Chute imminente

"Tu ne crois pas qu'on devrait l'arrêter ? L'empêcher de ce faire du mal ?"

Je suis au bord du gouffre. Encore un pas et je tomberai dans le vide. Sans possibilité de revenir en arrière.Pour tout dire, je pense que la vie est ainsi faite. Que le jour de notre naissance, une route apparaît devant nous et qu'au final nous ne pouvons qu'avancer, quoi qu'il advienne. Mais parfois, il arrive qu'une brèche se forme sous nos pieds et on chute. Encore et encore. Sans pouvoir s'arrêter. Et devant nous la Mort est là. Elle nous appelle. Murmure notre nom. Et moi je suis dans ce cas-là, les cheveux en batailles, le visage blême et mon mascara parti en vrille sur mes joues. 

Physiquement je suis vivante puisque mon cœur bat encore dans ma poitrine mais psychologiquement, ce n'est pas la même chose.

Je suis un zombie.

Mais bientôt je ne serai plus de ce monde.

C'est étrange, tout de même. Ce pouvoir qu'on les mots de pouvoir vous briser en une seule phrase. Cette dîtes phrase qui fait le même effet qu'un fouet qu'on nous claquerai dans notre dos et qui nous ferait tomber à genoux.

"Voilà je voulais te le dire depuis longtemps mais... Je t'aime.

- Je suis désolé mais ce n'est pas réciproque."

Il ne me reste plus qu'à plonger, égoïste que je suis.La chute est longue et douloureuse. C'est comme descendre une montagne et faire un faux pas, on ne s'arrête pas immédiatement. Non. D'abord on traverse un tas de ronces qui vous pique et les branches qui vous griffent. Alors c'est ça, la mutilation ? Ces cicatrices qui parcourent nos veines, faisant s'écouler le fameux  liquide qui permet de faire marcher nos organes ?

Je veux mourir.

Et pendant ma chute je vois ma vie défiler. Ma naissance jusqu'à cet instant précis. Je vois ma famille, mes amis... Tous ces moments de joies intenses que j'ai vécue au cours de mon existence. Et tout ça balayer par une seule et simple phrase que tout le monde a entendu une fois dans sa vie.

Je veux vivre.

"L'hypocrite que je suis à chantée une chanson d'amour aux paroles contradictoires."

Mais c'est trop tard. Je ne peux faire qu'une chose maintenant :

Chuter.

Encore et encore...

"Pour quoi faire ? Après tout, même les pentes de la colline l'invitent à commettre l'irréparable."