Compagnons de l'Aubépin
Jean Claude Blanc
Compagnons de l'Aubépin
Y'avait Fernand, y'avait Quinquin
Mon frère Domi, fameux gredin
Toute une bande de coquins
Couraient les rues et les chemins
Sur la place de l'Aubépin
Après l'école et ses pensums
Se rassemblaient petits bonhommes
Les plus hardis, et les mutins
Les abonnés de la mistoufle
Gosses excités, mais pas farouches
Mais ne manquaient jamais de souffle
Tapaient la balle, mordus de foot
Etaient les rois de la provoc
Pas bien à l'aise dans leurs frocs
Pourtant avaient de ces marottes
Pour les sottises toujours raccords
Dès qu'il y'avait bêtise de faite
Etaient pas loin, pas les derniers
Tiraient pétards, dans les allées
Pour enrager les ménagères
Les dératés, avides d'espace
Toute une journée, tenus en place
Se relâchaient après la classe
Ça finissait par de la casse
Quelques vitrines parfois volaient
A coups de fronde, de pavés
Les lampadaires aussi visés
Les jeunes fripons, vite détalaient
Mais on n'était que des gamins
Culottes courtes, la goutte au nez
Le garde champêtre, souvent grondait
A son képi, on le craignait
Pas bien violente, leur enfance
Les compagnons de l'innocence
Fallait pourtant qu'ils prennent conscience
Qu'y a des limites à la patience
Mais dans le temps, on comprenait
Qu'on ne pouvait pas tout régler
A coups de lois et décrets
Il suffisait, d'une fessée
Dans nos cités peinturlurées
C'est devenu bien compliqué
De se parler, de négocier
Moindre méfait est réprimé
On fait appel aux policiers
Faut pas se laisser emmerder
C'est leur métier, leur vocation
De se farcir les trublions
Plus qu'à mon tour, j'ai fait le con
J'ai fait ma part, d'âneries
Heureusement dans mon pays
Pas de cellules, ni de prisons
Les compagnons de l'Aubépin
Aujourd'hui, ont de l'embonpoint
Mais des beaux jours se souviennent
Où l'on pistait à perdre haleine
Notre village s'est conformé
Aux règlements de la cité
Le couvre-feu comme à la guerre
Mais des enfants, y'en a plus guère
L'austérité règne partout
Monde qu'on nous fait, vaut plus un clou
Nos obsessions nous rendent fous
De notre espace, on est jaloux
Y'avait des mioches agités
Comme aujourd'hui, se chamaillaient
On vantait leur vitalité
Avaient raison d'en profiter
Les compagnons de l'Aubépin
Se sont mués en sauvageons
A ce que disent donneurs de leçons
Ils ont changé, c'est pas certain
Pour moi ne restent que des gamins
Juste des murs, pour horizon
Tellement cernés par le béton
Sont affamés, d'azur sans fin
JC Blanc avril 2021 (ce monde d'innocence a bien changé)
https://youtu.be/kJgDWhWmKV4
· Il y a plus de 3 ans ·flodeau
Le garde champêtre, souvent pétaradait
· Il y a plus de 3 ans ·Sur sa mobylette,
Comme une trompette.
En course poursuite éperdue et perdue
D’avance, contre des galopins mal tenus. :o))
Hervé Lénervé