Chapitre 12

David Cassol

    Punky, Perdito et Moustache marchaient le long d'un sentier de forêt. Les arbres s'étiraient haut dans le ciel, touffus et sombres. Une atmosphère très particulière flottait, pesante, électrique. Perdito se sentait à fleur de peau. Il avait constamment le sentiment d'être épié. La semi-obscurité laissait planer des ombres étranges. À plusieurs reprises, il discerna des visages souriant d'un air cruel et carnassier sur les troncs noueux. La nature lui semblait hostile et il repensa au monde des arbres qu'ils avaient parcouru un bref instant. Et s'il se trouvait dans un nid de tréants malicieux ? Que peut un simple mortel face à une armée de colosses centenaires ? L'idée lui glaça le sang. Il comprit le sentiment d'oppression que ressentirent Merry et Pippin en traversant la forêt de Fangorn. Le soleil filtrait à peine à travers les feuilles. Formuler les mots qui se coinçaient dans sa gorge lui imposa un effort surhumain. Il tressaillit au son de sa voix dans le désert silencieux et inquiétant du bois obscur. Les arbres n'appréciaient pas qu'il dérange leur sommeil.

— Punky, pourrais-tu nous en dire plus sur les voyages transplans ? Comment ça fonctionne ? lança-t-il fébrilement.

    Il remarqua avec soulagement que Moustache frémit également. Il partageait ses craintes au sujet de ce lieu.

— C'est un peu compliqué, répondit-elle. Il n'existe pas de vérité sur le sujet, mais j'ai élaboré quelques hypothèses. Dans un premier temps, il faut bien comprendre que naturellement chacun d'entre nous voyage dans les dimensions sans s'en rendre compte et sans notion de temps ou d'espace.

    Perdito se souvint des discours de Miranda, des discussions avec Moustache, et soupira. Il se passionnait pour les questions métaphysiques, mais parcourir cette aventure cosmique lui gâchait son plaisir. Il aspirait simplement à retrouver son vieil appartement sale et mal rangé, à se faire engueuler par sa mère, la normalité.

— La flèche du temps n'est pas figée. Les humains imaginent le temps comme une règle horizontale, graduée allant de telle date à telle date. Rien n'est immobile dans l'univers. D'ailleurs, les lignes droites ça n'existe pas, c'est bon pour les dessins gribouillés sur du papier blanc avec un crayon. Pareil pour les nombres. 1 n'existe pas, c'est un chiffre inventé par l'homme pour expliquer un monde au-delà de ses capacités d'appréhension. Pour comprendre l'univers, il faut se détacher de toute idée de forme géométrique. Ce sont des pièges pour notre esprit. Nous essayons de dompter la vérité en raisonnant par concept et en rangeant chaque notion dans une boîte. Cela fonctionne tant que l'on observe les choses de loin, de manière superficielle. Plus vous plongez au cœur du réel, et plus ces notions deviennent obsolètes. Une question de point de vue.

— Je ne saisis pas cette histoire de chiffre 1 qui n'existe pas, demanda Perdito.

— C'est fondamental pour décrire le tissu du réel, soupira Punky. Imagine une dune dans le désert. De ton point de vue d'humain, tu la catégorises comme une entité pleine et entière : la dune. C'est un concept. Lorsque tu te rapproches, tu aiguises et affines ta perception. Tu remarques que ce n'est pas une dune, mais un amas de grains de sable. Si tu examines de plus près un grain de sable, tu te rends compte qu'il n'est pas un, lui non plus, mais un tissage de molécules chacune indépendante les unes des autres. Tu peux répéter cela à l'infini, l'infiniment grand et l'infiniment petit. Pour appréhender le réel, l'esprit établit des constructions psychiques nécessaires, des repères indispensables. 1 rassure, 1 permet de conceptualiser. Je suis une personne, la planète est une sphère, etc. En vérité, l'unité est un leurre. Rien n'est un, tout est multiple. Je me considère comme un être humain, pourtant j'héberge une infinité d'organismes vivants et parfaitement indépendants. Ils collaborent pour former cette masse biologique qui me définit, qui délimite mon corps. Cette enveloppe ne m'appartient pas et ne me détermine pas. Je suis constituée d'une myriade d'entités. Mon esprit est une construction nécessaire pour articuler tous ces éléments de concert comme un système d'exploitation commande un ordinateur, mais le logiciel n'est pas l'ordinateur. Pour comprendre et dompter le réel, l'humain a besoin de ranger ses idées dans des boîtes, les caractériser, les cataloguer. Mais ce n'est pas vrai et cela pose un tas de problèmes et de biais cognitifs qui nous bernent. Un est Dieu, et seulement Dieu.

