Chapitre 20 - RETOUR À TUXTON
suemai
Arrivée au Niobara, là où Amber avait réservé, le type à la réception faisait des difficultés à Christina et Eltirra.
— Vous ne savez pas lire, c'est indiqué «ne pas déranger», «Do not disturb» Ça me semble clair, non… alors, vous n'avez qu'à repasser, au revoir…
Eltirra sauta et agrippa le gars par la cravate.
— Ok, fini ton cirque. T'appuies sur le tit-bouton et tu nous annonces, ou… je te botte le cul, que même ton… ton… ton… «Cheval, lui souffle Christina…» …Que même ton cheval te reconnaîtra plus!!!
Sous les cris du type, totalement apeuré, Amber se pointa.
— Ça va Eltirra, tu peux le laisser. Suivez-moi.
— Change de job, bozo, lui gueule-t-elle, en le laissant s'écraser au sol!!!
— «Je respecte les consignes, moi, je respecte, ouille, les...»
Tout en entrant dans la petite suite, Eltirra aperçut Sam et demanda à Amber la raison de sa présence.
— Une petite minute, Eltirra.
Amber les présenta tous les uns aux autres. Vanity les dévisagea et se sentit coupable, ce qu'Elittra perçut. Elle prit place près d'elle, en signe d'amitié. Amber se saisit de la main de Christina et l'entraîna dans une autre pièce.
— Je n'ai pas de très bonnes nouvelles, Christina. La famille Sylverston n'existe pas. De plus, Mary, ma mère, était une pure salope, avant l'arrivée de Maria. Je te raconterai tout en détails plus tard. Tu vas rencontrer Zoey, que tu connais, en partie, via notre réseau téléphonique. Mary a froidement abattu sa mère en pleine rue et je vais devoir le lui annoncer. Je ne peux garder ça sur la conscience. Maintenant, petite sœur, serre-moi très fort tout contre toi, tu m'as terriblement manquée. Tu deviens mon seul port d'attache désormais; ma famille au premier degré. Une dernière chose, je suis Pawnee tout comme Vanity. Du sang amérindien coule en moi. «Christina en demeura interloquée.»
Toujours aussi sensible, Christina, s'épancha sur l'épaule d'Amber, qui demeurait froide, face à cette difficile situation. Pour Christina, la détresse de sa demi-sœur, la bouleversait. Elle la connaissait depuis trop longtemps pour ne pas le détecter.
— Viens, allons retrouver les autres maintenant.
— Sam, lui demande, Amber, nous aurions des trucs entre filles, tu…
— … Je me retire Amber, pas de soucis. Vous me contactez en cas de besoin.
Sam sortit.
— Et si nous paradions, sourit Amber, histoire de nous changer les idées…?
Eltirra se rua à la camionnette. Les vêtements de Zoey firent fureur. Elles s'amusèrent. Naturellement, Vanity demeurait rébarbative au port de la robe, tout comme Amber, silencieusement.. Puis, elles planifièrent leur retour à Toxton. La menace des Cringos planait toujours, prudence obligeait. «Et dire que ma mère a créé ces monstres, pensa Amber.»
— Dis donc, Christina, elle a de fichus de beaux pieds, cette Vanity, lui confit Eltirra. tu as remarqué?
— Bien sûr, lui répond-t-elle, au grand dam de cette dernière.
***
Zoey faisait les cent pas. Elle s'inquiétait et elle réfléchissait. Les amies d'Amber allaient se pointer, surtout Christina, et elle les avait déjà trompées. De plus, elle entretenait un mauvais pressentiment. Elle attendait leur retour avec impatience. Elle se saisit de son téléphone et composa un numéro.
— Harry, c'est moi...
— Oui Zoey, quelque chose qui cloche.
— Oui et non, mauvais pressentiment.
— D'accord j'y suis d'ici vingt minutes. Ne t'affole pas.
Lorsque Harry posa pied à terre, Zoey lui sauta dans les bras, toute larmoyante.
Mais qu'est-ce qui t'arrive, Zoey, depuis quand est-ce que tu pleures. Allez, calme-toi, je reste.
— Je ne sais pas, Harry, ces temps-ci, je me sens toute bizarre.
— Tu ne me parlerais pas du baiser de Vanity, par hasard?
— Quoi, vous êtes au courant?
