Chapitre 6

Sergueï Bonal

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Grande librairie, Edimbourg

 

Après des heures d'entrevue avec mes fans, Marcus m'accorde une pause d'une heure pour boire un thé.

– Tu es magnifique sur les photos ! Les journalistes s'en donnent à cœur joie !

– Je suis presque un animal de foire, dis-je avec un léger sourire.

À peine ai-je le temps de boire ma première gorgée de thé que je suis interrompu. Monsieur Rupertz, souriant, se tient devant moi.

– Monsieur Young, vous êtes partout ! Prenez-vous le temps de vous reposer ?

– C'est un luxe que je ne peux me permettre ! Vous êtes venu pour le contrat ?

– Absolument ! Je vous propose donc d'écrire pour moi une histoire que j'ai inventée. La trame est construite ainsi que le détail des chapitres, il ne reste qu'à structurer et développer.

– Personnellement, je ne suis pas emballé par ce projet ! rétorque Marcus.

Ralph me prend par l'épaule tout en dévisageant son interlocuteur.

– Cher monsieur, ai-je, à un moment, demandé votre avis ? Je ne crois pas, vous êtes certes l'agent de monsieur Young, mais vous n'êtes pas concerné. Je ne m'adresse qu'à Dan !

– Comme vous l'avez si bien remarqué, je suis son agent, donc je suis concerné par sa carrière. Je ne suis peut-être pas un fils à son papa, mais je connais des gens et la loi. Apprenez que je suis réputé dans mon métier, je garantis à mes clients la sécurité ainsi que la réussite. Et je n'approuve pas cette entente, car je la considère frauduleuse !

– Mon garçon, ne jouez pas à ce jeu avec moi ! Allez donc faire joujou avec les fans. N'est-ce donc pas une de vos tâches, distraire les fans ?

Ralph m'entraîne hors de la librairie pour me parler en privé.

– Je comprends l'inquiétude de votre agent, mais mon désir d'écrire est sans limites ! Je rêve d'écrire depuis mon plus jeune âge, hélas je n'ai pas votre génie ! De ce fait, je fais appel à des auteurs que je paie pour m'aider. Je suis prêt à vous donner maintenant, si vous acceptez, un million en guise d'acompte, et le reste à la fin.

– Waw ! C'est une sacrée somme, Monsieur. Si j'accepte, vous promettez que je peux me retirer du projet quand je veux, quelle que soit la raison ?

– Quand bon vous semble Dan, vous êtes le maître, je vous suis !   

– Très bien, donnez-moi le contrat que je l'étudie et je le rapporterai signé, dis-je en tendant la main pour sceller l'accord.

 

Minuit, dans une cave à Edimbourg

 

L'obscurité règne dans la petite pièce humide et sinistre.

Un néon défectueux illumine par intermittence la pièce lugubre. Accrochées au mur, des photos de jeunes filles du même âge que Nancy. Des bocaux étranges sont entreposés sur des étagères en bois. Au fond de la pièce froide et humide, Nancy pleure. Son ravisseur entre d'un pas léger.

– Je ne te veux aucun mal, Nancy chérie ! Je ne suis pas méchant, pourquoi as-tu peur de moi ?

– Vous allez me faire du mal ! rétorque la jeune filled'une voix tremblante.

L'homme passe sa main dans les cheveux de sa victime en souriant.

– Je ne vais pas te blesser mon enfant, je vais prendre soin de toi !

– J'ai déjà une famille et je ne vous connais pas.

Le ravisseur saisit alors le visage humide de Nancy d'un mouvement brusque et violent.

– Ton père ne t'aime pas comme moi ! Il fait semblant ! Tu vas voir, avec moi tu es en sécurité. Moi je t'aime vraiment! Ta mère non plus ne t'aime pas, elle n'est pas venue te chercher. Elle t'a laissée ! Tu ne seras plus seule ma chérie !

Elle sèche ses larmes d'un revers de main tout en sanglotant.

– Qui êtes-vous ?

– Ta nouvelle famille! Tu verras que je suis gentil, je vais te ramener des amis pour que tu ne te sentes pas seule. Tu m'as parlé d'Helena, tu voudrais qu'elle vienne?

– Laissez-la tranquille ! Je préfère être seule, répond sèchement Nancy.

L'homme se relève et l'attrape par la taille. Il la serre avec force.

– Veux-tu être punie ? Je suis gentil avec toi et voilà comment tu me remercies !

La jeune fille tremble de peur. Le ravisseur attrape sa main et la porte au niveau de sa ceinture. Il guide sa main, il la regarde pleurer. Le pantalon sur les genoux, il attrape ses cheveux et la dirige vers son entrejambe.

Plus tard, le visage tuméfié, les cheveux arrachés, Nancy pleure à chaudes larmes tapie dans un coin de la cave. Le monstre rajuste son pantalon et vient lui caresser le visage.

– Tu aurais dû m'écouter ! Si tu n'es pas sage, je devrais te punir à nouveau !

Nancy, d'une voix faible, appelle sa mère. Hélas nul ne l'entend. La pauvre fille peut hurler, supplier, personne ne viendra ! Le monstre quitte la pièce en prenant soin de refermer à clef. En remontant au salon, il embrasse sa femme.

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