— Donc le chiffre un existe ? demanda Moustache.

— Nous cherchons sans cesse des preuves, mais ne trouvons jamais rien, rétorqua Punky. Nous cherchons ce qui est en face de nous et en nous. Dieu réside en toutes choses : omniprésent, omniscient, omnipotent. Comment un esprit pourrait-il connaître l'univers en tout temps ? Les informations ne peuvent pas circuler plus vite que la lumière si l'on en croit les lois de la physique. Elles ne transitent pas pour Dieu. Dieu est absolument partout, parce qu'il est tout. Il est le tissu de la réalité. Il n'est pas un, une entité insécable localisée à un endroit précis. Il englobe l'existence et tout ce qui la compose. Il est toi, moi, cette feuille dans l'arbre, le vent, une gouttelette d'eau. Il est partout, et donc nulle part à la fois. On ne peut pas le voir, mettre la main dessus, pourtant nous le parcourons et le constituons. Il est un et l'infini en même temps, dualité inconcevable pour notre esprit primitif. Il est tous les nombres univers.

— Tu as l'air de connaître énormément de choses, et tu parles étrangement pour une jeune fille de ton âge, lança Moustache.

    Il reçut pour réponse un coup de pied dans le tibia et un tirage de langue.

— Ce préjugé gratuit et stupide justifie pourquoi tu ne comprends rien à ce qui t'arrive et pourquoi je dois te l'expliquer... La maturité, l'âge, l'aspect ne constituent que des paramètres variables d'une réalité à une autre. Je pourrais très bien m'avérer plus vieille que toi, rétorqua-t-elle d'un air moqueur. Et ce que je te dis ne vaut que dans le monde d'où je viens. Dans celui de Perdito, cela n'aurait peut-être aucun sens.

    Perdito réfléchit et repensa à Miranda. Bien que Punky ressemble à une enfant, elle pouvait  les dominer de plusieurs siècles. Peu de choses l'étonnaient désormais et il restait ouvert à toutes les possibilités. Moustache fronça les sourcils, mais demeura à court de bon mot.

— Tout cela s'est déjà produit et se produira encore. L'univers est replié sur lui-même, dans le temps et l'espace. Il n'y a pas de début, pas de fin, simplement un éternel recommencement. À chaque itération, nous jouons un rôle légèrement différent. Deux boucles ne sont jamais parfaitement analogues. La moindre modification entraîne des variations innombrables. Cela explique les mondes parallèles.

— Selon toi, nous revivons sans cesse la même journée à une ou deux nuances près ? Ce serait une pièce de théâtre identique chaque soir avec un texte similaire ? D'une itération à une autre, nous essayerions de changer une phrase afin d'influencer la trame narrative ? demanda Perdito.

— Non, ce n'est pas cela du tout. Tu raisonnes encore en concepts qui se succèdent sur une règle et dans un ordre préétabli. Ce que tu insinues implique une continuité logique avec des incidences à chaque itération dues à un choix différent et une réaction en chaîne. On pourrait croire par dérivation que nous essayons de modifier notre destin, etc., enfin un tas de foutaises! Ce n'est pas comme cela que tout fonctionne. Les mondes parallèles ne se succèdent pas les uns aux autres, ils existent tous en permanence sans considération de temps ni d'espace. Il n'existe pas un système de départ avec diverses variations autour de lui, cela n'aurait aucun sens. Il n'existe pas un début dans l'univers ni une fin. Les dessins de carré et de rectangle qu'on vous a montrés à l'école permettent ces idées, lorsqu'on évoque l'infini ces concepts ne fonctionnent plus.

