Chapitre 2
Sergueï Bonal
Maison familiale, près des côtes de Dover, Angleterre
Stewart, assis en face de moi, me regarde avec tendresse.
– Comment vas-tu fils ? Depuis tout ce temps, tu as beaucoup de choses à nous dire !
Camilla me tient la main en souriant tout en me dévorant du regard.
– Je ne sais pas par où commencer, rétorqué-je tout en cherchant mes idées. Ma dernière visite remonte à six mois ! Papa tu peux sortir le champagne, Camilla et moi allons nous marier !
À ces mots, Camilla se relève en affichant un grand sourire. Linda se précipite vers moi et me prend dans ses bras.
– C'est merveilleux chéri ! Pour quand est-ce prévu ?
– En août, nous nous marierons à Livingston près d'Edimbourg. Les parents de Camilla y ont une grande maison.
Linda hausse les épaules et laisse échapper un soupir.
– Tu n'en as que pour Livingston ! Et quand tu n'es pas là- bas, tu es dans je ne sais quel pays !
– Je vis à Livingston, mais je passe beaucoup de temps ici ! Je ne suis pas au bout du monde ! Tu peux prendre l'avion pour me rendre visite. C'est à une heure en avion !
– Tu trouves que six mois sans se voir c'est normal ?
– Ah, Maman, ne recommence pas ! Tu sais que je dois bouger souvent. Et Livingston, au mois août c'est une merveille !
Stewart se lève d'un bond en se tournant vers sa femme.
– Linda chérie, arrête de faire ta vieille Anglaise ! Nous n'y sommes jamais allés. C'est une bonne occasion ! Tu n'as pas vu ton fils de six mois, tu pourrais être plus aimable !
– Inutile de demander ton soutien ! répond sèchement Linda.
Camilla fait les yeux doux à ma mère.
– Madame, à cette période de l'année, Livingston estmagnifique ! De plus nous avons un grand jardin.
– Je vois que mon adorable fils vous a parlé de ma passion pour les plantes.
Linda laisse planer le doute, elle esquisse un sourire en coin.
– Il y aura du thé ?
– Tu vois, ce n'est pas aussi difficile que tu le prétends ! me murmure Camilla.
Linda part préparer le repas. Quelques minutes plus tard, Linda aboie, telle Spenser notre chien, pour nous faire installer. Spenser est un bulldog âgé de onze ans, il est le protégé de Linda. Elle le traite comme un nourrisson. Le péché mignon de Spenser est le poulet au whisky. Cette habitude, il la doit à mon grand-père Jameson. Quand il vient manger à la maison, il demande toujours du poulet au whisky.
Midi sonne à la pendule, Linda hurle de la cuisine :
– Que fait Jameson ! Chaque fois c'est la même chose, il arrive en retard ! S'il n'est pas à l'heure, qu'il ne se plaigne pas que le repas soit froid. Le poulet réchauffé, ce n'est pas bon!
Stewart, amusé par la situation dresse la table en souriant.
– Alors pourquoi invites-tu ton père tous les dimanches ? Il ne changera jamais ! Personnellement, s'il n'était pas là, ça ne me dérangerait pas. Quand je parle, il fait semblant de ne pas m'entendre. Quant à ses reproches sur mon métier, je ne peux plus les supporter. Pourquoi dénigre-t-il tout ce que je fais ? Sans la police, les gens vivant dans les beaux quartiers, comme lui, se feraient braquer toutes les semaines ! Et s'il n'est pas content, il mangera son poulet dans la cave. Lui qui se plaint de ne pas boire assez, il sera servi !
– Il est vieux Stiwi chéri ! Il n'est jamais satisfait. Pour notre mariage, il a passé son temps à grogner et critiquer. Tu parles de Papa, mais ta mère est pareille !
Stewart fait semblant d'être choqué, il écarquille les yeux en laissant tomber ses larges épaules.
– Diane ? En aucun cas, c'est une honte d'entendre ça ! C'est une femme merveilleuse qui a beaucoup souffert. Et je te rappelle qu'elle fait un sublime cheese-cake !
Pour rajouter mon grain de sel, je soutiens exceptionnellement Linda.
– C'est vrai Dady, Diane aussi charmante soit-elle, est affreuse ! Elle critique, médit, bougonne à longueur de journée. Pour Noël, elle a commandé chez le traiteur, car le menu ne lui convenait pas ! Elle voulait coucher à l'hôtel pour ne pas voir Maman.
– C'est une femme sensible, voilà tout !
Au même moment, Jameson hurle derrière la porte d'entrée.
– Stewart ouvre-moi Bon Dieu !
Sans répondre, Stewart va ouvrir en affichant un sourire forcé. Linda se tient devant l'entrée, quant à moi, je reste dans le salon avec Camilla.
– Bonjour, Papa, comment vas-tu ? As-tu fait bon voyage ?
– Ne m'en parle pas ! Dans le train, je n'ai pas eu de thé ! La serveuse est passée et ne m'a rien proposé. Le service ferroviaire est déplorable.
En voyant Spenser, il retrouve enfin le sourire.
