Colore-moi Chapitre 9
Alicia Lo
Mon cœur bat à toute vitesse sans que je ne puisse l'expliquer. J'ouvre le sms.
Numéro inconnu à 18h47: « Salut, c'est Margaux ! Tu es libre demain vers 18h ? Comme il fait beau en ce moment on peut se poser dans un parc, nan ? Réponds-moi vite ! J »
Avant que Maxime ne vienne lire ce sms au dessus de mon épaule, je prétexte avoir mal à la tête pour rentrer chez moi et éviter ses questions déplacées. Bien sûr, je me fais insulter de fillette en le quittant ainsi.
Sur le chemin, j'entre son numéro dans mes contacts et je lui réponds rapidement.
Clément à Margaux 19h03 : « On peut se rejoindre au parc Léo au niveau de l'araignée à 18h ? »
A mon plus grand bonheur, mon portable s'est mis à vibrer quelque instant après voir envoyé le dernier sms.
Margaux à Clément 19h05 : « D'accord ! N'oublie pas tes cours d'espagnol ! A demain ;) »
***
Impossible de m'endormir, je suis trop impatient de la revoir et de ne pas avoir à nous quitter après seulement 45 minutes d'échange.
***
Les cours passent tellement lentement que je vais péter un câble.
« Tu te sens bien ? Me demande Laura en cours de philo.
- Ouais, j'ai juste mal dormi.. ! »
Je me demande pourquoi je n'arrive à parler à personne de mon rendez-vous avec Margaux. Ce n'est pas un secret d'Etat mais j'ai envie de garder ça pour moi. De la garder pour moi tout seul ?
***
18h, parc Léo à l'araignée. Je me pose contre un arbre et sors mon portable pour jouer à un jeu quelconque en attendant Margaux.
Sans que je ne m'y attende, une frappe sur mon épaule droite me sort de ma bulle.
« Hey ! Tu joues à quoi ? M'a-t-elle demandé en se penchant sur mon écran.
- Rien, c'est nul. On trouve un banc ? »
Elle m'a regardé dans les yeux et elle m'a sourit gentiment en acquiesçant.
Je marche à côté d'elle et je l'écoute me raconter sa journée. J'aime sa voix, elle est douce et calme. J'aime ce qu'elle me raconte ce qui est étrange parce que, j'en suis sûr, ces propos dans la bouche d'une autre me paraîtraient banals et sans intérêt.
Nous prenons place sur un banc. Je sors mes cours d'espagnol et là elle commence quelque chose que je trouve extraordinaire. Pour la première fois de toute ma vie, je comprends tout ce qu'elle m'explique. Elle est vraiment douée. Je me perds dans ses mots, je bois tout ce qu'elle prononce. Je fais une fixation sur ses lèvres à la fois savantes et désirables.
D'un coup, une goutte d'eau vient interrompre ma transe. Puis une autre, puis encore une autre. Je n'aime pas l'automne pour ça, la pluie.
Margaux me regarde en souriant comme si elle lisait dans mes pensées.
Il se met à pleuvoir de plus belle. Margaux et moi commençons une course poursuite vers un lieu où nous protéger au plus vite.
Nous trouvons refuge sous un grand arbre qui nous abrite plus ou moins de la pluie.
Nous sommes trempés et en nous regardant nous explosons de rire.
Alors, je me souviens que j'ai un sweat dans mon sac. Je le sors et je le pose sur les épaules de Margaux.
Là, je ne saurais décrire ce qu'il s'est passé entre nous. Mes mains qui ne veulent pas quitter le vêtement qui nous relie et mon regard qui plonge dans le sien. J'ai l'impression d'être en apesanteur et je ne peux réfréner mes pulsions plus longtemps.
J'attrape fermement le sweat et j'attire Margaux à moi. La chaleur de nos deux corps si proches l'un de l'autre et mes lèvres qui viennent enlacés les siennes passionnément nous plonge tous deux dans un paradis de plénitude.