Chapitre 17 - AMBER, VANITY JANE, ZOEY ET LA FAMILLE
suemai
Amber et Vanity marchaient en direction de la maison. Jane partageait son espace avec Zoey et les gars, lorsqu'ils se retrouvaient en ville. Un lourd silence, pesait, écrasait. L'air se faisait rare. Amber devait tout réordonner et se remettre des dernières heures. Une difficile journée pour Vanity. Cette féroce combattante, aux prises avec de si soudaines et si inconnues pulsions. Amber en était la cause, en grande partie, avec cette singulière manie d'être elle-même.
— Vanity, il faut que…
— Ne dis rien Amber, j'y étais aussi. Tout ceci me trouble terriblement. Je peux tous les défendre, sauf moi. Je me rends compte de ma vulnérabilité et ça me fait peur.
— Jane, nous sommes de bonnes amies et nous le resterons. S'il doit en être autrement, je serai là pour toi, pour te soustraire à cette souffrance.
Vanity cessa, soudainement, de marcher.
— Amber… embrasse-moi, je veux savoir… il faut que je sache.
— Ici, en pleine rue, tu ne préfères pas attendre?
— Non, maintenant.
Amber prit Vanity dans ses bras et leurs lèvres se touchèrent. Amber, quoique fortement excitée, et en manque, se retint et attendit le déroulement de cette expérience, qui ne lui appartenait pas. Lentement, Vanity ouvrit la bouche, et lécha la lèvre inférieure d'Amber. Une langue douce, toute pure, toute embrouillée, qui cherchait à découvrir une certaine vérité, une volupté. Le baiser se fit plus intense. La bouche grande ouverte, Amber se laissait mordiller et aspirer. Puis vint la demande. Vanity en réclamait plus. Elle désirait goûter au fruit défendu. Amber l'embrassa amoureusement. Le baiser ne se terminant plus, Amber dut y mettre un terme. Vanity baissait les yeux.
— Viens, Vanity Jane, c'est à moi de te protéger maintenant. Attrape ma main et poursuivons notre route.
— «Ce qu'elle goûte bon l'odeur de la prairie et la fleur sauvage, se dit Amber.»
Zoey, toute heureuse et à la fois surprise de ce baiser dont tous furent témoins, ouvrit. Elle sauta au coup de Vanity, qui semblait habiter ailleurs.
— Vanity, je t'ai préparé un pot-au-feu comme tu l'aimes. Ça te dit?
Jane esquissa un sourire à cette si gentille Zoey et grimpa à sa chambre. Amber prit place à la table et se sentait fautive. Zoey, une femme sensible, perçut le malaise d'Amber. Elle servit deux assiettes et en lui en offrit une. Elle goûta, comme pour s'assurer que tout était parfait, et elle s'adressa à Amber,
— Tu es amoureuse de Vanity?
— Avec cette question, tu es pratiquement aussi directe que moi… Ce que tu as vu au dehors, je ne l'ai pas voulu. Vanity désirait savoir. Si je l'aime...? Je crois que oui, bien que je confonde encore désir et amour. Je suis jeune, Zoey, une gamine comme dirait Vanity. Mais, j'éprouve beaucoup de sentiments pour elle. Comme Pawnee, elle doit me protéger à partir de maintenant. J'ai curieusement l'impression du contraire. Dis-moi, ce que tu connais de Jane, en dehors du fait que tu en sois aussi amoureuse?
Zoey en devint écarlate et bouche bée. Voilà qu'Amber, toute nouvelle dans cette ville, détectait ce qu'elle dissimulait depuis tant d'années.
— Je… je … je ne vois pas de quoi tu parles, Amber.
— Zoey, s'il te plait, nous n'avons pas vraiment le temps de jouer à cache-cache. Dès que je t'ai vue poser ton regard sur Vanity, j'ai compris. Je suis désolée de profaner tes secrets, mais tu devais savoir, que je savais, sinon tout ce que nous avons à échanger se retrouvait fausser, tu comprends?
— Euh… oui… je vois ce que tu veux dire. Mais tu ne le diras jamais à personne, n'est-ce pas Amber?!
— Tout restera entre nous, tu peux me faire confiance.
Zoey raconta comment, adolescente, elle devint amoureuse de Vanity dès qu'elle la vit. Vanity Jane était davantage qu'une héroïne, pour Zoey, une inspiration. D'ailleurs, ce qu'elle devint pour tous. Amber apprit comment Vanity pouvait affronter toute une armée, qu'elle montait son cheval comme une puissante guerrière, qu'elle adoptait des postures impossibles sur son cheval, de coté, tête vers le bas, se relevant aussitôt et mitraillant l'ennemi, sans arrêt, jusqu'à ce qu'ils soient tous anéanties. Vanity relevait tous les défis. Elle affrontait des mécréants, sans aucune peur. Elle défendait la ville contre tous ses assaillants. Vanity Jane inspirait la crainte chez tous ses ennemis.
