Conclusion 2

lya

L’histoire que je raconte n’est pas une belle histoire. C’est l’histoire d’un échec, d’une désillusion et finalement l’histoire d’un fiasco.

Et cette réalité sur les sentiments humains. On croit tous aimer, mais qu’est ce que l’amour ? Les amoureux sont les plus sincères mythomanes : ils croient à leur beau petit mensonge. On ne peut pas les blâmer, ils en ont tellement besoin. C’est un peu leur raison de vivre, ce qui donne un sens à leur médiocre existence.

Vous pensez que pour vous c’est différent, que votre histoire est bien réelle et fondée sur une confiance mutuelle, sur des serments, un attachement partagé. Quelque chose de sérieux en somme. Du solide.

Je suis comme vous, je crois en mon histoire, malgré tout. J’y crois dur comme fer, et j’ai raison d’y croire car ça fonctionnera… Mais vous et moi, nous ne sommes que les non-exceptions qui confirment la règle.

Souvenez-vous d’Emma qui cherchait la réalisation dans son propre quotidien de ses lectures à l’eau de rose. Nous sommes de la même pâte. Bercés par une conception fusionnelle de l’amour, l’Amour avec un grand A. Le vrai, l’unique, l’insensé. Nous avons besoin de théâtralité. De séparation tragique, de retrouvailles éplorées, de conflits saccageurs, de drames.  De quoi se créer une belle histoire, se donner des raisons de douter pour mieux y croire.

C’est parce que l’on y croit que ça fonctionne. L’amour est une invention du cerveau humain. Ce n’est pas telle ou telle personne qu’on aime, et on ne l’aime surtout pas pour ce qu’elle est. C’est parce qu’on l’aime qu’on croit apprécier ce qu’elle est, c’est parce qu’on à besoin d’aimer qu’on aime cette personne en particulier.

En effet, on a tord de croire que l’amour vient du particulier (l’être aimé) au général (le sentiment universel), c’est au contraire du sentiment universel que né ce désir de trouver « quelqu’un » et une fois ce quelqu’un patiemment déniché, on voudrait s’imaginer que c’est lui qui à fait jaillir en nous, alors que nous n’y songions même pas, ce feu passionné qui nous unis désormais pour notre bonheur mutuel.

Ne dîtes pas que je suis pessimiste, vous auriez tord. Au contraire, l’illusion ne change rien à la beauté des choses. Nous avons raison d’y croire. Nos idées sont toutes puissantes et à force de le vouloir si fort, on parvient à concrétiser cette pure invention de l’esprit. Ce qui n’existe pas n’est pas pour autant dénué de beauté, et la beauté le matérialise.

L’amour est la plus merveilleuse illusion qui soit.

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