la mort, la vie
Voici l'ange et le démon
Et voici l'homme
Qui verra
DIEU-
Roger Frey

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