— Tout le Nebraska l'est, Zoey, disons que ce n'est pas dans les habitudes de Vanity. Elle s'offre un peu de bon temps et c'est avec une fille. Là j'avoue que ça me dépasse.
— Mais voyons, Harry, revient au XXIième siècle. L'homosexualité, ben, ce n'est plus un drame pour personne.
— Et ça ne te surprend pas, Zoey?
— Ne… non. Pourquoi?
— Laisse-moi te regarder un petit moment. Te défiles pas, fixes-moi.
Zoey leva les yeux et affronta ceux d'Harry.
— Je n'y crois pas… toi aussi… et depuis quand?
De nouveau, de fortes rougeurs couvrirent le visage de Zoey. Elle s'y perdait. Harry, pour qui elle entretenait la plus grande des estimes, découvrait son plus grand secret. Comble de tout, Harry, jeune homme dans les trente-cinq ans, rancher, fournissant Toxton en viande, s'était épris d'elle, mais jamais il ne s'était déclaré.
— Depuis longtemps Zoey?
— Depuis toujours, Harry.
Harry baissa les yeux à son tour.
— Regarde-moi Harry. Comment sais-tu pour mon secret, Amber t'en a parlé?
— Je ne vois jamais Amber, Zoey. Non, des signes, tu rougis comme le coquelicot et tu es aussi anxieuse qu'une fille amoureuse… mais pas de moi…!
— Co… com… comment, Harry, tu peux répéter, Zoey rougissant doublement.
— Bien, je suis raide dingue amoureux de toi et depuis toujours. Mais ça me gênait de te l'avouer. J'attendais un moment propice. Voilà.
— Oh Harry, «Zoey le prenant dans ses bras. Harry faisant 1m80.», je ne savais pas, pourquoi n'avoir rien dit je… j'aurais… peut-être…
— Difficile de se mesurer à Vanity, et de plus, tu aimes les femmes.
— Ça me gêne beaucoup que tu aies deviné, tu gardes tout pour toi, d'accord Harry?
— T'en fait pas, ma jolie rouquine, jamais je n'oserais te faire quelques peines que ce soit.
Touchée par les paroles d'Harry, Zoey leva la tête et l'embrassa avec un plaisir évident. Lorsque leurs lèvres se séparèrent. Ce fut au tour d'Harry de se transformer en rose sauvage.
— Tu… tu… em… embrasse incroyablement bien Zoey. Pourquoi tu l'as fait?
— Je ne sais pas Harry, j'en avais envie, là je suis toute mêlée. C'est comme si je te désirais…
Zoey entendit dans son oreillette
— Sommes en route pour Toxton, Zoey. Tu nous ménages une planque pour le camion.
— Bien… bien… Vanity, je te fais ça illico, Harry va m'aider.
— Comment Harry, qu'est-ce qu'il fait à Toxton, y'a des ennuis?!
— Non... il… son cheval… j'ai ferré son cheval, explique confusément Zoey.
— Alors au boulot, nous y serons d'ici une heure, tout au plus. Je te tiens au courant.
— Mais, avec à qui est-ce que tu parles Zoey, demande Harry stupéfait.
— Je te raconterai, viens on a du boulot.
Zoey, tout en se rendant à la grange, touchait ses lèvres, plus qu'interrogatives. Harry suivait, une bosse dans le pantalon, ce qu'il tentait bien de camoufler.
***
Amber et Vanity, en moto, suivaient le camion. Ils roulaient sur la nationale 12 en direction de Springview. Au croisement de la 183, après quelques kilomètres, des Cringos, en motos, apparurent. Un petit groupe de cinq routards. Vanity prit les choses en main. Elle contacta aussitôt Sam.
— Oui Sam, nous avons des Cringos au cul.
— Quelle hauteur, Vanity?
— Légèrement passé Springview, tu pourrais…
— J'arrive avec les gars. On va vous retrouver. Nous utiliserons les petites routes quelques miles avant Custer, sur la nationale 7. Accrochez-vous.
— Reçu, Sam.
Vanity fit contact avec son oreillette.
— À tous! À tous! Des Cringos nous poursuivent. Sam et toi Zoey vous vous positionnez sur les rochers, pas question qu'ils entrent. Vous liquidez.
— Elitrra, tu te prépares à accélérer à fond.
— Entendu, Vanity.