— Et parle-moi de tes amours Zoey, tu faisais partie de ces jeunes ados qui la regardait se doucher sous la grande cascade?
— Comment sais-tu ces choses. Personne ne connait quoique ce soit sur ce sujet. Tu es une sorcière ou quoi?
— Non, pas une sorcière, j'écoute et j'observe c'est tout. Vanity savait que vous la regardiez de loin, elle me l'a confié. Maintenant, vu ton âge, je peux supposer que tu faisais partie des ses fans, rigole Amber.
Voilà un sourire qui détendit l'atmosphère. Zoey alla même jusqu'à sourire du coin des lèvres, mais regardait toujours Amber comme une magicienne, un gentil démon.
— Ça te plait, Amber?
— C'est délicieux et j'en reprendrais une assiette, si possible.
— Oui, oui, bien sûr, où avais-je la tête. Une petite minute, je te sers de suite.
— Et depuis tout ce temps, Zoey, tu ne t'es jamais déclarée?
— Mais comment voulais-tu. Tu sais les lesbiennes ici, bien, c'est assez rare et même très, très, très, rare.
— Alors tu t'es tue, pendant toutes ces années?
— Oui, je me satisfaisais de son amitié. C'est une femme tellement généreuse, t'as pas idée. Je l'aimais en silence.
— Et tu l'aimes toujours?
— Oui.
— Tu m'en veux, maintenant?
— Oui… mais pas vraiment, je me suis confiée et ça me fait mieux me sentir. Je te trouve simplement chanceuse de peut-être pouvoir vivre ça avec elle. Remarque que je n'ai pas toute ta beauté, je ne me fais pas d'illusions
— Tu es une très belle femme, Zoey et c'est moi qui te le dis. Et là, tu dois vraiment me croire.
Zoey se redressa et se lissa les cheveux, toute heureuse de ce compliment venant d'une lesbienne tout comme elle.
— Au fait, Amber, je ne sais pas ce que c'est, mais je crois que tu as reçu un appel ou un texto de quelqu'un. J'acheminais tes bagages ici, à ce moment.
— Merde, c'est Christina. Où il se trouve ce bordel de téléphone.
— Attend, je vais t'aider.
Pauvre Zoey, qui dut se farcir toutes les petites culottes d'Amber, qui rougissait à son tour. Elle trouva le téléphone et le lui passa aussitôt.
— Un texto de Christina,
— «Amber, sommes sur Omaha. Attend réponse, Christina. Je t'aime.»
— Bon sang, il faut que je la contacte, immédiatement.
Le téléphone de Christina sonna soudain. Elle se trouvait en plein orgasme, le pied d'Eltirra à moitié dévoré.
— Vite Christina, vite, grouille, lui dit, Eltirra.
— Amber !!!
— Mais qu'est-ce que tu attendais pour décrocher, Christina, quatre sonneries!
— Euh… oui… désolée «WOWWWWW!!!!» C'est toi enfin, je suis si heureuse.
— Tu taquinais le pied d'Eltirra comme toujours?
— Ben oui, un peu, c'est grave?
— Quoi, demande Zoey confuse, elle te trompe?
— Mais non, elle ne me trompe pas, elle fait l'amour à Eltirra.
— Je peux savoir à qui tu parles, Amber?
— À Zoey, qui n'y comprend plus rien. Je vais lui expliquer plus tard.
— Mais qui est Zoey, ta nouvelle conquête?
— Ah lala, Christina, on se concentre. Les communications avec l'oreillette sont mortes, il y a une raison?
— Oui, je te fais un texto des nouvelles coordonnées.
— Zoey, tu peux me chercher une petite pochette brune dans l'une des sacoches de la moto?
— J'y cours, Amber.
— Une petite minute Christina, le temps que Zoey me rapporte les oreillettes et que j'entre le nouveau code.
Alertée par tout ce va et vient, Vanity se retrouve auprès d'Amber.
— Tu peux m'expliquer la raison de tout ce raffut, Amber?
— Une petite minute Vanity.
— Qui est Vanity, demande Christina, tu vis dans un harem?
— Mais non, c'est une grande amie, je te raconterai.
— Avec qui parles-tu Christina, demande Ellitra?
— Bien, à Amber et Zoey et aussi Vanity.
