Elle me fit traverser de nombreux couloirs et escaliers. Cette fois j'essayai de mémoriser le chemin par lequel on passait. On ne sait jamais, ça peut toujours servir. Elle s'arrêta devant une porte en bois et se baissa, le regard au niveau de la poignée. Un laser en jaillit et releva son empreinte rétinienne. L'analyse terminée, la porte coulissa, laissant place à une cage d'ascenseur. Chriss me fit entrée et une fois la porte refermée nous nous mîmes à descendre.
- Nous avons du matériel extrêmement sophistiqué pour nos recherches et nos analyses. Personne d'autre ne possède de tels appareils et nous tenons à les tenir secrets. Le point d'accès n'est jamais au même endroit et personne ne peut y accéder à part le docteur Martin et moi.
Explication, simple, claire et courte. Rien à redire. Pour signifier que j'avais bien écouté j'hochai la tête. Au bout de quelques minutes l'ascenseur s'immobilisa et les portes s'ouvrirent sur une salle sombre avec, effectivement beaucoup de machines qui avaient une tête à être compliquées à manipuler. Il y avait des radios de Contaminés de partout. Certains n'étaient carrément pas humains, d'autres avaient juste quelque chose en plus par rapport à un humain « normal » comme dirait le doc. Chriss me tendit une tunique en toile blanche et désigna un petit cabinet pour me changer. J'y entrai et enfilai la tunique sans un mot. Quand j'eu finis, Chriss s'avança vers une des machines et la mit en marche. Ses gestes étaient vifs et précis ; elle avait l'habitude de ce genre de trucs. Quand la machine se mit en route, des néons bleus s'allumèrent, révélant une plaque en fer entourée d'un cylindre en plastique transparent. Chriss saisit une tablette sur un bureau et se mit à pianoter sur l'écran. Le cylindre s'ouvrit en deux, permettant d'accéder à la plaque en fer.
- Allonge-toi là et ferme les yeux. On va faire une radio de ton corps en entier pour gagner du temps. Tu ne devras pas bouger. Ferme la bouche et respire normalement par le nez. Ça ne devrait durer que quelques minutes.
Sceptique, je m'approchai lentement de l'engin et l'examinai un moment. Je me surpris à le renifler ce qui était totalement absurde. Quand je fus sûre et certaine qu'il n'y avait pas de danger, je m'allongeai sur la plaque en fer. Chriss pianota de nouveau sur sa tablette et le cylindre se referma. Les bruits étaient étouffés et la lumière des néons bleus m'aveuglait. Il y eut un vrombissement et la machine se mit en marche. Suivant les instructions de Chriss, je fermai les yeux et la bouche. Je crus entendre quelqu'un entrer, mais avec le bruit que faisait la machine je n'étais sûre de rien.
***
La porte de l'ascenseur coulissa. Cédric entra et alla rejoindre Chriss à côté de la machine.
- Tout ceci est inutile docteur. C'est évident qu'elle est Contaminée. La balle avait touché l'os bien trop profondément. Personne à part un Contaminé ne peut se rétablir aussi vite.
- Je sais Chriss. Mais mon instinct me dit que cette fille est différente, qu'elle a quelque chose que l'on n'a pas encore vu. Quelque chose, qui dépasse toutes nos attentes. Je préfère en avoir le cœur net et éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains.
- Mais s'il s'avérait que vous vous trompez ?
- Chriss, cette jeune fille m'a appris à faire confiance à mon instinct et j'ai décidé de le suivre.
- Très bien docteur. J'espère que vous ne faites pas erreur.