— Amber, tu…
— ... Je zigzague s'ils ouvrent le feu. Attrapes mes Uzis, et ces deux chargeurs.
— Ici Pedro, le camion, il s'agit bien d'un genre de charrette à foin, Vanity?
— Oui, t'as quelque chose à me suggérer, parce que là, faut se grouiller.
— Demande à Elitrra de ralentir au minimum. Après un moment, qu'elle vous fasse signe de la contourner. Laissez les Cringos approcher, ils croiront à une véritable charge de foin. Eltirra fera de même pour eux.
Vanity réfléchit un moment.
— Ok, on fait comme tu dis. T'as intérêt à ce que ça fonctionne.
— Ça devrait le faire Vanity, de toute manière, vous êtes coincés, lui retourne Pedro.
— Ici Amber! Il dit vrai Vanity. Génial Pedro. Ensuite j'accélère à fond pour les éloigner du camion.
— Bonne stratégie, confirme-t-il.
Christina, fouilla sous le banc avant, et en sortit une valise. Elle assembla la Winchester APR et fit signe à Eltirra de clore la communication, tout en faisant de même.
— J'peux savoir ce que tu fabriques, Christina?
— Pas le temps de discuter. Tu vois cette lisière rocheuse à environ 250 mètres, Dès que tu l'auras légèrement dépassée, tu ralenties au minimum, et je saute du camion dans le tournant. Là, il s'agit d'un ordre Eltirra.
— Merde de merde, tu sais ce que tu fais?
— T'inquiète, ça baigne.
À hauteur de la lisière de rocs, Christina sauta. Elle roula sur elle-même. Elle se tapit. Aussitôt elle ajusta son trépied et sa lentille d'approche. Elle se retrouva fin prête. Rétablissant la communication, elle les informa tous de la nouvelle stratégie. «Vous foncez, Amber, je me charge d'éliminer la vermine, je suis en place, J'ai assemblé un APR.»
— Mais…
— T'en fait pas, Vanity, Christina, équipée comme elle l'est, devient invincible. Elle ne rate jamais sa cible. Tu fais tout de même gaffe Christina, laisse entendre Amber.
— Ben là, réplique Christina.
— Ok, Eltirra, tu ralentis et tu nous fais signe de te dépasser. Amber, tu écrases à fond, comme si on fuyait, ordonne Vanity
— Bien reçu Vanity, dirent Eltirra et Amber à tour de rôle.
La manœuvre s'effectua sans encombre. «Maintenant, au tour des Cringos se dit Eltirra». Ils se rapprochèrent de la camionnette, y demeurèrent un moment, et, voyant le signe d'Eltirra, se précipitèrent devant. Les Cringos se mirent en chasse d'Amber et de Vanity, qui roulaient plein régime. Au tournant du rocher, où se trouvait Christina, cinq balles tuèrent, coup sur coup, les agresseurs. Les motos valsaient un peu partout. Sam se présenta pratiquement au même moment, en sens inverse. Il stoppa à hauteur de Christina.
— Ben ça alors, vaut mieux ne pas se retrouver sur ton chemin, quand tu pointes ce type d'engin. «Sam l'aida à se relever.» Encore gamine, et tueuse talentueuse.
— Mais, rassure-toi Sam, le rassure Christina, je ne tue pas n'importe qui.
— T'es née avec un de ces trucs au berceau, rigole Sam…
Christina s'offrit un méga fou rire. Ils rappliquèrent tous.
— Joli boulot Christina, la félicita Vanity, mais quel foutoir...
— T'occupe Vanity, lui dit Sam, avec mes gars, on va tout nettoyer. Y'auras pas une trace. Retournez à Toxton.
***
Zoey et Harry attendaient le petit convoi avec une certaine angoisse; Zoey ayant contaminé Harry, d'une profonde culpabilité, les laissant aux prises avec un désir latent.
Enfin, criait Zoey, enfin!!! Tout comme Harry qui semblait en osmose totale avec Zoey, cette fille, avec qui il venait de tromper Vanity Jane, sa très grande amie, d'un simple baiser. Il y avait attroupement autour de la charrette à foin, comme on se plaisait à la nommer, désormais.