— Si je comprends bien, tu veux dire qu'il existe une infinité d'univers où chaque élément diffère légèrement, entraînant une réaction en chaîne de changement et que tous ces mondes existent en même temps ? demanda Moustache.

— Je veux dire que chaque chose existe d'une infinité de façons distinctes en même temps et dans une infinité de plans. Cela peut te paraître étrange par exemple que toi, lui et moi appartenions tous les trois à une réalité où les êtres humains peuplent la terre. C'est une vraie particularité. Dans les faits, un nombre incalculable d'univers n'abritent pas d'humains. Votre accoutrement et votre discours m'indiquent que les sociétés dont nous sommes issus demeurent très proches. Les chances que des voyageurs interdimensionnels se rencontrent sont faibles, mais qu'ils partagent autant de points communs relève de l'impossible, affirma Punky.

— Il est vrai que j'ai atterri sur des mondes très étranges. Certains n'étaient pas habités par des hommes, mais d'autres créatures très différentes, confirma Perdito.

— Et pourtant tu existes dans tous les univers, même ceux où Perdito n'est jamais né. Ils possèdent tous la même quantité d'atomes, des composants identiques. La seule variable relève de la destinée. Elle modèle la matière et les évènements, et chaque monde conte une nouvelle aventure. Nous avons conscience de tout cela, nous appartenons à tout cela, à tout moment et de tout temps, simultanément.

    Perdito se sentait perdu. Pourtant, les idées de Punky n'étaient pas très compliquées, même si elle vulgarisait énormément son discours afin qu'il en comprenne le fond. Moustache regardait dans le vide. Qu'est-ce que cela supposait ? Qu'est-ce que cela changeait pour lui ?

— S'il y a voyage, il y a destination. On peut choisir le point d'arrivée si l'on a conscience de tous les univers ? demanda Moustache.

— Sur le principe oui, répondit prudemment Punky. Se diriger durant le voyage transplan dépasse de loin nos capacités et nos connaissances. Les univers ne se succèdent pas, ils ne sont pas rangés de façon ordonnée. Même en te concentrant très fort, tu ne parviendrais pas à retourner dans ton monde si c'est ce que tu veux savoir, lâcha-t-elle.

— Pourquoi ? lança Moustache en colère.

— Lorsque tu voyages, tu fixes des conditions. Tu cherches telle ou telle réalité et ton esprit t'emmène vers un endroit qui répond au maximum des caractéristiques nécessaires. Les critères pour atteindre un lieu bien particulier sont trop nombreux. Si tu voulais retourner exactement chez toi, il te faudrait détenir la connaissance de chaque parcelle de cet univers durant toute l'itération, la conscience complète de tout ce qui le compose en somme. C'est proprement impossible de déchiffrer autant d'informations. En comparaison, déterminer la quantité précise de gouttes d'eau dans tous les océans à un moment T serait un jeu d'enfant.

    Perdito sentit son cœur s'affaisser. Comme Moustache, il espérait que Punky les aide à rentrer. Perdito ne ressentait pas l'envie de regagner son monde, il désirait rejoindre Miranda. Elle était moins qu'une goutte d'eau dans l'océan. Il se résigna.

— Les soldats de lumière, dit vaguement Perdito. Ils nous retrouvent. Ils peuvent traverser les dimensions et nous pister. Comment font-ils ?

— Ils incarnent une forme de police interunivers. Ils ne te recherchent pas spécialement, les anomalies les attirent. Le voyage interdimension est une hérésie, ce n'est pas sensé arriver. En fait, c'est scientifiquement improbable.

