Chapitre 11

David Cassol

    On lui accordait « un peu de temps » pour réfléchir, notion toute relative dans cette réalité: un instant pour Richard représentait une éternité pour Perdito. Il découvrit Miranda et tomba passionnément amoureux. Cette femme était ensorcelante, fascinante. Il n'avait jamais rencontré personne d'aussi intelligent, et sage. Elle n'éprouvait pas de crainte, ne manifestait aucune peur ou lâcheté. Miranda connaissait le monde, les hommes et elle-même : une lionne indomptable, sauvage, et envoûtante. Ses entrailles se nouaient dès qu'elle posait son regard sur lui, et les années n'y changèrent rien. Son corps était généreux, chaleureux, parfait. Il découvrait l'amour idéal dont il rêvait adolescent. Cependant, la transformation l'inquiétait. Il ne cessait de repenser aux autres. Ils avaient vécu plusieurs centaines d'années avant de se déconnecter du réel. Miranda l'évoquait parfois, le regard plongé dans des souvenirs lointains. Elle se rappelait d'immortels qui couraient dans les artères du Paradis, les yeux exorbités. Les premiers cas la choquèrent profondément. Ils ignoraient comment s'occuper de ces âmes démentes. Puis, la routine terrible et meurtrière s'installa.

    Elle évoqua son mari, un homme formidable, un grand scientifique et philosophe. Il avait secondé son père dans la création de la machine et avait enseigné aux Grecs lorsque les peuples primitifs et atlantes entretenaient encore de bonnes relations. Il conserva longtemps sa santé mentale. Un matin, elle prit peur en remarquant le lit vide. Il était sorti et errait dans les rues de la cité. Elle le cherchait éperdument dans chaque recoin de la ville, hystérique. Lorsqu'elle le retrouva, il contemplait, un sourire béat plaqué sur le visage, la grande statue du parc central. Elle l'appela, mais il ne réagit pas. Puis, il courut, les bras en l'air, en hurlant. Elle l'avait poursuivi sans parvenir à le rattraper. Il s'était arrêté à un carrefour et elle crut pouvoir encore le sauver. Une lance d'acier traversait son torse de part en part. Deux immortels emportèrent le cadavre à l'abri des regards. Ils l'avaient tué, à vue. C'était la seule chose à faire dans ces cas-là, elle le savait. Mais le geste se révélait si brutal, froid, mécanique. Le plus petit prenait un air intelligent et lui demanda si elle allait bien. Elle comprit qu'elle pourrait également subir ce terrible sort. Elle acquiesça et rentra chez elle, s'allongea dans son lit et pleura. Elle avait perdu son mari, bien avant qu'il ne quittât la chambre. Ce qu'elle avait poursuivi dans la ruelle n'était qu'une enveloppe vide.

    L'atlante soupçonneux sombra dans la folie quelques années plus tard et on l'abattit, comme tous les autres après lui. Elle assista à leur déchéance. Elle erra seule dans la grande cité, entourée des rares premiers synthétisés dont faisait partie Richard. Au commencement, ils n'étaient que douze. Son monde se réduisait à ces visages dénués d'âme et de chaleur. Demeuraient-ils des humains ou des machines ? Elle doutait parfois du bien-fondé de cette invention. Avait-elle condamné l'humanité ? Elle devait rester vivante, contrôler l'avenir de la vie sur la planète. Elle incarnait le dernier être doué de sentiments et d'émotions dans le Paradis et détenait le bon sens ancestral dont les nouveau-nés ne disposeraient jamais. Ils pourraient décider d'enfermer les sauvages dans des camps, des prisons ou des fermes, mais pas tant qu'elle commanderait. Elle était la morale de ce monde, condamnée à survivre pour protéger les humains des immortels.

