Chez Gaston, le notre

joss-cat

Ce que j'ai envie de dire tient en quelques mots enrobés de chocolat menthe, dans la vitrine sucre glace de la boulangerie d'en face où très souvent je me délasse, dans un jacuzzi d'îles flottantes et de millefeuilles au café.

Dans son grand four, Gaston, le pâtissier en prépare des petits, que l'on mange d'une seule bouchée et ses mignardises bourgeonnantes et costumées, fondent sur le palais des rois et des reines comme sur ceux des énergumènes.

Notre homme, aussi doué que Le Nôtre, mais c'est le notre, fait valser la chantilly en chantant la Traviata, tandis que sa dame aux camélias, accueille ceux qui ont un petit creux sous les côtes.

Les croissants, confiseries éclats d'amandes, meringues et fruits confits dansent car, confidence, pendant leurs vacances ils ont un peu trempés dans l'alcool d'un ciel d'étoiles Espagnol.

Je plains les vaches dans leurs enclos condamner à regarder passer les Paris-Brest, que leur vie semble indigeste, à les voir filer sans cesse, j'en deviendrais marteau.

Madame, s'il vous plait, je voudrais ce gâteau- Ce sera tout ? Répond-elle, sa question est bien embarrassante, je tire nerveusement sur mes bretelles… J'ai peu d'argent sur moi.

J'achèterai bien toute la boutique, instant critique, me fera t'elle crédit, ou pas ?


Braumann ( Sacem)

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