— Mais c'est qui celles-là, se vexa Eltirra?
— Amber va nous expliquer plus tard, passe ton oreillette et cours me chercher la mienne. Elle se trouve, sûrement, quelque part sous les oreillers… ...
Zoey revint à la course portant le sac en question et Amber entra la nouvelle fréquence. Elle fit de même pour les oreillettes de Vanity et Zoey. Elle leur montra comment les positionner derrière l'oreille.
— Bien, c'est fait Christina, alors où en êtes-vous?
— Amber, enfin!!! Pedro et moi on se décourageait lentement.
— Mais non Amber, dit Catarina, moi j'avais confiance.
— Mais qui sont Catarina, Pedro et Guillermo, s'enquière Zoey?
Vanity calculait sur le bout des doigts la quantité de personnes qu'elle entendait et qu'elle ne connaissait absolument pas.
— Mais c'est quoi ce bordel, demande-t-elle?
— Mais qui parle, s'informe Guillermo?
— Je suis Vanity Jane, alors tu déclines ton nom petit morveux!
— Cette Vanity m'a menacé, Amber!
— Je ne sais toujours pas qui sont Pedro, Guillermo et Catarina, rajoute Zoey…
— Et moi je suis Eltirra la petite amie d'Amber et Christina.
— C'est qui Eltirra, demande Zoey.
— Amber, ici Pedro, il faut qu'on discute?
— T'es qui toi, raille Vanity.
— C'est Pedro, Vanity, lui répond Zoey, mais je ne le connais pas.
— Oui!!! Oui!!! ça y est, je capte, je capte. Une radio pirate, une ligne protégé, satellite, par satellite, oui satellite, Nasa, Nasa, FBI, CIA… oui, oui, des rebelles afghans, des mutants, des Aliens, oui c'est ça des Aliens. Non, non, des…
— Stannnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!! Tu la boucles, crie Vanity
— Euh oui… boucler verbe transitif direct…
—Stannnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!crie, à son tour, Amber.
— Mais c'est qui ce demeuré, s'informe Pablo?
— Ce n'est pas un demeuré, c'est un génie, pauvre con, lui sert Vanity.
— Amber, éclate Christina, tu fréquentes de bizarres de personnes, tu me fais peur là.
Le chaos envahissait les communications. Totalement exaspérée, Amber beugla,
— La fermmmmmmmmmmme tout le monde!!!!!!!!!!!!!!!! Si j'entends un seul mot, je déguerpis et je fais le boulot comme je l'entends.
— Tueuse en cavale, tueuse-Doc, yahou, tueuse-Doc en cavale, bon, bon, bonbon!
— Vanity, s'il te plait, implore Amber
— Privé de chocolatine pour un mois, si tu ne la fermes pas Stan!!!!!!!!!!!!
— Be… be…. be… Bien!!!!!!
— Voiiiiiiiiiiiiillllllllllllààààààààààà. Maintenant Pablo tu as la parole.
— Pas trop tôt, grogne-t-il.
— Tu me fais un résumé de toute la situation et ensuite ce sera ton tour Christina.
— D'accord, premièrement, il s'agit de Guiseppe, Amber…
— Quoi Guiseppe?
— Il a reprit la petite affaire de «Ferro» avec deux de ses fils, Baldo et Guido.
Amber marqua une pause.
— Où vous trouvez-vous présentement?
— À M'haya, avec toute la famille.
— Personne de blessé, tout baigne, Pedro?
— Oui, c'est bon de ce coté, Amber. On attendait ton aval avant de décider quoique ce soit concernant Guiseppe…
— Je ne suis pas tout à fait surprise. Un pressentiment que tout n'était pas «clean.» Pour l'instant on ne bouge pas, je vais y réfléchir.
— Bien reçu, Amber, conclut Pablo.
— Christina, à toi!
— Oui. Amber, avec Eltirra nous sommes toujours à Omaha, chez les «Marie et Marie», nous nous apprêtions à faire les courses, justement… ton appel tombe à pic.
— Oui j'imagine, Christina…
— Amber, s'il te plait, tout est assez pénible… Alors, nous avons ta liste d'achat en main et, comme je disais, nous nous y rendions.
— Ok tu prends en notes. Chez «Guns unlimited», tu rajoutes, en supplément, six fois tout ce qui se trouve sur la liste, plus des fumigènes, des traceurs, une bonne dizaine, et huit ceinturons de type escouade tactique à multiples pochettes, avec porte-pistolets. Tu demandes des pochettes revolvers en supplément, deux pour chaque ceinturon. Vous vous rendez chez madame Cartrige, elle comprendra le travail à effectuer. Qu'elle se fasse aider par d'autres couturières s'il le faut. Elle doit tout produire en quelques heures. Achetez-lui du velcro en grande quantité et tu lui laisses un généreux pourboire. C'est enregistré?
