Chéri, avec qui tu parles ?

le-maitre-de-la-mort

Jour 1 :

         Aujourd'hui je suis allé passer ma dernière partie de BAFA dans le trou du cul du monde. Mon père me déposa sur le parking, avec ma valise, sous les premiers flocons de décembre.

         La trainant derrière moi sur le chemin caillouteux, je me rendis à l'accueil :

- Bonjour, je suis animateur stagiaire pour la dernière partie du BAFA, dis-je en souriant à une jeune femme enrobée.

- Bonjour, je suis Nathalie, me répondit-elle en me rendant mon sourire, je serais une de tes formatrices. Prend ta valise et suis moi, on a fait un petit déjeuner.

         On passa dans la pièce à côté et Karim, mon deuxième formateur, se présenta. Mes camarades stagiaires arrivèrent au compte-goutte.

Une fois que tout le monde fut arrivé, Karim prend la parole :

- Bon, on va pouvoir y aller, prenez vos valises et installez-vous dans une chambre. Evidemment les garçons ne peuvent pas être avec les filles

Regardant rapidement le cercles des stagiaires, je comptais quatre garçons pour treize filles. Prenant nos affaires, on sortit dans le froid hivernal. Un léger voile blanc commençait à apparaitre sur le sol.

Le centre dans lequel on faisait notre BAFA était une colonie qui accueillait en même temps des petits monstres pour les vacances d'hiver. Une petite fourmilière commençait à rentrer en activité. Plusieurs personnes du staff aller et venait. Je remarquais notamment une jeune demoiselle très mignonne qui nous as croisée.

Cette première journée était exclusivement consacrée aux présentations et au programme de notre semaine. Je m'entendais bien avec deux filles, Alexia et Cynthia, mais pas du tout avec les garçons avec qui je partageais ma chambre. Ils étaient parfaitement immatures.

 

Jour 2 :

         La nuit a été compliquée, impossible de fermer l'œil. Au réveil, Alexia m'accueilli avec un magnifique « Tu as une mine affreuse ».

Le matin on divisa le groupe en deux, l'un étudiait la petite enfance, l'autre les grand jeux et l'après-midi inversement. Quand l'heure du gouter sonna, on se réunie dans la grande salle, à l'abri des flocons qui recommençais à tomber. Grelotant de froid, je rejoignis mes camarades de chambre près du radiateur :

- Quel temps de merde, on se pèle le cul, surtout que la grosse nous as appris un jeu totalement inutile, disait l'un d'eux.

Pauvre jeunesse

- D'ailleurs, dit Max, celui avec lequel j'avais le moins d'affinité, o ta pas trop fait chiez hier soir ?

- Non, ne t'inquiètes pas.

Bien sûr que si c'est vous qui m'avez fait chiez bande de connards, à trois heures du matin j'étais dans la salle de formation à regarder la neige tombée. Mais je ne m'en plaignais pas. En effet, alors que je m'ennuyais ferme, la jeune fille du staff que j'avais remarqué la veille m'avait rejoint. Bien qu'étonné dans un premier temps, je fus enchanté de cette compagnie. Elle s'appelait Romane et travaillais ici comme animatrice pour enfant porteur d'handicape. Elle s'occupais d'un petit loulou de 8 ans handicapé mentale et moteur, mais elle l'aimait beaucoup car le fait d'être constamment avec lui as tisser un lien entre eux.

Plus je l'observais, plus je la trouvais belle. Ces cheveux blonds légèrement ondulée, ces yeux verts, ces lèvres fines. Elle n'avait pas de maquillage pour gâcher ce beau visage et était habiller de manière confortable. Elle était simple mais incroyable. On parla pendant de longues heures jusqu'à ce que les pas dans l'escalier nous réveillent de notre rêve éveillé.

- Je vais aller prendre mon déjeuner avec les autres, ça a était un plaisir de te rencontrer romane.

-Je dois aller dans le bâtiment principal également, je te raccompagne.

Cette fille est vraiment fabuleuse.

Jour 7 :

Le stage se finit. Tout le monde a validé sa session, même les trois branlos qui étaient dans ma chambre.

Alors que je mettais ma valise dans le coffre de la voiture de mon père, je vis Romane près du portail, emmitouflée dans un blouson épais.

- Tu peux attendre une seconde s'il te plait, demandais-je à mon père

Je la rejoignis et on s'éloigna des regards indiscrets.

- C'était cool de se rencontrer, lui dis-je après un silence gênant

Sans crier garde, elle me donna un baiser long et tendre. Je lui rendis en essayant de lui transmettre toute mon affection pour elle.

