Cochonne insurrection
Jean Claude Blanc
Cochonne insurrection
On a ras la casquette, bonnets multicolores
Notre bonnet phrygien, ne sert que de décor
La Bretagne s’embrase, dépasse un peu la dose
On constate les dégâts, mais on oublie la cause
On veut construire l’Europe, mais y’a plus de nations
Le citoyen chauvin, plaide pour sa région
Dans la moindre bourgade, on prie pour son clocher
La girouette Hollande, un peu désorientée
Estime que « tout va bien, Madame la République »
J’ai ma boite à outils, pour visser mon public
Avec vos impôts, (ça c’est en italique)
Les riches plient bagage, ailleurs pour le fric
Pas comble de malheur, les sondages sont pas bons
Y’aurait que le père Valls, pour sauver la maison
Les pompiers pyromanes raniment les tisons
Ne cessent de s’enflammer, le front et Mélenchon
Dans tous les coins de France, la torche est allumée
Suffit d’une étincelle, et tout va exploser
A force de couver, jaillissent des flammèches
Le pouvoir, le voit pas, mais c’est vraiment la dèche
La fronde s’amplifie, à la moindre occasion
Les profs, les ouvriers, les gosses, les patrons
Chacun a son prétexte, pour sa révolution
Et tout ça, c’est parti, cochonne insurrection
Bonnets rouges bretons, qui pêchent la sardine
Sont les poissons d’avril, la galerie, animent
Les médias se régalent, n’en perdent pas une miette
Les pétards, fumigènes, pour eux, fête foraine
Président comprend rien, ou bien il fait semblant
Ne voit dans l’iceberg, que la part apparente
Les trublions, condamne, mais juste pour la forme
Le peuple est humilié, c’est lui que l’on le sermonne
Au-delà des casseurs, toujours les mêmes d’ailleurs
A gauche, comme à droite, les extrêmes font fureur
On sent monter d’en bas, la peur et la colère
Faut pas être devin, prémisses de la guerre
La cocotte-minute, est tellement saturée
A force de bouillir, va péter à la tronche
De ceux qui passent leur temps, à tout élucubrer
Revanche inévitable, d’un pays qui s’enfonce
La planète se réchauffe, on croit pas si bien dire
L’histoire se répète, cette fois va mourir
Politiques visionnaires, pour leurs propres intérêts
Ne peuvent colmater, les chambres à air usées
Jacques fataliste, Attali socialiste (clin d’œil à Diderot)
Nous promet le déluge, et la crise infinie
Car le bout du tunnel, c’est une plaisanterie
Comme blaireau basique, j’entonne, plus belle la vie
Les partis effrayés, prêchent l’union sacrée
Au bal de la marine, veulent pas aller valser
Le mariage pour tous, pour une fois établi
François Copé, Hollande, nous couvrent de confettis
Le mal est plus profond, inexploré l’abime
L’inconscient collectif, symbole inutile
Qu’enseigne pas l’ENA, école des artistes
Une forme de penser, de façon primitive
Ce n’est pas par magie, qu’on se réconcilie
C’est comme le Saint-Esprit, abstrait pour ses bienfaits
Sans même communiquer, le monde communie
Pour le pire, le meilleur, on est tous embarqués
Dans l’Arche de Noé, les émigrés s’enfuient
Les infos, nous enfument, écument l’actualité
Nous montrent le verni, jamais la vérité
« Roupillez, braves gens, on veille sur vos nuits »
Envie de rétorquer, « ta Bible, m’anesthésie »
En cette période morose, est remonté d’un cran
La haine, le mépris, d’un racisme arrogant
Démocrates sincères, doivent se gratter le crâne
Comment est-ce arrivé, sont perverties nos âmes
C’est la loi de la rue, qui donne la réplique
De mettre face à face, syndicats, et police
Encourager les cris, des grandes gueules élues
On va droit dans le mur, humanité foutue
Trèfle de plaisanterie, lapin dans la luzerne
En guise de porte-bonheur, notre humeur est en berne
Sa grogne, on se la garde, en notre fort intérieur
« Il y a plus malheureux », des boniments flatteurs…
Manif de bonnets rouges, un épiphénomène
Mais a fait des émules, la France se gangrène
Ça va faire du pétard, si tout le monde s’en mêle
Faut préserver la paix, la concorde est si frêle
On n’est plus marionnettes, qu’on mène à la baguette JC Blanc novembre 2013 (ça craint)
Merci JC. Tant qu'il y aura des combats à mener, il y aura de la vie...
· Il y a environ 11 ans ·ahqepha