— Les Cringos, les Cringos, morts, mortibus, couic, oui, oui, la belle, la belle Christina, Oui belle Christina. «C», lettre «C» oui «C» Championne, charmante, chouette sous la couette euh... oui «C», «carabinément» belle, oups, coruscante, chatoyante, croustillante, castrante, ouille... charismatique, totale, la totale oui totalement «totaliste» de la totale. La …
— Stan, la ferme!!!!!!! Désolée vous toutes, voici Stan, notre génie à rendre fou.
— Je peux, je peux, je peux, Vanity???
— Oui Stan, mais comme je t'ai montré.
— Stan, s'approcha et saisit Christina dans ses bras et la serra très fort, très très fort.
— Stan, non!!!!! Ça c'est ton ancienne méthode, laisse-la, elle va étouffer.
— J'ai remède, oui remède chatoyant remède, chavirant remède et glouglou, toi voler comme papillon, voler papillon bleu, tout bleu. Boire, oui boire whiskey secret, toi devenir papillon bleu, voler, voler. Flotter.
Stan sortie une petite gourde de sa poche arrière et l'approcha des lèvres de Christina. Malgré les cris de mise en garde, elle but.
— Mon dieu, ce n'est pas possible, elle va en crever, s'exclame Vanity.
— Quoi, gueule Amber???
— C'est au moins à 65 degrés d'alcool, son truc, finit par dire Zoey.
Christina se releva aussitôt. Ils la regardaient tous terrifié, elle se mit à sourire.
— Stan, dit-elle, tu m'en offres une autre. Ça revivifie.
Stan regardait son flacon et se posait mille questions. Tous les autres fixaient Christina, ne comprenant pas qu'elle puisse ingurgiter ce liquide assassin, et par deux fois. Harry, tout juste derrière Zoey, se trouvait aux prises avec une érection de tous les diables, que tendait de maîtriser Zoey, lui tapotant la braguette. Enfin, tout ressemblait à une toile de «Géricault» peinte par «Rabelais.» Vanity y alla de ses ordres habituels et le camion se déchargea assez rapidement.
Zoey s'approcha et salua Christina et Eltirra.
— Vous êtes, toutes les deux, particulièrement jolies, «Harry en attrapa des crampes.»
— Ravies de te rencontrer Zoey, lui répondirent-elles, Eltirra tentant d'entrevoir cette énorme poitrine, ce que Christina stoppa immédiatement.
Amber se tenait légèrement à l'écart. Elle demanda à Pablo de superviser, aussitôt que possible, la formation. On déchargea les armes. Harry, malgré sa posture inconfortable, contacta Tom et Snipes, et leur demanda de faire diligence. Le danger guettait toujours. Les préparatifs pour l'anniversaire de «Maniakaya» allaient bon train. L'événement se déroulerait, comme toujours, dans cet espace entre les falaises, qui semblait capturer et emprisonner toutes formes de sons. C'est à cet endroit qu'avaient lieu les voyages de noces. On rangea rapidement camion et moto. Stan entraîna Christina, toute souriante, au moulin. Eltirra cherchait un moyen de comparer ses pieds à ceux de Vanity. Donc, tout allait pour le mieux…
Amber se rendit chez Maniakaya. Elle frappa et entra…
Enfin un peu de sang, je commençais à languir ;-)
· Il y a plus de 8 ans ·L'évolution psychologique des personnages se poursuit. L'acceptation de sa nature, les remords voire la culpabilité pour Amber. Infiniment complexe et passionnant.
Bises
thesecretgardener
oui l'évolution psychologique qui permet au sang de couler, pour une cause précise bise. Mais viendra le pire...
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Oui, le pire est toujours à venir ! ;-)
· Il y a plus de 8 ans ·Heureusement qu'il y a des exceptions dans la vraie vie, ouf !
Bises
thesecretgardener
si on pose l'hypothèse que l'écriture est un exutoire, alors il faut aussi accepter que (nous) sommes aussi des vendeurs de rêves, La réalité reste bien lourde à porter et souvent, totalement inintéressante.
· Il y a plus de 8 ans ·Ce chapitre est charnière, sûrement le plus important de la (saga)
suemai
L'écriture est différente pour chacun de nous. Le rêve peut se faire cauchemar. Mais il peut être simple somnolence et là, ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
· Il y a plus de 8 ans ·Oui, chapitre charnière, je vais voir...
thesecretgardener
bise
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
pardon, erreur, le prochain chapitre est charnière
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Je suis en train de le lire et c'est ce que je me disais...
· Il y a plus de 8 ans ·thesecretgardener