    Miranda faisait preuve d'une profondeur hors du commun. Elle portait un poids inconcevable sur ses épaules. La responsabilité de tant d'âmes reposait sur elle. Les jours, les semaines, les années se succédaient. Perdito découvrit plus que la matriarche, la meneuse des anges : il apprit à aimer une femme, un être sensible et attachant. Elle était drôle, spirituelle et si énergique ! Il traînait ses guêtres dans une autre vie, mais auprès d'elle le temps dévalait à une vitesse vertigineuse, et il refusait d'en perdre une miette. Elle l'emmenait visiter les étendues immenses et sauvages de sa planète. Il explora une terre d'une beauté inouïe, très proche de Préhistorique-terra. Ils contemplèrent les anciennes cités déchues, héritage des hommes, conquises par la nature. Il observa des cieux étoilés époustouflants, des espèces inconnues, des paysages saisissants. Elle lui apprenait tant. Ils débattaient philosophie, science, politique, histoire. Elle lui conta la culture atlante, et il regretta que son monde n'ait jamais eu la chance de la connaître. Il comprit pourquoi l'humanité ne pouvait se résoudre à les oublier.

    Il aimait Miranda, elle était la femme de sa vie, et les années s'écoulèrent, mais ne lui semblaient que des mois. Sa chair vieillissante l'avertissait du temps qui défile. Lorsqu'ils l'avaient ramené, son corps était celui d'un jeune homme de vingt-deux ans bien qu'il ne portât aucune trace d'âge ou d'usure. Quinze ans plus tard, il se sentait plus vigoureux qu'à ses trente ans. Perdito avait mûri et acquis beaucoup de sagesse. Il considérait cette vie comme un cadeau de tous les instants. Parfois, son cœur se lamentait de ne pouvoir engendrer une descendance. Il se demandait encore s'il supporterait l'éternité, les nuits sans sommeil, la perte des rêves, d'un panel de ses émotions, de ses peurs, de ses réalités. C'était le seul moyen de demeurer auprès d'elle, et il y avait Moustache. Il devait le libérer, le laisser retourner à la vie. Il décida d'accepter la transformation.

    Les Nouveau-nés sortirent Moustache de sa torpeur. Durant plusieurs mois, Perdito l'emmena visiter le monde et ils discutèrent longuement avec Miranda. Il étudia les peuples indigènes, bien qu'eux ne l'aperçurent jamais. Moustache songeait à sa femme, à sa mère et dépérissait. Perdito comprit que jamais Moustache ne rejoindrait les mortels ni les immortels. Peut-être aurait-il dû laisser Richard le tuer. Le nouveau-né avait certainement raison. Moustache souffrait, prisonnier d'un monde qui n'était pas le sien, incapable de s'enfuir pour retrouver ceux qu'il aimait. Perdito compatissait. Moustache lui demanda tant et tant de fois de le ramener près des siens. Perdito n'osa pas lui révéler combien de temps s'était écoulé depuis leur départ. Même s'il retournait chez lui, plus rien de ce qu'il avait connu n'existerait. Perdito se rappelait du vilain docteur bedonnant: il avait certainement trouvé la femme et la mère. Il ne restait personne à sauver, mais il se garda de le lui avouer. Ce dernier serait devenu fou, et il aimait Moustache. Bientôt, il épousera l'immortalité, et Moustache deviendra l'ultime représentant de sa race. Certaines nuits, Perdito s'imaginait arpenter la ville à la recherche de son double. Il courait frénétiquement, dévoré par l'inquiétude. Il débouchait dans un grand parc, et au milieu d'une pelouse il le rencontrait, transpercé par une longue lance de métal argenté. « C'est de ta faute Perdito, tu aurais pu me ramener! » l'invectivait Moustache, les yeux injectés de sang, un sourire dément défigurant son visage.


