Colore-moi Chapitre 3

Alicia Lo

Quand je parle d'Art, il est impossible de m'arrêter. Je pourrais en parler pendant des heures. J'y pense toute la journée, je trouve l'inspiration dans chaque scène du quotidien. Je me suis dis que j'allais la saouler avec tous mes propos sans doute incompréhensibles pour elle mais elle semble captivée. Sans doute parce que je vis l'Art, quand j'en parle, mon cœur se met à battre plus vite. On m'a souvent dit que quand je parle d'Art, je réussi à transmettre ma passion à mes interlocuteurs. J'espère l'avoir captivée autant que son sourire m'a touché.

« Arrivée Gare Centre Reims. Bienvenue à Reims. » M'a coupé cette voix électronique très désagréable.

Margaux s'est levée et elle a repris son sac. Je l'ai imité.

« Merci pour ce cours particulier Monsieur l'Artiste ! C'était très instructif. »

Ma pochette sous le bras, je suis descendu de la voiture à ses côtés. Là, une pensée m'a frôlé l'esprit et j'ai eu comme un léger pincement au cœur. Il est l'heure de se dire au revoir… ou adieu. Qui sait quand je la reverrai, si on vient à se revoir un jour… Comme à son habitude, elle m'a devancé.

« Tu prends souvent le TGV pour venir à Reims ? 

-       Tous les dimanches à 18h15 à la Gare Est de Paris. » Dis-je avec espoir qu'elle en fasse de même.

Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle m'a sourit avant de s'adresser une dernière fois à moi et de partir dans le sens opposé du mien.

« On se voit la semaine prochaine alors. Dimanche, 18h15, Gare Est de Paris, Voiture 18, place 76-77. »

***

Je rentre chez moi un peu perturbé. Tout le long du trajet, j'ai réalisé que je n'avais parler que de moi et que je ne sais absolument rien à propos d'elle si ce n'est son prénom. Alors, que je l'essaie mon imagination lui donné une vie factice.

Le trajet de la gare à chez moi n'est pas vraiment long, j'habite à Saint-Rémi. Une fois arrivé, il est 19h passé. M'a mère me serre dans ses bras.

« Alors comment s'est passé ton week-end?

-       Ennuyeux, comme d'habitude ! »

Mes mots l'a font sourire. J'adore ma mère, c'est une femme très courageuse. Comme toutes les mères divorcées, je suppose.

« Tu as faim ? » Me demande ma mère.

Mais avant que je ne puisse lui répondre, une petite tornade d'un mètre trente arrive en trompe dans le salon.

« Oui, il est rentré ! Je te le passe !» Hurle ma petite sœur, le téléphone fixe collé à l'oreille.

Elle me regarde est sourit avant de me passer le téléphone.

« Allô ?

-       Bah alors sale gay, tu ne réponds plus au téléphone ? »

Ça c'est Maxime, mon meilleur ami d'enfance. Ouais, il parle souvent comme ça.

« Je n'avais plus de batterie, désolé  mec.

-       Tu me fais chier ! Viens, on va courir au parc Léo. Sois là dans dix minutes petite pute ! »

Je n'ai pas eu le temps de décliner son invitation qu'il avait déjà raccroché. Impossible de me défiler. Je balance mon sac et ma pochette dans ma chambre et j'enfile le premier jogging que je trouve ainsi qu'un sweat bleu ciel.

« Ne rentre pas trop tard et fais attention à toi ! » M'adresse ma mère.

« Défonce-le ! » Me hurle Laïna avec motivation.

Je lui souris avant de sortir. Bien sûr que je vais le défoncer ce sale gay prétentieux. De nous deux, c'est moi le plus fort. J'aime courir, ça me vide la tête quand je suis trop émotif pour peindre.

***

« Cinq tours ! » Me défis Maxime à peine suis-je arrivé au skate park, notre point de rendez-vous habituel.

Je hoche la tête en signe d'approbation et en une fraction de seconde, il pose ses mains sur mes épaules et me pousse un grand coup vers l'arrière. Je manque de tombe pendant que ce petit con tape un sprint pour me distancer d'entré de jeu. Un sourire se dessine sur mon visage. Je vais te défoncer !

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