Chapitre 3

Edimbourg, aux abords du collège Gustav Mahler

Seize heures sonnent à l'immense horloge du bâtiment en brique rouge. Une fine bruine s'abat sur la ville. Les parents attendent devant l'entrée du collège pour récupérer leur progéniture. Les portes s'ouvrent et c'est la cohue ! Des centaines d'enfants courent dans tous les sens en hurlant. La joie est au rendez-vous. Hélas, Nancy Kroutz fait exception ! Adossée à un mur elle attend sa mère d'un air inquiet. Elle voit les autres enfants partir et personne n'arrive pour elle.

Les minutes passent et madame Kroutz n'est toujours pas là. Nancy timidement, demande à des camarades s'ils n'ont pas vu sa mère. Aucune réponse. Dix-huit heures, et Nancy est toujours seule sur un banc à attendre. Elle s'imagine des tas d'histoire sinistres. Tremblante de peur, elle laisse échapper quelques larmes de désespoir. Elle a bien sûr tenté de l'appeler une bonne dizaine de fois, en vain ! Elle n'entend que la voix du répondeur et les bips stridents de la messagerie.

– Maman, c'est moi, où es-tu ? Je suis morte d'inquiétude !

La jeune adolescente se sent perdue, elle fait les cent pas. Hélas, madame Kroutz n'arrive toujours pas. Une voiture s'arrête enfin devant la jeune fille. La portière de la Volvo noire s'ouvre et une voix se fait entendre.

– Tu viens Nancy !

– Je ne vous connais pas ! rétorque celle-ci intriguée de ne pas voir sa maman.

– Je suis un collègue de travail de ta mère. Elle est à une réunion urgente, elle m'a chargé de te ramener. Je suis Ethan, dit l'homme d'une voix calme.

Nancy innocemment, monte dans son cercueil à destination de l'enfer. Elle regarde Ethan par le rétroviseur intérieur.

– Je ne savais pas que vous travailliez avec ma mère.

– Et pourtant, je suis son supérieur ! Notre directeur lui a demandé de rester pour assister à une réunion importante.

– Mais vous n'y êtes pas ?

– Non, elle ne me concernait pas ! Comment se passent tes cours ?

– Très bien merci ! Je suis la première de ma classe. Ma meilleure amie Helena est seconde. Soit c'est moi la première, soit au trimestre suivant c'est elle. Nous nous partageons la place.

– C'est très bien !

Ethan fixe Nancy avec un regard sombre. Au bout de quelques mètres, elle s'exclame avec étonnement.

– Je ne reconnais pas la route, par où passez-vous ?

– Par un raccourci ! Tu vas voir.

– Mais nous ne sommes pas sur le bon chemin, nous sommes près de la forêt de WestKings !

Ethan freine d'un coup et se retourne vers Nancy morte d'inquiétude.

– En effet Nancy, nous ne sommes pas sur la bonne route ! Je dois te dire la vérité, nous ne rentrons pas à la maison. Je ne suis pas un collègue de ta maman et je ne m'appelle pas Ethan !

– Ne me faites pas de mal ! Si vous voulez de l'argent mon père en a beaucoup. Il dirige une grande entreprise !

– Mais je ne veux pas de l'argent de ton papa, c'est toi que je veux, Nancy…

La voiture est au milieu de nulle part sur une route solitaire plongée dans l'obscurité. L'inconnu sort de la voiture et ouvre la portière arrière. Nancy hurle, mais personne ne l'entend.