    Un soir, Moustache lui rendit visite. Il l'informa de son départ pour rejoindre la Terre. Il s'installerait dans une étendue sauvage, en ermitage. Il aspirait à la solitude et l'isolement, loin de tout être humain. Cette révélation accabla Perdito. Il espérait secrètement que Moustache accepterait ce monde.  Il comprit que lui, Perdito, avait besoin de plus de temps. Il voulait que Moustache devînt immortel pour admettre la métamorphose à son tour. Il craignait d'emprunter ce chemin seul. Il souhaitait qu'un semblable se tienne à ses côtés, et qui de mieux que son double ? Au plus profond de lui, il se demandait comment il franchirait le pas si Moustache s'en montrait incapable. Il se comportait comme un lâche, une fois de plus. Il avait peut-être insisté pour qu'on le réveille afin de conserver un faire-valoir, pour lui permettre de devenir ce qu'il n'osait pas. Moustache souffrait par sa faute, pour son désir d'être aidé dans sa transposition. Oui, Richard avait raison. Ils auraient dû le tuer dans son sommeil. C'était sadique et cruel de le ranimer.

— Excuse-moi Moustache. Je suis désolé de ne pouvoir te ramener dans ton monde. J'aurais aimé protéger ta mère et ta femme. Je n'avais pas le droit de te réactiver, je te demande pardon. Je n'ai pas eu le cran d'accomplir mon devoir, je comptais sur toi pour m'aider. Je dois assumer mes choix.

— Perdito, il n'y a plus rien ni personne à sauver dans mon monde. Je l'ai compris. J'ai perdu ma femme, j'ai perdu ma mère. Je vais finir seul, parce qu'un jour tu es apparu dans ma vie. Tout cela est de ta faute d'une certaine façon, mais aussi de la mienne. Je n'aurais pas dû te cacher. J'ai mis les miens en danger et j'en paye le prix. Je te souhaite le bonheur, pour moi c'est impossible dorénavant. J'assisterai à ta cérémonie, puis je partirai.

— Peut-être plus tard...

— Non. Tu n'as pas besoin de moi, Perdito, pas pour être heureux. Tu as Miranda, profites-en. Personne ne pourra jamais te l'enlever.

— Peut-être me lasserais-je d'elle, un jour. L'éternité c'est long ! répondit Perdito.

— On ne s'ennuie pas d'une femme comme Miranda. Mais elle te virera probablement, quand elle découvrira combien nous sommes nuls ! s'exclama-t-il en riant.

    Moustache avait raison. Perdito n'était pas l'homme que méritait Miranda, il était le seul qui reste, le dernier choix possible. Il connaissait sa chance : il n'était pas digne d'une telle femme. Il savourerait l'éternité à ses côtés. Cela valait tous les sacrifices. Peu importe s'il devenait fou dans dix ou cent ans, il aura vécu la plus belle des existences.


    Perdito imaginait une cérémonie spéciale, mais ils organisèrent quelque chose de très simple. Miranda, Richard et Moustache se réunirent autour de lui, assemblés près de la machine. Miranda lui sourit. Elle semblait nerveuse et excitée à la fois. Richard paraissait beaucoup plus détendu. Moustache conservait un visage fermé et inexpressif, cette mine triste et désespérée dont il ne se déparait plus. Perdito ne lut pas de colère dans son regard. Il ne lui en voulait plus, pensa-t-il. Il s'est résigné et tu vas le laisser se suicider dans les landes sauvages parce que tu es le plus égoïste des hommes. Tu as saccagé son bonheur et tu t'apprêtes à célébrer tes noces éternelles en compagnie de ta jolie Jane! Il se sentit comme la pire des ordures. Il allait prendre la main de Miranda lorsque la porte du laboratoire sauta de ses gonds. Un courant électrique parcourut sa nuque et il découvrit avec horreur les soldats illuminés. Il pensait ne jamais plus les revoir, les avoir semés. Mais une fois de plus, ils retrouvaient sa trace. Il regarda Miranda, affolée. Elle semblait perdue. Elle doutait.

— Viens avec moi, lança-t-il.

    Richard s'empourpra et s'apprêtait à manifester son désaccord. Miranda scrutait tour à tour les soldats puis Perdito.

— J'aimerais Perdito, mais je ne peux pas. Ils comptent sur moi. Cours Perdito, enfuis-toi !

