Civaux - la ronde des pierres
rechab
Ici nous sommes devant une assemblée
d'auvents de calcaire
ne devant rien à l'ère glaciaire.
C'est une palissade de pierres dressées
qui entoure un vaste champ
témoin de luttes meurtrières.
La liturgie des chants
ne contient plus de prières.
Depuis tout ce temps
les mémoires se sont effacées
dans les gémissements
des siècles passés.
Que sont devenus les hommes
occupant tous ces tombeaux
de la nécropole de Civaux ?
Sont-ils maintenant les fantômes
des années s'accumulant
comme autant de sédiments,
eux, tourbillonnant avec leurs ailes
autour de la chapelle ?
Il faudrait demander au lierre
qui a entendu leurs murmures,
puis les a recouverts
avant de conquérir ses murs.
Du cimetière aussi vaste qu'une ville,
une fois vidé de ses habitants,
on ne trouve plus aucun gisant,
- pas un seul parmi dix-mille -.
C'est peut-être que le vent
s'est infiltré dans les failles
et a dispersé les ossements
du champ de bataille...
Que faire de ces tombeaux vides ?
Dresser ces sépultures
comme autant de sculptures
dans la plaine aride ?
Elles sont scellées dans le mystère,
Aucun témoin n'a survécu
pour nous raconter ce qu'ils ont vu
( ou alors ils préfèrent se taire )
car l'histoire est enfouie
profondément sous la terre,
pour s'y soustraire
dans les rideaux de l'oubli.
Que les récits se taisent,
que les légendes ne parlent pas,
les pierres dressées là-bas
laissent cours à toutes hypothèses...
RC
il fut écrit aussi...
· Il y a plus d'un an ·par quelles mains dressées
l’empreinte des prières
s'est figée, dans cette ronde de pierre ?
Une danse macabre de sépulcres
où la pluie a creusé ses sillons
comme les rides d'un vieux front...
C'est un de ces Alyscamps
à la liturgie des champs de bataille,
où les prières sont rongées
de lichens et de lierre .
De très loin, résonnent encore
les olifants et les cors :
l'estoc des glaives :
que les couvercles se soulèvent ,
que les blessés appellent au secours ,
les auvents de calcaire
ont ce gémissement sourd
des hordes de pierres
succédant aux pierres,
comme des corps
qui resteraient figés
avec l'éternité comme décor …
A Civaux, est-ce que ce sont des hommes
qui nous plantent leur mémoire,
comme se pressent leurs corps fantômes
à la verticale de l'histoire ?
Cette histoire qui oublie sciemment
nos défaites :
mais que sait-on de ces combattants ?
Même leurs squelettes
ne nous disent rien de leur destin ,
malgré leurs lourds auvents
qui finissent par s'éroder à tout vent :
Nous sommes comme ces gisants
vaincus par le temps :
celui qui se perd dans le noir ;
il recouvre lentement
tombeaux et ossements
de lourds sédiments
et du mystère
à jamais scellé dans la pierre.
rechab
Chouette...
· Il y a plus d'un an ·Mais il faudrait vraiment passer par un site qui accepte des photos !!!
Gabriel Meunier
c'est pour ça que je l'ai mis aussi sur facebook !
· Il y a plus d'un an ·rechab