Chant du lit

Clement Collignon

Gravissons les échelons. Puisqu’il m’est permis, prends

donc en toi ma courtebite et fais t’en un bastion. Au-delà de lagarde tes lèvres décochent un large sourire et embrasse bien monpubis. Tu peux te faire de ma broussaille une couronne de fleur,faire crisser tes pneus sur le manchon et t’égosiller comme unevâche quand sur ta croupe claquent les mille portes de Sodome.Moi, je dors d’un pas pesant alourdi du sang des bêtes. Maface débile peste et râle, et je sers les dents. Tristement je suis unetour et mes souvenirs s’effacent un cour instant. Cinq minute desilence hurlant.- Crêve-moi ! Crêve-moi ! Pars loin et reviens fort.Disparais de mon flanc et épouse mes veines.- Tout doux enfant. La marelle monte jusqu’au ciel etnous n’avons lancé que le premier caillou.La farce se mue en trou noir ; pour un peu de paix il fautpayer le prix. Au-delà du temps, une hirondelle fonce droit sur unarbre et retombe sottement sur le sol faisant le bruit d’un petit pet.Antimatière vous dis-je, et tout ce qu’il y a dedans. Monestomac rétrécit tandis que mes chairs avides s’affaissent. Où est ladouceur de la nuit ? La lumière du jour brille-t-elle quelque part ?De rouges taureaux déboulent bourdonnant stimulantcomme une grâce blanche. Le martèlement implacable de leursabots sur le sable ne laisse pas de trace. Et, vous avez raison, vousl’avez vu, ils tombent ; ils tombent du monde comme des piècesd’or d’une bourse déliée à la renverse.Tu te baignes dans mon sang, folle de joie et d’ignoranceet vagis encore. Mais le débat est clos. Tu es tirée d’affaire. Il nousfaudra au moins attendre que minuit sonne pour que midi renaisse.Nos flêches décochées, la ligne du temps n’a pas bougéd’un iota. Est-elle droite ou courbe ? Réfléchis deux secondes. Dequoi parle-t-on ?J’emporte donc tout droit une petite boule qui murmureencore « crêve-moi », la range dans ma poche comme un objetprécieux que je pourrais ressortis à l’occasion pour alléger mesdettes ou soulager ma peine.

Au-delà de la garde tes lèvres décochent un large sourire en m'embrassant. Tu peux te faire de ma broussaille une couronne de fleur, faire crisser tes pneus sur le manchon et t’égosiller comme une vâche. Moi, je dors d’un pas pesant alourdi du sang des bêtes. Ma face débile peste et râle, et je sers les dents. Cinq minute de silence hurlant.

- Crêve-moi ! Crêve-moi ! Pars loin et reviens fort. Disparais de mon flanc et épouse mes veines.

- Tout doux enfant. La marelle monte jusqu’au ciel et nous n’avons lancé que le premier caillou.

La farce se mue en trou noir ; pour un peu de paix il faut payer le prix. Au-delà du temps, une hirondelle fonce droit sur un arbre et retombe sottement sur le sol faisant le bruit d’un petit pet.
Antimatière vous dis-je, et tout ce qu’il y a dedans. Mon estomac rétrécit tandis que mes chairs avides s’affaissent. Où est la douceur de la nuit ? La lumière du jour brille-t-elle quelque part ?
De rouges taureaux déboulent bourdonnant stimulant comme une grâce blanche. Le martèlement implacable de leurs sabots sur le sable ne laisse pas de trace. Et, vous avez raison, vous l’avez vu, ils tombent ; ils tombent du monde comme des pièces d’or d’une bourse déliée à la renverse.


Tu te baignes dans mon sang, folle de joie et d’ignorance et vagis encore. Mais le débat est clos. Tu es tirée d’affaire. Il nous faudra au moins attendre que minuit sonne pour que midi renaisse.Nos flêches décochées, la ligne du temps n’a pas bougé d’un iota. 


J’emporte donc tout droit une petite boule qui murmure encore « crêve-moi », la range dans ma poche comme un objet précieux que je pourrais ressortis à l’occasion pour alléger mes dettes ou soulager ma peine.

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