    Il ne voulait pas partir, plus maintenant. Il se campa sur ses jambes et se tourna vers la milice de lumière. Les guerriers n'arboraient toujours pas de visage. Son persécuteur depuis tant d'années prenait la tête du groupe, la mine implacable. Il parut plus déterminé que les dernières fois. Ses yeux semblaient dire « tu m'as fait courir longtemps, mais tu ne t'échapperas plus ». Perdito en avait fini avec la fuite, il voulait vivre près de Miranda, il combattrait.

— Cours Perdito, tu ne peux pas les vaincre ! répondit Richard. Tu n'as aucune chance.

    Son cœur vacilla. Le nouveau-né avait instillé le doute dans son esprit. Ses jambes ne semblaient plus si profondément ancrées dans le sol. Il esquissa un regard vers Miranda.

— Sauve-toi, lui souffla-t-elle suppliante.

    Il comprit Moustache. Il allait perdre la femme qu'il aimait, il se sentit impuissant. Il ne pourrait jamais revenir au Paradis. La colère enflamma son cœur. C'était injuste après tout ce qu'il avait traversé ! Moustache l'attrapa par l'épaule et le tira en arrière. Il ne résista pas.

— Je t'aime ! lui cria-t-il.

— Je t'aime ! hurla-t-elle en éclatant en sanglots.

    Ils quittaient déjà la pièce. Perdito esquissa un dernier regard. Richard réconfortait Miranda, effondrée. Il lut un reproche dans les yeux du jeune homme. Oui, il le blâmait d'être venu, d'avoir existé dans la vie de Miranda. Elle sombrerait dans la démence. Il l'imagina, une lance la transperçant de part en part, et chassa l'idée de son esprit. C'était insoutenable.

— Il est temps que tu nous emmènes loin d'ici, l'invectiva Moustache.

    Perdito se reprit et remarqua que les soldats de lumière se rapprochaient dangereusement. Il courut sans réfléchir, sans peur.

    Le sol changea de texture. Il pleurait pendant que les murs se transformaient et se coloraient de teintes étranges. Ils naviguaient dans une espèce de corridor de matière. Des particules radieuses se déplaçaient autour d'eux. Les assaillants les poursuivaient, mais rien ne l'inquiétait plus vraiment. Il ne pouvait plus faire marche arrière. Il avait quitté son Amour. Moustache criait des paroles incompréhensibles. Perdito n'y prêtait pas attention. Plus rien ne comptait. Il dérivait dans les confins de son esprit, dans un lieu terne vallonné de sombres étendues arides où ne soufflent que peine et désespoir : un vent de folie qui inspire les hommes qui ont trouvé le sens de la vie, puis l'ont égaré, perdu à jamais. Peu importe ce qui advenait. Ils traversèrent des réalités toutes plus étranges les unes que les autres. Les animaux et les humains qui les aperçurent se figeaient. Ils ne restaient jamais longtemps dans un plan, quelques pas seulement.

    Ils visitèrent un monde peuplé d'arbres, ils semblaient s'agiter comme des êtres vivants. Perdito eut l'intime conviction que ce n'étaient pas des arbres ordinaires. Une voix ancienne et rugueuse gronda au fon de son cœur, un esprit millénaire déshumanisé. La forêt ne voulait pas d'eux. Ils pénétrèrent un monde de volcans, de fantastiques vaisseaux flottaient dans les cieux. Un monde de nature ou les éléments changeaient de forme sans cesse. Ce n'était pas de la végétation, pas des arbres, pas des roches, seulement des silhouettes indistinctes et mouvantes. Un monde avec des créatures ressemblant étrangement aux monstres de science-fiction, de grandes gueules remplies de dents acérées. Un monde où des croix chrétiennes étaient placardées sur tous les murs, et des êtres humains crucifiés le long de la route. Un monde de glaciers gigantesques et de crevasses titanesques. Un monde où les tours d'immeubles se perdaient dans un nuage de pollution. Un monde où une foule de zombies les cavalèrent.