— Pourtant cela existe, souleva Moustache.

— Parce que nous l'avons imaginé. Dans le réel, tout ce qui pourrait se produire se produit. Chaque possibilité, même aberrante, existe. Chaque être humain de chaque réalité est responsable d'une infinité de nouveaux mondes grâce à son imagination. Chaque rêve, chaque phantasme, chaque pensée existe quelque part dans un univers. Chaque décision, chaque choix a été fait. C'est vertigineux. Et puisque nous avons inconsciemment la connaissance de ces univers parallèles et que nous nous conceptualisons comme un corps en mouvement, nous croyons pouvoir franchir ces barrières. L'impossible devient possible.

— L'univers n'obéit à aucune loi ? Il n'existe aucun mur, aucun obstacle que l'imagination ne puisse briser ?

— Une réalité naît chaque fois que l'on y pense, répondit gravement Punky.

— Mais que sommes-nous alors ? demanda Perdito.

— Nous sommes des ombres projetées par notre modèle. La vérité Perdito : tu n'es pas toi-même. Tu es resté dans ton monde, tu ne l'as jamais quitté. Il est impossible de traverser les dimensions. Tu l'as rêvé, et un univers s'est créé autour de cette opportunité. Tu résides toujours chez toi, ton modèle demeure près de Miranda, aucun de nous n'a jamais quitté sa terre d'origine.

— C'est absurde, contesta Moustache. Ce n'est pas logique. Si j'existe dans mon monde et que je n'ai pas transplané, mais qu'une ombre de moi-même a été envoyée dans une dimension parallèle, cela signifie qu'il n'y a pas d'anomalies. Ce n'est qu'une création d'univers supplémentaire obéissant aux lois classiques. Nous ne sommes pas de simples duplicatas. Les soldats parviennent bien à voyager à travers les univers !

— C'est ce qui explique notre spécificité. Lorsque nous avons « quitté » notre monde d'origine, une dimension est née où nous apparaissons tels que nous sommes. Chaque parcelle de la matière qui nous définit existait déjà dans cette dimension, mais elle n'a formé notre enveloppe qu'au point où nous avons imaginé arriver. Cette création impromptue provoque de terribles bouleversements et distorsions cosmiques. Ces univers représentent des anomalies sur lesquelles la police enquête. Ils obéissent à une entité supérieure qui déteste le désordre, et nous semons l'anarchie dans son joli tableau. Cela a de très graves conséquences sur le plan de la réalité. Aucun de nous n'a vraiment quitté son monde, mais notre esprit s'est copié ici. Le reste n'est que le résultat de notre imagination. Notre corps est un emprunt de matière. Tout échange de matière interunivers serait contraire aux lois du Créateur, il est donc physiquement impossible que cela se produise. Lorsque l'on demeure suffisamment longtemps et calme dans le même monde, les troubles disparaissent. Si tu perds le contrôle, ou si tu transplanes, tu te transformes en traînée rougeoyante aisée à localiser pour n'importe quel vétéran du voyage. C'est comme ça que je t'ai trouvé, et c'est de cette manière qu'ils nous pistent. Quand tu crées les anomalies, tu révèles toutes les autres. Je connais peu de transplaneurs, mais tu nous mets en danger avec tes gestes inconscients et véhéments. C'est pour cette raison que je suis venu à ta rencontre. La police de l'espace ne voyage pas à travers les dimensions, en revanche ils existent dans tous les univers et partagent une conscience unique. Plus ils peuvent prédire quel type de réalité tu veux atteindre, plus ils se rapprochent. Ils rattrapent tous nos moi restés dans d'autres mondes et nous sommes les dernières ombres qu'ils n'ont pas pu capturer, pour le moment. Tôt ou tard, ils nous trouveront et j'ignore le sort qu'ils nous réservent.


