Constat d'époque
kelen
On enchaîne les mois l'ami, t'as vu tout ce temps qui passe ?
Hier c'était le printemps et aujourd'hui le vent nous glace
Où que l'on aille, où que l'on trace,
Y'a ce terreau qui fertilise le fascisme
Et de villes en villes, nos vies se cassent
Par manque d'altruisme
On dévisse sur nos falaises
On a les paumes en sang
On n'ira jamais demander de l'aide
Enfermés dans nos sentiments
Impossible de se parler, de se dire nos réalités
On préfère s'enrouler le cou d'un câble
Ou s'enivrer pour ne plus penser. Instables…
Ou détestables selon les instants
On est capable de tabasser nos semblables
Pour éviter leur compassion
On a toujours nos regards qui s'embrasent
Mais nos armes sont chargées d' balles à blanc
A quoi ça sert cette force qui nous fracasse
Si elle n'est pas porter par des convictions ?
On est vide. Vidés de toute substance.
Notre liberté est lacérée, la France s'enfonce
On a cassé les écrans, on s'est agacé de leurs égos
On a voulu dégommer leurs pions
Mais on a pas sur faire l'carreau
Alors on s'cartonne le cerveau
Avec toutes formes d'activisme
Agir, toujours agir pour éviter leur cynisme
Et chercher encore une preuve d'humanisme
Alors toujours on encaisse, on encaisse encore et encore
Mais la roue elle tourne quand d'abord ?
On va encore tenir combien de temps ?
Mille impacts dans cette époque de perdants.
On enchaîne les mois l'ami, déjà une nouvelle ère
Mais moi j'ai plus trop confiance en mes congénères
Qui génèrent la haine à coup de hache
Et sortent les chaines en fer pour laisser sur la peau des traces.
Des coups de couteau ou des coups de kalash
Pourquoi en 2016 on me parle encore de race ?
Epoque de fou furieux qui déverse sur l'asphalte de l'acide
Pour éviter d'avoir à regarder dans quel marasme
On patauge depuis 30 piges.
La vérité, bande de condamnés
c'est qu'on a oublié que dans nos cités
Y'a des cœurs, des enfants, des vies emplies de vide
Soyons donc déterminés à sortir d'prison notre humanisme.