CONCERTO EN DOIGT MAJEUR (Extrait de Perles de Pluie...)

Le Noir du ciel immense,

Troué du plein lunaire

Parsemé d'étoiles qui dansent,

Millions de flashs irréels et verts,

Où les blancs se mêlent

A des bleus ternaires,

Mystèrieusement arc-en-cielés

Tout cela murmure dans ma tête

Une symphonie

Qui m'épuise.

Lentement, elle débute

Par un sol que précède un Ré,

Puis un Fa dièse accouplé à un La

Me réclame un Ré.

L'andante  entame un Do majeur

Suivi d'un Mi en mineur,

Et un sol dièse termine sur un Si provocateur.

Le sol dièse, ensuite, retourne vers un Ré

Epuisé par le Si caressant,

Mais que le Ré ne cesse de lorgner en dièse,

Mais oui, Fa mineur, prends en étreinte ce La

Que le do, Ah ! si bien dièse,

Entend unir en un lien d'Amour intense

Si Arpégé, à une croche bien niaise !

D'adagio en largetto, tout me conduit

Vers l'Amour que des portées vibrantes,

Qui ressemblent à ces toiles palpitantes

Des preneuses d'otages faméliques

Et qui vous invitent à vous y glisser pour la nuit,

Me poussant à affronter une mort délivrante.

Voluptueusement, je m'y applique

Et de mon doigt majeur, touche

Devine, caresse

Toutes ces notes aux doux parfums

De musc enivrant

Eparpillées

Sur tous ces monts diaboliques.

Itinérant

De collines en vallées finissantes

Et en forêts ombreuses,

Epuisant

Le recel de toutes les envies

Et des désirs contenus, jamais assouvis,

J'aborde enfin ces pointes brunes

Et oppressantes

Qui défient ma raison,

Pour fondre enfin dans ma bouche.

Tous ces arc-en-ciels

Intensément bleu-charnus

Mystèrieusement blanc-de-lune

Etoilement-verts aux yeux de prune

Frissonnent alors sur mon corps nu !