Corde raide

Me promenant le long d'une voie ferrée
La tête dans les nuages au songe d'un amour
Je ne pus remarquer à moitié enterrée
Une rose trémière qui survivait toujours

Longeant les rails depuis longtemps désertés
Plongé dans les sombres pensées du malheur
Je ne pus entendre les oisillons m'alerter
Qu'un danger les eusse guettés sur l'heure

De billes en billes sautant d'un pas léger
Libre comme le vent à la cime des arbres
Je ne pus distinguer un enfant négligé
Laisser malgré lui à son destin macabre

La réalité me fait face en cette fin de voie
Me disant à mi-mots que si il est bon de rêver
Mieux est de ne pas rester là, suspendu et sans voix
Parce que d'autres parfois, ont pu être sauvés...