– Qu'il est magnifique! Le prince de la race canine ! C'est le chien à son grand-père, hein, Spensy ! Tu auras le droit de manger dans l'assiette de Papi.
– Papa, tu sais que ce chien est obèse par ta faute ?
– À d'autres, ma fille ! Ce chien va très bien. Il est enrobé, c'est tout, comme grand-père !
Stewart montre la bouteille de Whisky à Jameson qui beugle de nouveau.
– Pourquoi agites-tu la bouteille comme un vulgaire garçon de café ? Sers-moi donc au lieu de jouer avec !
Stewart s'exécute tout en cachant son profond agacement. Pour détendre l'atmosphère, Linda change brutalement de conversation.
– Comment se passent tes réunions des anciens militaires ? s'enquiert-elle avec légèreté.
– À merveille ! Nous avons organisé un voyage prévu pour le mois de mars.
– Où partez-vous ?
– Florence, pendant deux semaines. répond Jameson avec entrain.
–Tu n'es pas trop fragile pour voyager ? dis-je d'un air moqueur.
– J'ai du sang irlandais fiston ! Ce n'est pas un petit voyage qui va me tuer. J'ai vu que tu as sorti un nouveau roman, je suis fier de toi.
Linda fait teinter une clochette pour signaler l'heure du repas. Tout le monde se dirige vers l'immense table remplie de nourriture. Le repas terminé, Jameson permet à Spenser de finir son assiette.
Sur le coup de trois heures, quelqu'un frappe frénétiquement à la porte. Stewart se lève d'un bond et part ouvrir.
– Mon général ! Que venez-vous faire ici un dimanche ?
– Puis-je entrer Stewart ?
– Je vous en prie, Monsieur. Du thé ?
– Volontiers ! Vous savez pourquoi je suis là Stew ? Il y a deux mois, vous avez enfreint le règlement en tabassant un suspect lors d'un interrogatoire. Vous avez été jugé pour votre faute et le conseil a donc décidé de vous rétrograder et de vous envoyer à Edimbourg pour vous occuper de la surveillance des quartiers. Autant vous dire que nous vous faisons une fleur ! Initialement, le conseil voulait vous suspendre avec effet immédiat et de manière définitive. Ce n'est pas la première fois que vous avez un comportement violent. Je crois que nous avons été plus que patients avec vous. Vous êtes peut-être un très bon flic, mais vous n'échappez pas au règlement ! C'est votre ultime chance Stewart, ne la gâchez pas en vous comportant comme un bourrin. Et pourquoi Edimbourg ? Vous êtes né là-bas, vous connaissez la ville ainsi que la mentalité de ses habitants. Vous y serez à votre place.
Linda, interloquée se tourne vers Stewart.
– Comment ? Tu as été rétrogradé pour avoir cogné sur un suspect lors d'un interrogatoire ? Et tu ne m'en as pas parlé !
– C'est que, peut-être ce n'était pas aussi important que ça ! Et je n'ai aucun compte à rendre ! Ce type était un pédophile récidiviste. Il a été arrêté il y-a trois ans pour abus sur mineur et une fois sorti de prison, il recommence. Il déclare qu'il ne peut pas arrêter car il adore ça ! Comment réagirais-tu ? Alors ne viens pas me faire la morale !
– Ce n'est pas le problème, mais notre vie est ici dans cette maison. Ma famille vit ici depuis des générations et je ne bougerai pas ! Si nous partons, qui va s'occuper de ma mère, elle est en centre. Je dois être disponible pour elle !
Jameson, du tac au tac, rétorque froidement.
– Que tu sois à des kilomètres, elle s'en tamponne le coquillage ! Depuis que ta mère est dans son centre pour les vieux, elle n'existe plus aux yeux de la famille. Je suis le seul à aller la voir ! Alors, ne viens pas me dire que tu t'en préoccupes.
– Arrête Papa ! J'y vais une fois par semaine !
– Oh ! Quelle brave et aimante fille tu es ! Vite une médaille ! Je lui rends visite au moins quatre fois par semaine, fille ingrate ! Et pour une fois que ton mari va servir à quelque chose, laisse-le partir.
Voici donc ce que je suis contraint d'endurer quand je suis à la maison ! Le patron de Stewart gêné d'avoir provoqué une telle pagaille, quitte la maison. Les heures passent, Maman hurle après son père et Stewart.
– C'est le monde à l'envers ! Mon mari n'est jamais à la maison, il est en mission je ne sais où, mon père ne me quitte plus ! Mon fils est à Edimbourg et ne rentre que tous les six mois !
– Sache-le, ma fille, je compte rester longtemps dans les parages et peut-être même vais-je habiter ici ! Après, tu pourras dire que je te pourris la vie !
Pour éviter de devenir fous, Camilla et moi partons loin de cette risible pantalonnade…
Chargé d'informations ce chapitre! Je lis. Je ne suis pas écrivain, je suis amateur (e) (mais je n'aime pas l'écrire ainsi), mais si je peux (sinon je ne dirais plus rien) émettre une critique, il y a peut-être trop de nouveaux personnages en si peu de temps. MAis je lis la suite immédiatement! :)
· Il y a presque 9 ans ·rainette