Colore-moi Chapitre 10

Alicia Lo

Je ne peux pas me défaire d'elle. Ces sentiments sont tous nouveaux pour moi et c'est la première fois que je ressens une telle chose. Pour la première fois de ma vie, je peux dire que je me sens en vie. Je crois que j'ai trouvé enfin un but dans ma vie, une raison de me lever tous les matins. C'est peut-être excessif mais j'ai vraiment l'impression de tenir au bout de mes lèvres la réponse à tant de questions. C'est comme si je l'avais attendu elle pendant presque dix huit ans.

C'est elle qui rompt notre étreinte doucement.

« Il faut que j'y aille. » A-t-elle prononcé si bat que j'ai l'impression que quelque chose ne va pas.

« J'ai fais quelque chose de mal ? 

-       Non.. ! On se voit demain, même heure ?

-       D'accord. »

Et elle a disparu dans un paysage pluvieux me laissant à nouveau seul dans ma solitude.

***

Maxime s'est incrusté chez moi. Il me raconte comment se sont passées les auditions de son groupe –oui parce que ce con est talentueux- et me raconte l'arrivée d'une blonde mais j'avoue ne pas avoir trop suivi son histoire. Je suis trop occupé à réaliser mon premier travail d'arts p. à présenter au bac.

« Mais quel culot c'te meuf ! » A soudain hurlé Maxime, me sortant de mes pensées.

« Clément, tu m'écoutes ou quoi ?!

-       Ouais, tu veux te la faire quoi. Comme d'hab. »

Il s'est arrêté un instant et il a fixé le plafond un moment avant de reprendre.

« Nan, ça serait comme couché ave un mec. Elle est sûrement dominatrice. Quoique, elle est bonne et ça pourrait être cool. »

J'ai levé les yeux au ciel.

« Quoi ? Moi au moins je ne suis pas puceau ! 

-       Je ne suis pas comme toi à sauter sur la première venue n'importe où, n'importe quand, me suis-je défendu.

-       T'es du genre à ne pas sauter, ouais ! ça devient critique.. ! »

J'ai levé les yeux au ciel. Néanmoins, je sais qu'il a raison au fond. Ce n'est pas que je n'ai jamais été attiré sexuellement par une fille mais je ne suis jamais vraiment sorti avec quelqu'un et puis j'ai des principes.

« Viens en soirée avec moi, je vais te présenter des copines !

-       Sans façon, garde les filles faciles pour toi. »

Maxime n'a pas cherché à se défendre, ce qui signifie qu'il est déjà en train de penser à quelque chose d'autre qui l'a captivé et…

« En fait, ta blonde ? »

Voilà ce que je craignais.

« Mh. 

-       Et il s'est passé quoi ?

-       Rien. »

Je ne vois pas pourquoi je m'efforce de cacher ce qu'il s'est passé, il me connait par cœur.

Il saute de mon lit –où il s'était allongé pour envoyer des sms- et recule ma chaise pour me faire face.

« MYTHO ! A-t-il hurlé.

-       Je l'ai embrassé… Ai-je avoué.

-       ET ?! S'est-il enthousiasmé.

-        Et rien puis rien du tout ! »

Je l'ai poussé pour retourner sur mon ordi.

« T'es grave con ! M'a-t-il insulté.

-       Parce que je ne lui ai pas sauté dessus contre un arbre dans un parc?

-       En tout cas, moi je l'aurais fais ! En plus c'est trop chelou ce que t'es en train de faire sur photoshop !»

J'ai étouffé un sourire parce que je sais qu'il en est vraiment capable et sa réaction face à mon travail m'a plu. C'est le sentiment que je veux faire ressentir au spectateur.

Il regarde son portable.

« Faut que j'y aille ma gueule ! A plus ! »

Je lui fais signe de la main. Une fois l'énergumène parti, je peux me concentrer à nouveau sur mon travail quand un sms m'interrompt.

Margaux à Clément, 20h13 : « Je crois que je suis tombé un peu malade à cause de la pluie, je ne pourrais pas être au rendez-vous de demain. Mais si tu veux vraiment un cours, tu peux venir chez moi. :) »

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