chap 2 l'inconnue du restaurant

J'ai mes habitudes, pour la pause méridienne, dans un restaurant ouvrier, assez éloigné de quelques rues, de mon lieu de travail.

Une bouffé d'air au moment du repas, quasi vitale tant l'air est pollué dans l'entreprise. J'aime cet endroit, le va et viens incessant des clients au ton nasillard, qui parlent fort, entre deux bouché. J'aime les remarque cinglantes des habitues sur fond de brève de comptoir qui sont partagé entre deux verre de vin rouge bon marché puis j'aime le patron, qui oscille gentiment de la tête sans rien  laissé transparaitre de ce qu'il pense et surtout j'aime le jeudi,  ce couscous qui me rappelle la senteur de la peau de Fatima.

Fatima, la sensualité, la réminiscence olfactive des épices sur sa peau que je rêvais de caresser. Mais nous étions jeune et d'origine différentes.  Aujourd'hui Fatima n'est plus que dans la bué s'échappant du coucous que le patron m'apporte chaque jeudi. Je ferme alors les yeux en moment en humant ces parfums, et par un tour de passe passe imaginaire pendant quelques seconde je fais l'amour à Fatima. Puis je retourne à la réalité de ce bistrot, que j'adore, sourit béatement.

Je revoie très souvent Fatima, sa beauté inaltérée, nous nous parlons quelquefois, souvent, longtemps. Elle s'est marié par raison, porte le nikab, comme une déesse. Quand nous nous croisons, toujours loin de chez elle, je sens que son sourire veut me faire croire qu'elle a la vie rêvé. Je le sais le miens lui dit la même chose. Est-ce que je l'aime encore ? Je ne sais pas, je la désire, c'est sûr, l'amour c'est pour les adolescents, on y croit encore, puis la vie….

Je fouille dans mes souvenirs, comme un vieillard qui se raccroche aux branches d'une vie bien rempli. Oui je dois avoir encore des sentiments pour elle, et puis comment oublier ce corps qui s'est abandonné sous moi, sous mes efforts à le faire jouir.

Je dois décevoir, beaucoup de gens pensent que je suis sage, mais avec une femme comme elle on ne peut pas l'être on peut juste aimé et posséder son corps et perdre l'esprit dans ses yeux. A l'époque nous avions nommé cela une erreur, gommant ce passage de nos vies, de nos mémoires. Mais avons-nous tous deux oublié ?

Une erreur, un simple fait de vie, une envie bestiale, je passe le nombre de métaphore et d'adjectifs que nous avons tous deux inventés et utilisé pour nommer cet acte. Mais nous avons continué à nous voir, comme cela discutant sur un bout de trottoirs anonymes feignant la rencontre fortuite, à nous mentir, à leur mentir.

Avec Fatima nous avons suivi la même scolarité, collège lycée et même fac. Nous ne sortions pas vraiment ensemble, c'était de la séduction permanente, du partage, des lèvres mordillé par ci par là des caresses. Ensuite chacun a pris le chemin d'une vie déboussolé. Mais les quartiers ne se quittent pas facilement, et nous n'habitons pas très loin dans cette grande ville.

Alors à la faveur d'un moins bien dans nos couples, nous avons fauté, et je n'ai jamais oublié. Mais nous ne sommes pas Jeudi et ce ne sera pas coucous, du moins me semble-t-il.

Le café est vide mystérieusement, le patron n'est pas comme à son habitude derrière le bar à essuyer laconiquement le même verre. Et tandis que je m'en fais la remarque, je me ressens comme au moment d'ouvrir la porte. La clochette de la porte vitré du café tinte bruyamment et férocement et elle rentre.

Je ne vois que ses yeux, ils sont affolé, cherchent à droite à gauche en bas, dans toute les directions. Il ne m'incite pas à me perdre en eux, cette femme me fait peur. Je quitte ses yeux, cette fois-ci je me concentre. C'est un petit bout de femme, fine, jolie, une beauté discrète, elle ne se force pas à plaire, un léger maquillage pour masquer quelques imperfection du au temps, au stress.

Elle a le visage doux, affolé. Les cheveux dans une joyeuse bataille, elle ne doit pas mettre des heures a se coiffer, un tour de main un pince et l'affaire et ficelé.  On dirai qu'elle cherche une proie, balayant le café vide, puis elle me saisit du regard.

A l'instar d'une furie elle se projette sur moi, elle me fait peur :

Vous m'entendez ?

Je suis surpris, cette question spontanée, et aucun son ne sort de ma bouche. Je suis dans u état second cette inconnue, bien au contraire de la première me dérange :

Serrez-moi la main !

C'est bien ma veine, je profite calmement d'un moment au calme dans un de mes endroit préféré et une folle fait irruption. Sans attendre un geste de ma part, elle me saisit la main, je n'ai pas la force de serrer, et ma main pend négligemment dans la sienne. Ce contact me plait, elle est chaude, et cela me rassure un peu malgré le comportement très spécial de cette inconnue.

Elle baragouine quelque chose, et jette ma main qui retombe mollement. La rupture de contact me déstabilise. Rapidement elle fait demi-tour, et d'un pas franc se dirige vers la sortie. Elle sort comme elle est arrivée, dans un courant d'air. Le lieu retrouve son calme, doucement au son de la clochette qui émet un dernier râle.