Conte du soir
Francis Etienne Sicard Lundquist
Sonnet
Au parloir du silence une ombre aux mains de lin
Glisse des plis de temps dans un ventre de cruche
Où repose le miel d'une bruyante ruche
Déguisant le soleil sous un mot sibyllin.
L'horizon maquillé par des feux au déclin
Pétrit la pâte d'or d'un nuage en peluche
Dont l'émail se colore aux parois d'une huche
D'un éclat écarlate aux doigts de gobelin.
Des ronces de trésors et des brins de ficelle
Attachent l'aube noire au bout d'une étincelle
Qui flamboie au zénith comme une étoile à trous.
Le pouvoir d'une image ouvre alors la mémoire
Et brisant le cristal de nos puissants verrous
Verse sur nos sommeils le songe d'une histoire.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015
Le soir comme un commencement, comme une porte entrouverte vers un abysse de souvenirs que l'on devine à travers les lueurs sombres et dorées de vos vers ! Une porte qui prend le temps de se dévoiler, au fil des mots, dans une quête intèrieure que le Soleil mourant ne peut plus retenir. Et qui laisse deviner, à travers les replis d'un rayon argenté se faufilant dans la serrure, la profondeur immaculée des rêves à venir...
· Il y a plus de 9 ans ·J'aime beaucoup la manière dont les jeux d'ombres et de lumière, explicites ou suggérés -donnant lieu à un double jeu de contraste lumière/obscurité et implicite/explicite qui se fondent savamment l'un dans l'autre- tissent à ce poème une toile de rêve en devenir !
Florent Michel
· Il y a plus de 9 ans ·0 votre commentaire qu'ajouterais-je que vous n'ayez déjà dit? Oui ces portes que l'on entrouvre pour respirer les marges d'un monde enfoncé dans le rêve, univers bien plus important que celui qui limite les sens, un monde que l'on retrouve dans la prière dont le vive éclosion ouvre l'extase, en refermant les bruits et les visions dans des outres de temps
Francis Etienne Sicard Lundquist