- Je suis sur Lyon cette année, me dit-elle après que nos lèvres se soit séparées, ce qui serait cool, c'est de se revoir.

Un sourire flottait sur son visage, et après lui avoir promis, je rejoignis mon père.

- Qu'est-ce que tu faisais, m'interrogea mon père suspicieux.

- Je disais au revoir à une nouvelle amie

-Bizarre, je ne l'ai pas vu

En me retournant, je constatai, en effet, qu'elle était déjà repartie.

 

Jours 14 :

Après de longue conversation par message, on décida de se revoir avec Romane. Tous étaient très naturel et j'aimais ça.

A mon arrivée, elle m'entraina dans la cuisine pour l'aider à préparer à manger. Cependant, l'épreuve de la chapelure sur des morceaux de viande se compliqua quand on se rendit compte qu'on avait que de la crème liquide pour la faire tenir. Après quelques essais plus ou moins réussi, en enfourna le tous en riant pour que ça tienne. Le temps que la cuisson se fasse, on sortit l'apéro.

- A notre première soirée en tête à tête, dit-elle en levant son verre.

- Santé chérie

Et on finit notre verre d'un trait, très vite remplie de nouveau. La soirée se passa très bien, le volume de nos voix et de nos rires montèrent de façon proportionnelle à notre taux d'alcoolémie.

- Aller vient chéri, criât-elle en se levant d'un coup, on va décuver dans un bar.

Me relevant, je l'attrapai par la taille et l'embrassai passionnément. On s'habilla, non sans mal, et sorti dans la nuit lyonnaise. Après quelque minute de marche, nous voilà accoudés à un bar branché, entouré de jeune pour la plupart ivre. Le barman arriva et me demanda ce que je voulais :

- Dix shooters chacun, demandais-je à Romane.

- Pas autant je risque de vomir

-Cinq chacun alors

- Bon d'accord

- Cinq chacun donc dis shooters s'il vous plait, m'adressant cette fois au barman qui me regardé d'un air interloqué.

Il les versa devant moi, puis prit la machine pour la carte bleue :

- C'est moi qui paie, dis-je en sortant le moyen de paiement

- ça je m'en serais douter, marmonna le barman

- Merci mon choux, criât Romane en m'embrassant.

On resta une heure à discuter, puis quand nos têtes s'apprêtèrent à exploser, on rentra chez elle, ces cinq shooters encore plein sur le comptoir.

S'affalant comme des ivrognes sur son lit, on attendit que celui-ci arrête de tourner. Puis on s'embrassa, d'abord timidement puis avec plus d'ardeur. Doucement, la température monta dans la chambre et la fin de soirée fut merveilleuse.

 

Jour 30 :

Voilà quelque semaine que je suis en coule avec un ange. On se ballade régulièrement dans le parc de la tête d'or car les beaux jours sont enfin de retour. S'arrêtant à un stand de boisson fraiche, je commandai deux grands cocas :

- Voilà quelqu'un qui as une soif incroyable, plaisanta le vendeur.

Gloussant comme des enfants on alla se mettre à l'ombre d'un arbre dans l'herbe. A peine installée que mon réveil sonna sur mon portable :

- Qu'est-ce que c'est, me demanda Romane, curieuse de me voir prendre des cachets

- Un vieux traitement que je songe sérieusement à arrêter.

Allongés sur le ventre, main dans la main, on parla de nos projets pour l'avenir. Je fus heureux de savoir qu'elle aussi voulait partir faire un an d'étude à l'étranger. On parla longuement des destinations de rêves qu'on aimerait visiter. Canada, Australie, Thaïlande furent les trois destinations qui venaient tous de suite.

Pour clore cette belle journée, on s'offrit un buffet a volonté dans un restaurant chinois. Etant tous les deux des amateurs de nourriture asiatique, on allait se régaler. Ramenant une assiette débordante de mets divers, je laissai Romane piquait dedans à son bon vouloir. La soirée aurait pu être meilleur si l'enfant de la table à côté arrêtait de nous fixer quand on parlait.

On rentra chez moi et, avachit sur le lit pour digérer, je regardai romane jouer sa curieuse en regardant mes livres. Elle sortit un cahier et commença à le lire :

- Tu as un journal intime, dit-elle en rigolant.

- Oui, depuis un bout de temps, j'écris les événements marquant dedans de façon narrative, comme si c'était un livre.

- Tu le relit des fois

- Non, répondis-je en buvant un verre d'eau.

- Tu devrais, en le lisant on comprend vite qu'en réalité je n'existe pas.

M'étranglant avec l'eau, je toussai pendant quelques minutes. Quand je ré-ouvrit les yeux, à moitié étouffer, le cahier était par terre, Romane disparut.

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