Colore-moi Chapitre 8
Alicia Lo
Lundi soir, toujours aucun appel ou sms… Je sais, ça fait à peine 24 heure mais je m'impatiente vraiment ! Pas le temps de me morfondre qu'un appel entrant me sort de mes pensées. Je saute sur mon lit à toute vitesse pour attraper l'objet de mes convoitises –que j'avais préalablement balancé par lassitude-. Mon empressement est de courte durée. C'est Maxime qui m'appelle.
« Allô ?
- Salut bébé, comment ça va ? Me demande-t-il avec une fausse voix sensuelle.
- Ta gueule sale gay ! Dis-je par reflexe tout en essayant de cacher ma déception.
- Arrête de me juger ! S'est-il faussement victimisé.
- Qu'est-ce que tu veux ? Me suis-je impatienté.
- Tant d'impatience.. ! Tu viens courir ? »
J'ai eu un temps de réflexion. Pourquoi pas ? Au moins, ça m'empêchera de penser à cet appel ou ce sms qui ne vient pas.
***
Je distance Maxime d'au moins dix mètres. Il crache ses poumons tout en m'insultant ce qui me fait rire aux éclats.
Pour qu'il ne décède pas, je décide de ralentir et d'aller m'asseoir sur un banc. Puis il prend place à côté de moi et commence à faire son « Maxime ».
« En fait, tu l'as revu Madame-la-mystérieuse-du-TGV ?
- Ouais.
- « Ouais » ? ça veut dire quoi ça ? Elle est moins bonne que dans tes souvenirs ? »
Il a pris cet air que je n'aime pas trop, celui qui veut dire Je-ne-te-lâcherai-pas-avant-de-savoir-tout-ce-qu'il-y-a-à-savoir. Néanmoins, j'essaye de m'en échapper.
« Le terme « Bonne » est péjoratif et quand bien même je cautionnerai ce langage, tout est relatif.
- Oh ! ça va ! On sait que tu es une bête de littéraire ! Et arrête de te cacher derrière des propos intelligents ! S'est-il lassé.
- Je la trouve belle. » Ai-je avoué.
Il m'a regardé et a levé les yeux au ciel en hochant sa tête de gauche à droite comme pour dire Mon-dieu-comment-ça-se-fait-que-je-sois-pote-avec-ce-gars.
Dans un geste banal, j'ai sorti mon portable de ma poche pour regarder l'heure. Là, mon cœur s'est mis à battre plus fort.
Mon écran m'annonce un sms provenant d'un numéro inconnu.