- Il y a longtemps, le monde entier s'est mobilisé pour trouver le moyen d'avoir la vie éternelle. Un jour, un des chercheur qui travaillait sur le sujet, était persuadé d'avoir trouvé ce moyen sous forme de virus. Il présenta son œuvre aux chefs des différents gouvernements qui refusèrent de le propager. Il y avait toujours le risque que le virus dégénère ou n'ait pas l'effet escompté. Alors le chercheur fut renvoyé chez lui et on n'entendit plus parler de lui, jusqu'au jour où d'étranges phénomènes atteignirent plusieurs personnes partout dans le monde. Certaines entendaient des voix, d'autres avaient des écailles ou pouvaient parler aux animaux, bref, autant de changements étranges que jamais aucun être humain n'a subi. On fit des tests sur toutes ces personnes et on découvrit qu'elles étaient atteintes d'un virus qui leur donnait ces capacités. On a tout de suite pensé au chercheur qui était venu peu de temps avant mais il restait introuvable. On ne sait toujours pas comment soigné ce virus, ni comment s'en protéger. Est-ce génétique, contamine-t-il l'air, l'eau ou bien la nourriture ? Nul ne le sait, mais aujourd'hui, les Contaminés, c'est ainsi que l'on appelle les personnes touchées par le virus, sont de plus en plus nombreux et les êtres « normaux » si je puis dire, en ont peur. Les agressions, les meurtres, les harcèlements envers les Contaminés n'ont pas cessé d'augmenter en même temps que leur nombre. La plupart des Contaminés sont submergés par leurs nouveaux pouvoirs et ils peuvent en perdre le contrôle. C'est pour cela que des instituts comme la mienne, recueillent les Contaminés souvent rejetés et leur apprend à maîtriser le virus.
Voilà, sans même s'en rendre compte, il venait de répondre à une de mes questions : « Où suis-je ? ». Bon, je sais où je suis mais il ne m'a pas dit ce qu'il voulait de moi.
- Quel est le rapport avec moi ?
- J'y viens. Parfois le virus ne se manifeste qu'à un certain âge ou à cause d'un choc psychologique. D'autres fois, il est présent depuis la naissance et se fait si discret que l'on ne le remarque pas et il évolue petit à petit. En t'interrogeant, je voulais savoir si tu étais Contaminée et si oui, depuis quand.
- Et si je le suis, vous allez faire quoi ?
- Te convaincre de rester ici pour apprendre à maîtriser tes pouvoirs.
Eh ben voilà ! Ce n'était pas si compliqué ! Mais s'il croit que je vais rester ici, Contaminée ou non, il se fourre le doigt dans l'œil ! Néanmoins, je gardai cette réflexion pour moi et lui dit :
- Puis-je avoir une dernière question ?
- Bien sûr.
- Pourquoi a-t-on appelé le virus M ?
- Je ne sais pas. Peut-être était-ce une des initiales du chercheur.
- Hm…
Cette question était inutile je sais, c'était par simple curiosité.
- Alors, c'est quoi votre verdict ? Contaminée ou pas ?
- Ta jambe me fait penser que oui.
- Je ne suis pas une chochotte, je suis solide.
- Je l'avais remarqué en effet. Néanmoins, pour en être sûr je voudrai te faire passer une série de test. Avec ton accord bien entendu.
- Et ça consiste en quoi vos tests ? demandai-je avec un haussement de sourcils.
- Des choses basiques : radios, prise de sang, tests cardiaques et pulmonaires. Rien de bien méchant rassure-toi.
Je gardai quand même un air buté et restreint. Je n'avais aucune envie que l'on apprenne autant de choses sur moi. Je restai un moment à peser le pour et le contre. Je n'étais pas très avancée dans ma réflexion quand Silver coupa le silence :
- C'est pas la peine doc. C'est une tête de mule cette fille, même si vous lui promettez la terre entière, elle voudra pas vous suivre. Laissez tomber j'vous dis, remettez-la dans sa petite forêt qu'elle continu à courir après les lapins et elle s'en portera pas plus mal et nous non plus. On a assez de travail comme ça pour servir de nounou à un chien enragé. D'autant plus si elle est pas Contaminée.
Je lui lançai mon regard le plus meurtrier et soufflai bruyamment par le nez. Si j'avais été un taureau, j'aurais de suite foncée sur lui et l'aurait encorné bien comme il faut. Mais je n'étais pas un taureau et la seule chose que je pouvais faire c'était le contredire en acceptant.
- D'accord je vous suis, mais une fois que vous avez terminé vous me rendez mon couteau.
- Ah, la fillette ne supporte pas d'être séparée de son joujou.
Cette fois s'en était trop. J'ai accepté de garder mon calme mais là c'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je me levai et hurlai :
- La ferme !
- Oh là ! La fillette s'énerve.
- Ça suffit Silver. Chriss, peux-tu emmenée Jeni en salle de test. Je t'y rejoindrai. Merci Shadow de me l'avoir amenée tu peux disposer. Silver, je crois que tu as encore du travail à faire si je ne m'abuse.
Il poussa un soupir de dédain, ouvrit bruyamment la porte et s'en alla d'un pas rapide. Shadow lui avait déjà disparu. Chriss me fit signe de la suivre et sortit par l'embrasure de la porte en faisant claquer ses talons.