    Ils rejoignirent à nouveau le tube de matière informe. Perdito pensa à un couloir transdimensionnel comme dans les séries télévisées devant lesquelles il avait perdu tant d'heures dans son ancienne vie, si loin maintenant. Un éclair surgit et une ombre traversa littéralement la paroi. La stupeur lui arracha un cri. Un soldat de lumière avait trouvé un raccourci et leur coupait la route ! Il n'irradiait pas la moindre lueur. Il se matérialisa en jeune fille d'une quinzaine d'années, coiffée de deux couettes rebelles sur une petite tête brune adorable. Elle mimait une moue colérique et fonça tête baissée sur eux. Elle les percuta violemment et ils quittèrent le tunnel. Ils s'affalèrent contre des rochers noircis par la suie. Perdito cherchait son souffle. Il tenta de se relever lorsqu'il reçut un coup de tennis dans la mâchoire. Moustache riait à gorge déployée.

— Qu'est-ce qui te fait marrer ? Espèce de bêta ! lui assena la gamine.

— Je n'avais rien vu d'aussi drôle depuis des années !

    Moustache se tenait les côtes, hilare. Elle lui balança un coup de pied contre le talon avant de revenir vers Perdito.

— Lève-toi le débilos cosmique.

    Perdito ne savait pas quoi répondre.

— Les soldats de lumière ?

— Il leur faudra un peu de temps pour nous trouver ici. Mais qu'est-ce que tu fabriquais bon sang ? Tu as perdu la tête ?

— Je l'ignore, je fuyais. Ils nous poursuivaient. Mais qui es-tu ? Comment est-ce que tu nous as retrouvés ?

— Un débutant, t'es vraiment trop nul toi! Tu vas m'écouter et faire exactement ce que je te dis. C'est toi qui cours à travers les dimensions, n'est-ce pas ?

    Perdito demeura muet. C'était une drôle de question.

— Oui, comme toi, semblerait-il.

— T'as déduit ça seulement maintenant ? T'as pris un coup sur la poire ? Bon. Tu fais n'importe quoi toi. Écoute-moi attentivement : tu vas arrêter les dégâts et me suivre. Je t'expliquerai deux ou trois trucs, et j'espère ne pas recroiser ta route. Capito ?

    La jeune fille l'amusait. Elle lui parut une gamine tout droit sortie d'un film des années 80 avec son blue-jean délavé et rapiécé aux genoux, son foulard multicolore dans les cheveux, sa coupe aux mèches noires et roses bouclées, ses grosses lunettes rouges plantées comme un serre-tête et sa paire de Converse trouées. Il eut une irrésistible envie de rire devant cette situation complètement improbable. Punky Brewster traversait les dimensions et lui donnait une leçon de morale !

— Tu t'y connais en voyage transdimensionnel ? lui demanda Moustache plus sérieusement.

— Plus que ce cornichon, c'est pas difficile. Allez ! On se prend la main et on quitte pas le navire les lourdauds. 

    Les soldats apparurent par une brèche dans la réalité.

— Et les nullos qui se pointent enfin. En avant, on accroche sa ceinture !

    Punky accéléra, entraînant les deux adultes dans la foulée. Perdito fut étonné de voir que malgré son petit corps elle courait presque aussi vite que lui. Le paysage se métamorphosa autour d'eux, mais subrepticement. Les soldats n'étaient plus très loin.

— Allez, on saute le ruisseau les bras cassés !

    Perdito allait lui demander de quel ruisseau elle parlait lorsqu'il apparût sous ses pieds. Instinctivement il imita Punky et bondit. De petites pierres émergeaient au fur et à mesure que le sol dévalait.

— On baisse la tête, les traînards ! cria-t-elle en riant.

    Une volée de lave passait tout près d'eux et s'écrasa dans le cours d'eau. Les soldats gémirent, ils n'avaient pas réussi à l'éviter ou ne l'avaient pas vue venir à cause du décalage dimensionnel. La course poursuite s'accéléra. Punky invoquait des changements dans le paysage qui les avantageait et semait des obstacles. Puis elle fonça tête baissée et le monde autour d'eux se transforma radicalement.

— Et le sprint final ! cria-t-elle fièrement. Voilà les nanars, ils ne vous embêteront plus avant longtemps !

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