J'ai toujours aimé voir les gens marcher de dos.
J'observe leur allure, leur démarche, ça m'amuse. C'est qu'on peut en deviner des choses quand les personnes s'éloignent de vous!
Ce Monsieur quand je l'ai vu, il m'a tout de suite attendri.
Visiblement fatigué, il devait rentrer chez lui.
Il penchait un peu sur le côté gauche, c'était émouvant.
J'ai compris qu'il mangeait à sa façon de bouger les bras, de porter les mains à son visage, régulièrement.
Je n'ai pas vu venir le moment où il a balancé derrière lui, comme ça, en pleine rue, ses emballages de Balisto.
Je les ai vus tomber les uns après les autres.
«Mais ce n'est pas possible, il se dévore le paquet entier, ou quoi!»
Bêtement, je me suis senti trahi. Lui que, sans connaître, je trouvais si gentil.
Et voilà que par paresse, faiblesse, je ne sais trop, il polluait la rue de ses plastiques mâchouillés.
Alors je les ai ramassés, je les ai jetés et j'ai continué, écœuré.
Cochonailleur, va!
TIMothée
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Le titre fait référence à un album de Samsam,
Samsam et les cochonailleurs, paru aux édition Milan.