Cordes Vocales

Antistrophé

Un texte que j'ai expulsé.


Cordes vocales




Je voudrais arracher mes cordes vocales, être condamné au mutisme qui me va si bien et au sang qui jouirait de rencontrer l'air si doux et infect de l'extérieur qui me ronge comme l'océan bouffe le rocher.

Là, d'un coup, plonger mes ongles cassés dans ma paume d'Adam et tirer d'un coup sec pour entendre la dernière note d'hurlement pour l'infinité des temps se disloquer en un rien d'existence.

Et de ce mutisme passer à l'étape de la surdité, ne plus rien entendre, me faire péter les tympans d'un coup de revolver dans les deux orifices aux antipodes du crâne sans pourtant en crever.

Me remplir d'une joie sanguinolente en découvrant l'inexistence.

Pour parfaire ce tableau je m'ôterai la vue avec cette vieille fourchette rouillée comme pour la dévorer en mon sein même et l'éjecter et en faire merde moi-même.

Hurler, hurler, hurler à l'intérieur même de ce noir parfait.


Dans un noir parfait inutile de peindre, les couleurs se font bouffer par les monstres de l'horreur. Et découvrant cette peau nue, les écrasantes mâchoires nous dévorent pour que nous ne fassions plus qu'un avec l'immatérialité.

Quelle joie, quelle bonheur de n'être plus qu'immatérialité.

La douleur s'évapore… non.

Elle, reste jusqu'au dernier soupir de l'esprit car matière n'est que transmetteur de douleur vers esprit mais lorsque matière disparaît pour laisser le champs libre à douleur d'aller décomposer esprit, douleur douleur douleur, la hargne et l'ardeur du feu noir dévore de sa morsure le cocon immatériel et hurlant de terreur sans le pouvoir il souffre.

L'esprit devient proie du chaos noir qu'il a souhaité mais quel pur plaisir.


Quel pur plaisir de ne plus sentir la souffrance matérielle de pouvoir se l'arracher de l'esprit comme une sangsue de la peau sans en voir le sang, sans en voir le dégoulinement et sans en voir l'horreur.

Sans pouvoir enfoncer nos ongles dans les flots de carnage de notre être.

Connaître ainsi la naissance de la démence.


La démence, elle, souhaite l'oublie, mais l'oublie, lui, souhaite la démence. Ainsi, de leur complétion quasi amoureuse résulte le cercle vicieux de l'existence. L'oublie entraîne la démence et la démence entraîne l'oublie.

Le serpent se mord la queue et injecte son propre venin de saloperie en lui-même, pour en crever ?, sûrement pas, il se laisse aller à la souffrance dans son masochisme de plaisir.



  • Il faut faire confiance au serpent...qui soigne, raison pour laquelle on le trouve sur les caducées. Le serpent comme le scorpion sont pour beaucoup de symboles de renaissance/régénération. Vipéra redi en homéopathie est prescrit en cas de piqure de serpent.

    · Il y a presque 8 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

    • C'est bien pour cela que je parle de serpent qui se mord la queue. En gros, je vois l'homme comme un être qui a les moyens de sont bonheur mais qui "préfère" le malheur et le compare ici en la figure du serpent.

      · Il y a presque 8 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

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