— Oui Amber.
— Tu règles le tout en utilisant ta carte «American Express» sur le compte de la Barbade. C'est noté?
— Oui Amber.
— Comme moyen de transport, louez une jeep quelconque et prenez grand soin de bien camoufler le matos. J'oubliais, j'aurais besoin de deux jolies robes, type décontracté une 5 ans et une 7 ans. Quelque chose de «class.»
— Depuis quand est-ce que tu portes des robes Amber, et du 5 ans, ça ne te vas pas du tout…
— Christina tu…
— «Fais ce que je dis», j'ai compris, Amber.
— Bien je vous attends demain en fin d'après-midi à l'hôtel Niobara, je vous réserve une chambre. C'est bon?
— Tout est noté Amber, nous procédons immédiatement, lui confirme Christina.
— Guillermo!
— Oui Amber…
— Tu te prépares à réserver des vols pour tous, en direction d'Omaha, Nebraska, dès que je te te donne le feu vert. Utilise aussi le compte à la Barbade.
— Reçu Amber.
— Pedro!
— Amber…
— Tu élabores toute la logistique du voyage et tu t'assures que la famille ne manque de rien.
— Reçu Amber.
— Voilà, c'est terminé. On laisse la ligne ouverte et sans interférences. Je vous donne 10 minutes pour vous présentez, les uns aux autres. Voilà… une grosse bise à tous. Pour Giuseppe, je répète, statu quo, je verrai en temps et lieu.
Vanity et Zoey demeuraient, bouche ouverte, à regarder Amber donner ses ordres et décider de tout. Elles en restaient abasourdies. Zoey fixait, désespérée, Amber. Elle tenait à conserver secret, cet amour inavoué de si longue date.
***
Vanity versa trois verres de Chivas. Tout en les offrant à Amber et Zoey, elle leur tendit un cigarillo. Fumée et alcool faisaient bon ménage. Les whiskeys se succédaient, ainsi que la dégustation de cette mielleuse fumée que dégageait le tabac.
— Si j'ai bien compris, Amber, tu comptes demander asile, pour ceux que tu nommes «la famille.» Nous parlons de combien de personnes?
— Vingt , si tu nous inclues, Elitrra, Christina et moi.
— Combien d'hommes, de femmes et d'enfants?
— Cinq hommes, dix femmes et cinq enfants.
— Tu sais que ça fait beaucoup. Il faut les loger, donc construire de nouvelles maisons. Combien d'habitations?
— Deux pourraient suffire, selon un estimé rapide.
— De plus, vingt personnes supplémentaires dont il faut assurer la sécurité.
— Oui, mais tu gagnes cinq francs tireurs, un commando d'élite. Et des armes tactiques, autres que vos winchesters, légèrement vétustes et sans vouloir t'offenser.
— Oui, sûrement, mais on fait avec, depuis un bon moment. Elles font encore le job.
Jusque là, Zoey se contentait d'écouter. Elle s'adressa à Vanity,
— Tu sais, Vanity, que des armes modernes ne seraient pas un luxe et imagine… un commando de cinq tueurs, ça reste non négligeable.
Vanity regarda Zoey surprise, elle qui, normalement, se passait de tout commentaire. Elle réfléchissait. De toute manière, elle savait fort bien qu'elle était amoureuse d'Amber, et que tout devenait inévitable. Advenant le cas où Amber quitterait la ville, elle devrait suivre, laissant la commune à la merci de futurs ennemis et surtout sans sheriff.
— Ok, suggère Amber, un dernier verre et au dodo, je crève de sommeil.
Elles trinquèrent
— Suis-moi. Je te montre ta chambre Amber, lui dit Zoey, la prenant par la main.
Voilà qui intrigua davantage Vanity. Jamais Zoey n'avait démontré autant d'affabilité envers qui que ce soit.
***
Amber ne dormait toujours pas, réfléchissant au cas de Giuseppe, entre-autres, lorsqu'on frappa, fébrilement, à sa porte…
Oh ! J'ai drôlement rigolé avec tes dialogues ! Fou rire, je me suis fais la scène comme au ciné ;-)
· Il y a plus de 8 ans ·thesecretgardener
alors là, on est branché. J'ai écrit de la même manière, tu sais l'écran divisé en multiples sections. Cool que t'apprécies, pas évident:-))) bise.
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Good Job, Sue ;-)
· Il y a plus de 8 ans ·Bises
thesecretgardener