Comanchero

aile68

Un peu croyant, un peu médium, il reçoit des messages dans ses rêves, l'Indien moderne ne parle pas de ces signes surnaturels, ses pensées flottent dans le vent, son front ceint d'un ruban lui donnent un air de Comanchero, il va attaquer dans la plaine fleurie tous ces pourquoi qui l'assaillent, toutes ces réponses voilées. Il porte un jean et une tunique à franges, l'ère moderne lui a ôté tous ses rêves de pouvoir, toutes ses illusions, il a encore le teint rouge brique de ses ancêtres qui ont vécu dans des tribus battues par les vents et le soleil. Le descendant du chef est resté un sage, les jours de fête il fait tourner le calumet de la paix, en signe de souvenir et d'un rite sacré. La squaw moderne porte encore des tresses ou lâche ses cheveux sur ses épaules, la vieille indienne a entre ses yeux bruns un signe inconnu des blancs, ceux-ci se font des tresses pour le plaisir, longues, brunes, brillantes au soleil du jour.

Rites et modernisme, cigarette au bec, l'Indien moderne avec sa tunique à franges, offre de quoi boire au blanc venu le voir, par curiosité et par véritable intérêt, un mariage se prépare dans la plus pure tradition des Comancheros. Il s'appelle Sous le vent, elle, c'est la nièce du Sage de la tribu, Fétu de paille car elle est mince et frêle. Les enfants ont confectionné des couronnes de plumes, rien ni personne ne les a arrêtés dans leur confection, ils ont travaillé du matin jusqu'au soir, avec passion et ferveur en chantant des chants qui unissent d'autres promis, et candidats à l'union sacrée.

Ce soir des silhouettes viendront visiter les futurs mariés, des sortes de fantômes ondoyant un peu flous et gris, ils formuleront dans des murmures un peu las le chant d'un mariage célèbre, celui du premier Indien moderne et de sa promise qui elle aussi reçoit des signes surnaturels, magiques et qui remontent à un Dieu dont la présence est encore vivante, confiante.

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