Comme les amoureux

Comme tous les amoureux qui s'étaient tant promis

De garder leurs cheveux bien à l'abri du gris

De ne jamais blesser, de ne jamais mentir

De ne rien oublier si ce n'est de mourir

Pardonne-moi ma diva de te lâcher la main

Si je pars avant toi et j'en prends le chemin

Mais le temps m'assassine et me courbe le dos

Les lumières des vitrines ont disparu bien tôt

Tu m'as donné ta vie, je t'ai prêté la mienne

Qu'il faut rendre aujourd'hui mais qu'à cela ne tienne

Je referme les yeux, un instant mon étoile

Pour mourir amoureux, pour crever de ce mal

Comme tous les amoureux, je m'allonge aujourd'hui

Exhibant mes cheveux, à mon goût bien trop gris

Je suis mort à l'instant où j'ai lu dans tes yeux

Il y a déjà longtemps que j'étais bien trop vieux

A quoi bon s'accrocher quand j'ai trop bien compris

Que le temps a brûlé ce qu'il nous a promis

Que les jours ont volé, que les nuits ont menti

Et fini par noyer le plus bel incendie

N'oublie pas ta promesse de ne pas trop pleurer

Retiens juste l'ivresse, la fièvre et la beauté

Tu garderas de moi quelques mots, quelques lettres

Quelques guitares de bois et des fenêtres ouvertes

Goûte encore aux plaisirs, offre-toi à ce temps

Tu n'as pas à rougir, tu l'as pris comme amant

Ce temps t'a vue si seule, ce temps que je déteste

Je lui crache à la gueule, pour le peu qu'il m'en reste

Je veux juste crier, juste que tu saches

A te voir t'envoler, c'est le cœur qu'on m'arrache

De décembre à janvier, de juillet à juin

C'est ton cœur qui a fait, un peu battre le mien

Sortir de ma geôle, revenir du tombeau

Pour couvrir tes épaules de ton sombre tricot

Mais je le sais trop bien, personne n'en revient

Alors couvre toi bien et prends bien soin du chien