Comme une rose

Penser à plus fort que soi, redevenir petite dans les jupes de ma mère, en couche-culotte et petite robe blanche, ma soeur et moi avons hérité des bonnes joues de mon père, à la différence près que ma soeur a toujours eu l'air d'une princesse à la peau délicate, fine. Je suis la version garçonne d'une fille qui croquait la vie par les deux bouts, pull bleu pour moi, un doux violet pour ma soeur, petite fille un peu trop raisonnable.

Je n'aime pas bien les changements de la vie, j'aurais aimé garder un peu de cette sauvagerie, de ce pep's qui me caractérisait, quoique la douceur c'est bien apprécié aussi, tout est question de dosage... Engranger des heures de sommeil pour réparer une mécanique un peu fatiguée, me rebooster, gagner face à la maladie du stress, goûter la joie d'être réveillée dans la nuit calme avec le frigo qui bourdonne.

Ranger la nuit, le jour, redonner de l'allure à mon chez-moi cosy, organiser un goûter avec une partie de la famille, y a des chaises et des fauteuils pour un petit régiment. Parsemer des bonbons un peu partout, que ça ressemble à une grande fête, la fête après les épreuves douloureuses, y a pas de raison que ce soit toujours noir. Un peu de rose, c'est pas mal aussi, champagne!

Aller me recoucher en pensant aux jupes de ma mère et à son sourire, son humour aussi, un élément qui la caractérise bien, la retrouver elle, qu'elle soit renouvelée et dispose, fraîche comme une rose.