Cinder

chapitre 1:

Le soleil et ses rayons dorés touchent pour la première fois de la journée un petit village situé en Allemagne du nom de Osterheide.

Le lieu est magnifique mais peu de gens le connaissent. Des prairies à perte de vue laissent le vent souffler sur les hautes herbes qui les recouvrent, les entraînants dans une danse effrénée. Il n'y a pas d'horizon, la mer et le ciel se tendent les bras et ne connaissent aucunes limites, là-bas, le silence est roi, et les vibrations que feraient un papillon suffiraient à détruire le calme ambiant qui règne. Une loi a été créée, imposant un calme éternel, pour une vie paisible et absolue.

Pourtant, il est une maison qui ne tient pas compte de ces règles et profane la loi imposée. Elle est isolée du village et ainsi, personne n'entend les exclamations, les cris poussés à longueur de journée.

C'est la maison des Maussigny.

Au village, une rumeur parle d'une enfant maigre et mal vêtue, se cachant aux yeux de tous. Mais ici, chacun s'occupe de ses affaires, on ne s'occupe pas des oignons de son voisin.

La loi autorisant l'esclavage a été abolie il y a bien des années mais certaines personnes n'en tiennent pas rigueur.

Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Cinder a toujours été au travail des Maussigny et même après la mort du mari, cela n'a pas changé. Une routine s'est installée, et la pauvre enfant - qui n'en est plus une - n'écoute plus toutes les critiques, remarques et insultes qui lui sont adressées. Elle s'est toujours occupée de la maison familiale de ceux qui l'avaient adopté et il en avait toujours été ainsi.

Mais revenons au sujet de départ, le soleil touchait donc pour la première fois de la journée le petit village d'Osterheide et les oiseaux s'étaient mis à chanter.

Le doux son qui sortait de leur gorge réveilla Cinder qui se leva du vieux matelas qui lui faisait office de lit et ouvrit la fenêtre, laissant la lumière passer. Mme Maussigny avait jugé inutile de lui faire installer l'électricité dans sa chambre, et lorsque la journée prenait fin et que les derniers rayons disparaissaient derrière la montagne, l'obscurité la plus totale l'engloutissait.

Les Maussigny possédaient un élevage de lapins et trouvant la tâche trop ingrate, tout le travail lui revenait.

Elle se dépêcha d'aller les nourrir, puis, après s'être habillée, alla réveiller Ciane et Bella les filles de Mme Maussigny.

— Mademoiselle Ciane, il est l'heure de vous lever.

— bonjour mademoiselle Bella, votre entretiens avec votre professeur principal est dans un peu plus d'une heure, je vais vous préparer votre petit déjeuner.

Cinder avait des règles à respecter, et vouvoyer sa tutrice et ses filles en faisait partie. Puis, elle alla préparer un déjeuner.

Elle remplit deux bols de lait chaud puis prépara un thé au romarin qu'elle disposa avec des parts de brioche fourrée au chocolat et des tartines beurrées avec des pots de confitures diverses.

Ensuite, elle alla cueillir un bouquet de roses blanches qu'elle plaça dans le vase préféré de Bella, il était blanc, avec des petits bonhommes qui, selon Ciane et Bella, se nommaient « smileys ».

Celle-ci descendit d'ailleurs, son téléphone comme accroché à sa main, ses yeux ne quittait pas l'écran.

Elle s'assit comme à son habitude en face de la vielle horloge et se mit à manger distraitement le déjeuner que Cinder s'était appliquée à faire. Jamais la famille ne lui avait fait remarquer toutes les petites attentions, tel que le bouquet de fleurs, qu'elle leurs en apportait, mais quand il lui arrivait d'oublier d'en préparer une, elle se faisait réprimander.