    Le groupe quitta enfin la forêt inhospitalière. Ils traversèrent une vaste vallée et s'abreuvèrent au pied d'un petit torrent de montagne glacial. Ils marchaient depuis des heures et n'avaient toujours pas relevé une quelconque preuve de civilisation. Les paysages de nature vierge s'étendaient à perte de vue, grandioses. Ils aperçurent le premier signe de vie peu avant la tombée de la nuit. Un magnifique clocher perçait le ciel, entouré de vieilles maisons de pierres. Cette société appartenait au Moyen-âge. Un haut et solide mur ceignait la bourgade. Ils rencontrèrent une porte fermée. Un garde ouvrit une lucarne.

— Qui va là ?

— Des voyageurs, répondit Punky. Je suis Punky l'érudite, voici Moustache le docteur et Perdito l'artiste.

— Tu m'as plutôt l'air d'une saltimbanque! Je n'ai pas de temps à perdre avec tes blagues, fichez-le camp d'ici, on ne veut pas de troubles.

— Si tu nous juges sur notre tenue c'est que de raison ton petit crâne plat en manque terriblement. Laisse-nous entrer et je ne me fâcherais pas trop lorsque ton seigneur m'adoptera.

Le garde réfléchit un moment.

— Le docteur peut s'avancer, les autres attendent.

    La grande porte s'ouvrit. Une dizaine de soldats sur le qui-vive escortèrent Moustache. Ils pointaient leurs lances sur lui, prêts à le transpercer au moindre geste suspect. Il n'aimait pas trop se trouver à l'écart des transplaneurs. S'ils quittaient cet endroit, il se retrouverait coincé, et cela ne l'enchantait guère. Il traversa le bourg, toujours entouré des gardes. Il croisa quelques villageois dans les rues, mais la plupart rentraient chez eux, pressés par la lune naissante. Cette dernière était énorme. Elle devait se situer beaucoup plus proche de la Terre que dans sa réalité. La vision était magnifique : un lever de lune ! Il ressentit des picotements dans la nuque. Son vieux professeur lui contait que la lune influençait incontestablement beaucoup des choses sur terre. « Un corps céleste aussi imposant détient forcément un pouvoir au-delà de sa simple contenance ! » clamait-il souvent. On pouvait même imaginer que toute cette matière possède une âme. Il pensait qu'il s'agissait du côté superstitieux du physicien, mais désormais il doutait. Il ressentait un changement intérieur. Cela inquiéta les gardes.

— Ça va aller, désolé, les rassura-t-il.

— C'est un nocturne, s'écria un des soldats.

— Un quoi ? Non je suis originaire d'une... terre qui ne baigne pas sous une lune aussi imposante. Je ne suis pas habitué à ses effets, voilà tout.

    Les hommes se regardèrent, intrigués. Cela ne semblait avoir aucun sens pour eux. Moustache se mordit la lèvre, se souvenant qu'il s'adressait à des êtres archaïques pour qui le monde se résumait à la vallée et la montagne. Il gravit un vertigineux escalier en granit relié à la plus haute tour du castel. Le capitaine toqua à la porte et quelqu'un vint à sa rencontre. Ils marmonnèrent quelques mots en sourdine et l'homme resté dans l'ombre apparut en pleine lumière. Il était grand, la peau très pâle, les yeux rougis par la fatigue. Il vissa son regard dans celui de Moustache et ce dernier se sentit exploré jusqu'aux tréfonds de son âme. Il était captivé, fasciné, hypnotisé par ces immenses orbites noires. Il s'y noya. Son maintien et son magnétisme le clouèrent au sol. Il demeurerait immobile tant que son hôte ne l'autoriserait pas à bouger, comme sous l'effet d'un charme, ou d'un maléfice.

— Non, ce n'est pas un nocturne, répondit l'homme livide, un sourire en coin. Vous dîtes qu'il est venu accompagné ? Très bien. Amenez donc ces gens à l'intérieur avant que la nuit tombe. Nourrissez-les et faites-leur prendre un bain. Je les recevrai à ma table ce soir.

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